Amériques
07/05/2008 12:12

Le procès français de la dictature chilienne sera probablement reporté


Le procès de 17 Chiliens, en majorité des militaires, qui devaient être jugés par contumace du 19 au 23 mai à la cour d'assises de Paris pour la disparition de quatre ressortissants français ou franco-chiliens entre 1973 et 1975 pourrait être reporté sine die.


Le parquet général a en effet réclamé un renvoi à une date ultérieure en invoquant un problème technique de convocation des témoins à l'étranger.

Ce procès est très sensible car il vise le régime Pinochet et ses liens à l'étranger, notamment aux Etats-Unis. Aucune autre date n'est avancée.

"Compte tenu des difficultés liées aux contraintes de citations à l'étranger et afin de permettre aux débats de se dérouler dans les meilleures conditions, le parquet général, après en avoir informé les parties civiles, a demandé au président de la cour d'assises d'ordonner le renvoi du procès à une date ultérieure", indique un communiqué du parquet.

Les 17 accusés sont poursuivis pour "séquestrations arbitraires accompagnées ou suivies de tortures et d'actes de barbarie" dans cette audience qui serait l'une des premières au monde concernant la dictature Pinochet.

Augusto Pinochet, au pouvoir de 1973 à 1990, a été poursuivi dans cette affaire où un mandat d'arrêt international était délivré contre lui. Il est mort en décembre 2006 sans jamais avoir été jugé.

Parmi les suspects qui seraient jugés à Paris et sont visés par des mandats d'arrêt, figurent le général Manuel Contreras, ex-chef de la Dina (police secrète du régime militaire chilien), et Paul Schaeffer, ex-criminel nazi fondateur avec d'autres de la colonie "Dignidad", dans le sud-est du pays, centre de torture et de séquestration sous la dictature.

Le dossier porte sur la disparition, le jour du coup d'Etat militaire du 11 septembre 1973, de Georges Klein, conseiller au cabinet du président Salvador Allende, du père Etienne Pesle le 19 septembre 1973 et de deux membres du Mouvement de la gauche révolutionnaire (Mir), Alphonse Chanfreau, le 30 juillet 1974, et Jean-Yves Claudet-Fernandez, le 1er novembre 1975.

La procédure, ouverte en France après l'arrestation d'Augusto Pinochet à Londres en octobre 1998, a montré que Georges Klein et Etienne Pesle avaient été conduits dans des locaux militaires le 11 septembre 1973. Alphonse Chanfreau aurait été séquestré et torturé à la colonie "Dignidad".

Jean-Yves Claudet-Fernandez aurait été enlevé à Buenos Aires, sans doute dans le cadre du "plan Condor", vaste opération d'assassinats d'opposants mise au point par plusieurs dictatures d'Amérique latine, dont le Chili.

Le dossier comprend des documents, notamment une circulaire du département d'Etat aux ambassades du 23 août 1976 qui montre selon l'enquête l'implication des Etats-Unis dans "Condor".

Source: yahoo news


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