France
25/04/2014 14:36

Le plan d'économies Valls et l'Europe

Le 29 avril, Manuel Valls soumettra son plan d’économies sur les dépenses publiques entre 2015 et 2017 au vote de l’Assemblée. Toute la question est de savoir sur quelle majorité il s’appuiera pour le mettre en œuvre: il espère obtenir la majorité absolue. Les Verts et l’aile gauche du PS ne lui sont pas acquis. Les députés de l’opposition, à l'exception de l'UDI, seraient bien embarrassés d’exprimer un vote favorable qui discréditerait leur mouvement. Les Français, eux, ne font pas confiance au Premier ministre pour maintenir leur pouvoir d’achat. Pourtant, un vote franc en faveur de ce plan représenterait un double succès pour Manuel Valls: il aurait réussi non seulement à rassembler les députés PS sous la bannière sociale-démocrate mais en plus à homologuer la fronde comme un mode de discussion politique fructueuse et non de scission. Mais ce plan d’économies non structurelles aura-t-il une autre portée? Les chiffres Eurostat des déficits publics en zone euro et en zone Europe ont été publiés cette semaine: ils sont globalement bons. Si l’Europe était fédérée, notre plan d’économies sur les dépenses publiques serait tout autre: moins dur pour les ménages modestes, probablement plus moderne, plus réformateur. Revue de presse :



Valls annonce un geste pour les retraités et les fonctionnaires: Le Premier ministre a une nouvelle fois insisté, lors d'un déplacement près de Dreux (Eure-et-Loir), sur le caractère impératif des économies de 50 milliards d'euros annoncées pour réduire le déficit public de la France et financer des baisses de charges pour les entreprises. … "Nous demandons un effort à travers le gel d'un certain nombre de prestations jusqu'en octobre 2015 mais nous prendrons une mesure forte concernant les retraités modestes", a-t-il ajouté. "Donc il y aura une mesure significative concernant les retraites modestes et enfin nous devons aussi être attentifs à ce qu'on nous demande dans la fonction publique." (Reuters)

La majorité demande encore des gages sur le plan d'économies: Selon leur chef de file, les députés socialistes ont demandé des inflexions sur quatre points principaux: les petites retraites, les petits salaires dans la fonction publique, les contribuables les plus modestes - afin qu'ils ne se retrouvent pas imposables - ainsi qu'une remise en cause du gel annoncé des prestations liées au plan pauvreté. Les ajustements devront se faire sans hausse des prélèvements obligatoires, a précisé Bruno Le Roux. Le centriste Philippe Vigier a fait savoir que le groupe UDI se prononcerait en fonction de la capacité du gouvernement à "prendre dès maintenant des engagements clairs accompagnés d'un calendrier précis quant aux réformes structurelles à engager (réforme des retraites, réforme territoriale, réforme de l'Etat, réforme de l'assurance maladie et du système de soins)". La députée Annick Lepetit a pour sa part mis en avant la "liberté de vote" de chaque élu. "Nous avons l'habitude, depuis deux ans, d'avoir des discussions, et finalement la majorité vote", a-t-elle rappelé. … "Le pire risque c'est de ne pas en prendre, c'est de laisser faire", a poursuivi l'impopulaire président, qui avait déclaré la semaine dernière à Paris vouloir maintenir le cap "quoi qu'il en coûte et quoi qu'il m'en coûte". (Reuters)

Défiance des Français vis-à-vis de Valls sur l'économie: Une majorité de Français (64%) ne fait pas confiance à Manuel Valls pour améliorer leur pouvoir d'achat et ils sont 72% à estimer que les mesures annoncées en faveur des ménages les plus modestes sont surtout symboliques, selon un sondage Viavoice-BPCE pour Les Echos et France Info. La baisse des cotisations sur les salaires jusqu'à 1,3 fois le smic à partir du 1er janvier est ainsi jugée "symbolique" par 72% des Français. Les catégories populaires (74%) et les sympathisants de gauche (55%) émettent les mêmes doutes. (Reuters)

Le déficit public de la zone euro a baissé en 2013: Hasard du calendrier : alors que le gouvernement français devait, ce mercredi 23 avril, présenter à Bruxelles ses prévisions budgétaires, Eurostat a publié les chiffres 2013 pour la dette et le déficit publics. Et ils sont plutôt encourageants : dans la zone euro, le déficit public est passé de 3,7 % à 3 % du produit intérieur brut (PIB) entre 2012 et 2013, tandis qu'il a baissé de 3,9 % à 3,3 % dans l'Union européenne. … Ces chiffres masquent néanmoins une bonne nouvelle : l'endettement moyen des Etats membres a commencé à baisser sur la fin de l'année 2013. Ainsi, à la fin du troisième trimestre, le ratio d'endettement de la zone euro s'est établi à 92,7%, contre 93,3% au trimestre précédent. « Il s'agit de la première baisse en termes absolus depuis le quatrième trimestre 2007 », précise Eurostat. Et elle s'est poursuivie au quatrième trimestre, puisque le ratio est tombé à 92,6%. (Lemonde.fr)

Sylvie Delhaye S. D.



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