France
03/12/2007 15:23

Le tueur en série présumé clame son innocence

Le Parisien/Aujourd'hui en France

Nicolas Panard, le sexagénaire de Mulhouse (Haut-Rhin) mis en examen pour cinq meurtres, clame son innocence dans un entretien au journal L'Alsace.



Nicolas Panard, le sexagénaire de Mulhouse (Haut-Rhin) mis en examen pour cinq meurtres commis dans l'est de la France, clame aujourd'hui son innocence, affirmant «n'avoir jamais fait de mal à une mouche», dans un entretien accordé au journal L'Alsace.

«Dieu sait que je suis innocent. J'espère que les véritables meurtriers vont être découverts car il n'est pas possible qu'ils n'aient laissé aucune trace», déclare M. Panard, remis en liberté sous contrôle judiciaire après sa mise en examen jeudi.



«Pendant toute ma vie, j'ai fait rire les gens. Je leur ai apporté un peu de bonheur, et aujourd'hui, c'est un véritable coup de massue qui me tombe dessus. Je vais avoir 70 ans, je n'ai jamais fait de mal à une mouche et je pensais finir ma vie tranquille», affirme l'ancien artiste transformiste.

Nicolas Panard souligne avoir déjà «payé» pour les «nombreuses conneries», des vols «toujours sans violence», commises dans sa jeunesse. «J'ai fait quelques années de prison mais à ma sortie, à l'âge de trente ans, j'ai décidé de rentrer dans le droit chemin», dit-il.

Il estime que la police est «remontée» jusqu'à lui parce qu'il faisait «partie de l'entourage proche» du Tunisien Slim Fezzani, qui purge actuellement une peine de vingt ans de réclusion pour le meurtre d'un agent d'assurances homosexuel à Riedisheim (Haut-Rhin) pour lequel Nicolas Panard est également mis en examen.

Dans cette affaire, la police a retrouvé un rouleau d'essuie-tout semblable à celui retrouvé dans la voiture de Nicolas Panard. «Je n'arrive toujours pas à comprendre comment un morceau de ce papier a été retrouvé sur la scène du crime de Riedisheim. Mais c'est du papier à usage industriel comme on en trouve un peu partout», dit-il.

Il indique avoir eu une relation amoureuse avec Slim Fezzani, mais l'avoir finalement mis à la porte après avoir «constaté qu'il ne faisait rien». Par la suite, Nicolas Panard dit l'avoir «régulièrement mis en garde» contre ses «mauvaises fréquentations».

Il dément par ailleurs être raciste comme ont pu l'affirmer dans la presse certains voisins: «Je pars tous les ans dans un pays du Maghreb, en Tunisie ou au Maroc. J'ai même vécu à Alger où je me prostituais après mon service militaire».

La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Besançon statuera le 12 décembre sur l'appel concernant la décision de remise en liberté de Nicolas Panard.

La juge des libertés et de la détention avait autorisé sa remise en liberté sous contrôle judiciaire, avec bracelet électronique, estimant qu'il n'y avait «pas d'indices graves et concordants et qu'il ne saurait être question de demander la détention provisoire» de Nicolas Panard.

Le ministère public avait demandé l'incarcération de M. Panard, 68 ans, interpellé mardi dernier chez lui à Mulhouse dans le cadre d'une information judiciaire portant sur six meurtres commis entre 1983 et 2000.

Il a été mis en examen pour cinq des six meurtres, quatre commis en Alsace et un en Franche-Comté.

Nicolas Maury



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