Europe
20/03/2009 13:03

Les 27 défendent leurs plans de relance

Les 27 chefs d'Etat et de gouvernement européens réunis hier à Bruxelles pour le Conseil européen de printemps ont défendu leurs plans de relance et écarté la perspective de nouvelles dépenses.



Le Premier ministre tchèque Mirek Topolanek, qui assure la présidence tournante du Conseil, a estimé que dépenser plus que les 400 milliards d'euros déjà engagés ne serait pas une bonne idée, contrairement à ce que suggèrent les responsables américains.

Les responsables européens étaient "unanimes" dans l'idée qu'ils "allaient être prudents" avec les plans de relance, a-t-il déclaré.

"Une surenchère de promesses ne permettrait certainement pas de calmer la situation", a appuyé la chancelière allemande Angela Merkel devant les députés allemands.

De son côté, le Premier ministre suédois Fredrik Reinfeldt a mis en garde contre le creusement des déficits, jugeant qu'on "ne peut pas résoudre tous les problèmes avec l'argent du contribuable". "C'est un effort considérable", a encore jugé le président de la Commission José Manuel Barroso. "Alors, plutôt que de parler du prochain plan, commençons par appliquer celui sur lequel nous nous sommes entendus."

Ces arguments n'ont en revanche pas convaincu la gauche européenne, réunie à Bruxelles. "Il y a un consensus pour dire qu'il faut faire plus, car sinon nous risquons d'avoir 25 millions de chômeurs en Europe au début de l'année prochaine", a ainsi averti le président du Parti socialiste européen, le Danois Poul Nyrup Rasmussen.

Le secrétaire général de la Conférence européenne des syndicats, John Monks, a lui suggéré que l'Union rajoute 120 milliards d'euros pour relancer la machine et protéger le marché de l'emploi. Le chômage s'établissait à 7,6% en Europe pour le mois de janvier, et les estimations font craindre la destruction de 4,5 millions d'emplois cette année.

Au-delà des plans de relance et de leur application, la première journée du Conseil doit permettre d'évoquer la destination de 5 milliards d'euros de subventions agricoles non dépensées, que la Commission européenne voudrait consacrer à l'amélioration des réseaux internet, à la construction de nouvelles centrales électriques ou d'éoliennes.

Cette liste "n'est pas fermée", assuraient des diplomates, devant l'opposition de certains pays. L'Allemagne, en particulier, exige que les projets se traduisent par des chantiers dès 2009 ou 2010 pour contribuer au redémarrage économique.

Plus globalement, les deux jours de sommet seront l'occasion d'affiner la position européenne en vue du G-20 de Londres du 2 avril. En pointe sur ce dossier, la chancelière allemande Angela Merkel et le président français Nicolas Sarkozy ont insisté pour demander à leurs partenaires une réponse commune, en particulier sur le renforcement de la régulation des acteurs financiers.

Avant de rejoindre Bruxelles, Nicolas Sarkozy a d'ailleurs déjeuné avec le Premier ministre britannique Gordon Brown pour aborder ces questions.

Par ailleurs, les 27 évoqueront la prochaine conférence de Copenhague sur le climat et de la contribution financière de l'Europe aux efforts des pays en voie de développement.

Malgré les demandes du Danemark en faveur d'un "signal clair", l'Union devrait décider d'attendre les engagements de Washington en la matière. "Nous les Européens, ne pouvons pas résoudre le problème tous seuls, mais nous voulons être les précurseurs", a résumé Angela Merkel.

Source: Yahoo News

Awa Diakhate



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