Afrique et Moyen-Orient
26/05/2009 19:29

Le président du Niger dissout le parlement

Le président nigérien, Mamadou Tandja, a prononcé ce mardi la dissolution du parlement, vingt-quatre heures après avoir été désavoué par la Cour constitutionnelle,.



"Après avis du Premier ministre et du président de l'Assemblée nationale, le président de la République a signé ce jour 26 mai 2009 un décret portant dissolution de l'Assemblée nationale", annonce le gouvernement dans un communiqué lu à la radio.

Dans un avis rendu lundi, la Cour constitutionnelle du Niger avait infligé un revers au président Tandja en se prononçant contre la tenue d'un référendum institutionnel qui permettrait au chef de l'Etat de tenter de briguer un troisième mandat.

La cour avait été saisie de la question le 11 mai par des députés opposés au projet.

Le président Tandja, 70 ans, achève le 22 décembre prochain son second mandat à tête de l'Etat et, en l'état des règles institutionnelles, ne peut briguer un troisième mandat de cinq ans.

Au début du mois, le gouvernement avait annoncé que le chef de l'Etat organiserait avant la fin de l'année une consultation populaire sur une nouvelle constitution instaurant un régime présidentiel, ce qui lui permettrait de rester magistrat suprême du pays.

"Le président de la République ne saurait engager ou poursuivre le changement de la constitution sans violer son serment", ajoute la Cour constitutionnelle, dont l'avis n'est cependant pas contraignant.

Pour Alioune Tiné, président de la RADDHO (Rencontre africaine pour la défense des droits de l'homme), cette dissolution "s'apparente à un coup d'Etat politique".

"Cette faute politique est profondément regrettable. Le Niger ne peut pas revenir en arrière après tous les efforts, toutes les tragédies qu'il a surmontés", a-t-il dit .

Au pouvoir depuis décembre 1999, Mamadou Tandja avait plusieurs fois promis de se retirer le 22 décembre 2009. Pour justifier son revirement, il explique que le peuple lui demande de rester à la tête de l'Etat afin de parachever les chantiers en cours.

Quelque 20.000 personnes ont récemment manifesté pour dénoncer ses intentions. La Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao) a prévenu la semaine dernière que Tandja risquait d'exposer son pays à des sanctions si le projet de référendum ne respectait pas la démocratie.

Le mandat des députés s'achève cette année, et les élections législatives étaient prévues pour la fin novembre.

En optant pour la dissolution, le président Tandja accélère le calendrier électoral : la Constitution prévoit que la nouvelle assemblée nationale doit être élue "45 jours au moins et 90 jours au plus" après la dissolution.


Source: Reuters via Yahoo News

Awa Diakhate



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