Sénégal d'Aujourd'hui
15/06/2009 19:52

Le président Wade, le Fesman, la Diaspora noire et le reste

“Il importe d’investir dans ce que nous avons de meilleur à offrir aux autres : la Culture”affirme le Président de la République Abdoulaye WADE


Globalement, le Fesman devrait être vu, au plan national, comme une occasion unique de relancer tous les pans de notre patrimoine culturel qui ont manqué de vigueur et de perspectives. Il faudra (je cite dans le désordre) profiter de l’évènement pour (re)construire dans tout le pays des salles de cinéma, des maisons de la Culture, des instituts de formation aux métiers des arts, des musées, des bibliothèques, des théâtres, etc.

Une commission spéciale de réflexion pourrait être mise sur pied qui s’occupera de proposer une liste d’infrastructures à construire à travers le pays et dans tous les secteurs à même de redonner à notre patrimoine son lustre d’antan. Cette même commission pourrait proposer des issues pour les montages financiers nécessaires à la réalisation de ces infrastructures.

Sans ces dernières, il est inapproprié de parler de politique de développement culturel. Les richesses culturelles dont regorgent nos régions ont besoin d’espaces d’expression et d’un agenda officiel. A ce sujet, le Sénégal devrait s’atteler à repenser un calendrier de rendez-vous nationaux, régionaux et internationaux fixes et pérennes, de façon à permettre à tous nos artistes de promouvoir leurs créations et à nos populations de profiter de leurs talents, en comprenant ce que la Culture peut leur apporter de plus-value.

La relance de l’édition est une nécessité vitale. Le système qui permet à une minorité de créer des maisons d’édition, de bénéficier des subventions de l’Etat et de produire leurs propres œuvres souvent sans valeur littéraire réelle, doit disparaître. Les plus grands écrivains de notre pays n’ont peut-être pas encore été édités. Des centaines de manuscrits de Sénégalais rêvant d’être publiés dorment dans les tiroirs d’éditeurs qui prennent des libertés sur ces richesses qui leur sont proposées.

La Justice devrait d’ailleurs s’intéresser davantage à ce domaine, parallèlement aux politiques de protection des droits d’auteur. Il y a trop de flou et d’abus qui finiront, si on n’y prend garde, par tuer notre « authentique expression littéraire nationale », en français comme en langues locales.

Le Fesman est un instant. Nous sommes présentement dans l’avant-Fesman, un autre instant. Cette période est le moment des préparatifs, un moment qui se décline sous les traits d’un impératif où les actions et activités tournent autour d’un mot générique : « communication ». Ici tout repose sur la communication.

Le président de la République l’a si bien compris qu’il a fait recours à des experts de renommée mondiale. A eux aussi de respecter les termes de leur contrat et de donner à l’évènement toute la dimension qu’en attendent son initiateur principal, ainsi que les peuples d’Afrique au nom desquels Abdoulaye Wade a décidé de magnifier, l’instant d’un festival, la mémoire et les valeurs authentiques du continent noir.

L’après-Fesman est aussi un instant aussi capital que le Fesman lui-même, car c’est le moment du bilan et d’attente des retombées. Dans ce registre, il faut noter l’inestimable trésor que devrait constituer l’image que le Sénégal aura offerte aux festivaliers des quatre coins du monde et l’exploitation intelligente qui devrait en être faite en termes de politiques touristiques, de signatures d’accords de partenariat, de joint-ventures, de contacts privés d’affaires, d’exportation de nos produits agricoles, de valorisation tout court du label Sénégal. Il est urgent de réfléchir dès maintenant à tout cela pour que le Fesman reste après tout un investissement rentable...

Abdoulaye Wade a fait faire un bon qualitatif à notre pays quoique puissent penser de lui, de bonne foi ou non, certains de ses contradicteurs.

L’approfondissement de la démocratie illustré par le libre suffrage des Sénégalais qui a parlé pendant les dernières élections locales, est un témoignage vivant de la bonne santé de notre système. La visibilité de notre pays et sa force diplomatique plus que jamais affirmées, les nouveaux habits de Dakar, les différents programmes agricoles, les immen-ses efforts consentis pour l’augmentation des salaires et les recrutements dans la Fonction publique, ainsi que d’autres acquis indéniables de son magistère, devront figurer, aux côtés des chantiers culturels en réalisation et de la réussite du Fesman, dans la longue liste des victoires que l’Histoire voudra bien mettre, avec beaucoup de grâce et d’élégance, sur le compte de l’homme du 19 mars 2000.

Pour le moment, parlons du thème central du festival, décortiquons-le dans tous les sens dans les pages des journaux d’ici et d’ailleurs, débattons du sujet sous toutes ses formes, maintenons la « tension permanente » puisqu’elle est positive, mais tous ensemble, tâchons d’œuvrer afin qu’au lendemain du Fesman, toutes religions et toutes sensibilités politiques confondues, les mains tendues vers les cieux, nous puissions rendre grâce à Dieu et remercier le monde d’avoir répondu à notre appel, à l’appel de la Renaissance africaine.



Source: Le Soleil


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