France
15/01/2009 18:11

Le taux du Livret A divise l'Elysée et Matignon

Paris- C'est le demi point de la discorde. François Fillon voulait 2 %. Nicolas Sarkozy a imposé que le taux de rémunération du livret A, fixé au niveau record de 4 % depuis le mois d'août 2008, soit abaissé 'seulement' à 2,5 % à compter du 1er février.


 Pour ne pas désespérer les Français en divisant par deux la rémunération de leur produit d'épargne préféré. Deux stratégies s'opposent à la tête de l'Etat : celle du premier ministre, qui est dans la rationalité économique et trouve logique que la rémunération de l'épargne populaire baisse quand l'inflation recule. Celle du président de la République, qui s'inquiète de l'effet psychologique d'une telle décision et ne veut pas mécontenter les Français, alors que des menaces existent sur le pouvoir d'achat et que le chômage s'envole. 'Nous avons une approche prudente du dossier', affirme-t-on à l'Elysée.

Le gouvernement essaie de rattraper l'effet désastreux du couac, alors que François Fillon devait présenter ses vœux à la presse ce jeudi midi tandis qu'un remaniement ministériel était imminent. 'Qu'il y ait un débat au sein du gouvernement, cela devrait vous réjouir. Vous n'arrêtez pas de dire qu'il n'y a qu'une autorité, qu'il n'y a pas de débat, pas de discussion', a expliqué jeudi 15 janvier le porte-parole du gouvernement Luc Chatel. 'Le gouvernement va prendre en compte le fait de rémunérer justement l'épargne populaire, mais en même temps de permettre des conditions d'accès au logement social qui soient les meilleures', a poursuivi M. Chatel.

Pour laisser la fièvre retomber, il n'est pas exclu que l'annonce officielle de la décision, qui doit intervenir après une recommandation du gouverneur de la banque de France, Christian Noyer, soit légèrement retardée.

Le taux de rémunération du livret A, détenu par 46 millions de Français pour un montant colossal de 130 milliards d'euros, est censé être fixé par une formule automatique qui tient compte des taux d'intérêts sur les marchés financiers et de l'inflation. Cette règle a été définie en 2003 pour faciliter la tâche des responsables politiques, toujours en peine de décider des baisses de rémunération impopulaires. Avec la récession et la chute du cours des matières première, la hausse des prix est redescendue à 1 % en décembre 2008, selon les chiffres de l'Insee mercredi. La banque de France fait alors son calcul, comme le prévoit la loi : le taux du Livret A doit être ramené à 2 %


Source: Yahoo News


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