Faits Divers - Société
18/11/2008 22:07

Le pétrole finit au plus bas depuis 22 mois à New York

New York- Les prix du pétrole ont de nouveau reculé aujourd'hui, tombant au plus bas depuis janvier 2007, sur un marché déprimé par la dégradation de l'économie et ses effets sur la consommation mondiale d'or noir.



Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en décembre a fini à 54,39 dollars, en baisse de 56 cents par rapport à la clôture de lundi.

Dans les échanges électroniques suivant la fin de la séance, il a touché 53,96 dollars, un nouveau plus bas depuis janvier 2007.

A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance en janvier a perdu 47 cents à 51,84 cents.

"Je crois vraiment que ce qui compte, ce sont les inquiétudes pour l'économie et la demande", a jugé Antoine Halff, de Newedge Group. "C'est la grande tendance", a-t-il dit.

Alors que les signes de détérioration de l'environnement économique se multiplient dans le monde, les investisseurs craignent que la crise économique ne se traduise par un ralentissement, voire un repli, de la demande mondiale de brut.

Alimentant le pessimisme général, le cabinet spécialisé CGES a estimé, dans son rapport mensuel, que la demande devrait se contracter dans le monde en 2008, pour la première fois en 25 ans.

Contrairement à d'autres institutions comme l'Agence internationale de l'énergie (AIE), le département américain de l'Energie (DoE) et l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), CGES estime que la hausse de la consommation dans les pays émergents ne suffit plus à compenser le repli dans les pays industrialisés.

Dans ce contexte, le rapport hebdomadaire du DoE sur les stocks pétroliers américains, attendu mercredi, sera particulièrement attendu par les intervenants, qui y guetteront les chiffres de la demande aux Etats-Unis, premiers consommateurs mondiaux d'or noir.

Pour Phil Flynn, d'Alaron Trading, le marché du pétrole "est submergé par l'impact de l'économie mondiale".

Le baril a perdu les deux tiers de sa valeur depuis le mois de juillet, et "un test à 50 dollars est probable", selon John Kilduff, de MF Global.

En début de séance, les cours avaient été soutenus par "les inquiétudes sur les implications du détournement du tanker saoudien", a relevé M. Halff.

Capturé pendant le week-end par des pirates somaliens, le superpétrolier saoudien Sirius Star était ancré mardi au large du port somalien de Harardere, au nord de Mogadiscio.

Il transporte environ deux millions de barils, soit l'équivalent du quart de la production quotidienne de l'Arabie Saoudite, ou encore la consommation quotidienne d'un pays comme la France.

"Ce n'est pas tant ce que le marché regarde qui révèle son état d'esprit, que ce qu'il ignore", a jugé M. Flynn, pour qui le détournement d'une telle quantité de brut aurait provoqué une flambée des prix il y a quelques mois.

Selon Antoine Halff, les investisseurs s'interrogent également sur "la réalité" de la réduction de la production, de 1,5 million de barils par jour, annoncée en octobre par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep).

Cette baisse de la production "n'a pas été mise en œuvre et on peut se demander si elle le sera jamais", a ajouté l'analyste.

Le cartel, qui semble jusqu'à présent impuissant à enrayer l'effondrement des cours, a convoqué une nouvelle réunion d'urgence le 29 novembre au Caire.


Source: Yahoo News

Awa Diakhate



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