Afrique et Moyen-Orient
24/06/2008 12:10

Le ni oui ni non de Bouteflika de l'Union pour la Méditerranée


Le Premier ministre français, qui a achevé hier une visite de deux jours à Alger, n’a pas eu la réponse qu’il voulait du président algérien sur sa présence ou pas au sommet fondateur de l’union pour la Méditerranée (UPM), prévu le 13 juillet 2008 à Paris, après plus de 140 minutes de discussion. C’est du moins ce qui se dégage de ses propos tenus hier au salon d’honneur de l’aéroport international d’Alger, lors d’un bref point de presse, même si, au fond, on ne s’attendait pas à une réponse immédiate du chef d’Etat algérien.


Avant l’arrivée de François Fillon et de Abdelaziz Belkhadem, son homologue algérien, les reporters spéculaient sur une phrase courte lancée le matin par Abdelaziz Bouteflika après l’audience accordée au Premier ministre français. « Chaque chose en son temps », a répondu Bouteflika à une question d’un confrère du Monde sur sa participation ou non au sommet de l’UPM. Des journalistes y voient une confirmation, d’autres pensent le contraire. François Fillon, lui, a usé d’un langage prudent pour répondre à une interrogation sur la participation du chef d’Etat algérien au sommet de l’UPM, qualifiée « d’union politique » dans une précédente déclaration. « Je ne vais pas vous étonner pour vous dire que je ne suis pas le porte-parole du président Bouteflika. C’est à lui de répondre à cette question », a déclaré François Fillon qui semblait avoir préparé sa réponse. « Le président Bouteflika m’a assuré du soutien de cette initiative, d’inspiration française. Nous avons consacré beaucoup de temps à en discuter (...). Je me réjouis que ce projet ait reçu de la part du président Bouteflika un bon accueil qui va permettre de créer progressivement une coopération efficace », a-t-il ajouté.

Les réserves de Belkhadem

Dans l’entourage français, on perçoit plutôt bien l’attitude du président algérien puisque, contrairement au Libyen Mouammar El Kadhafi, Bouteflika n’a pas dit non à l’UPM. De son côté, Abdelaziz Belkhadem a ajouté une couche au suspense actuel. « On ne sait pas s’il faut s’adresser à Paris ou à Bruxelles pour parler de cette construction pour la Méditerranée », a-t-il lancé. Depuis mars 2008, le projet initial du président Nicolas Sarkozy a été repris en main par la Commission européenne, après pression de l’Allemagne, pour devenir une version améliorée du processus euro-méditerranéen de Barcelone qui avait été lancé en 1995. Selon lui, il était possible de faire des projets dans le bassin occidental de la Méditerranée et d’autres dans le bassin oriental, « projets à géométrie variable », dans la première version de l’union de la Méditerranée. « Le projet de l’UPM est différent du premier avec l’entrée des pays de l’Union européenne », a constaté le chef du gouvernement. Selon François Fillon, rien n’a encore été décidé sur la future architecture de l’UPM. Pourtant il a lui-même annoncé, lors d’une rencontre samedi avec les étudiants de l’Ecole supérieure algérienne des affaires (ESAA), que la coprésidence sera assurée par l’Egypte.

Le siège du secrétariat de l’UPM est négocié entre plusieurs pays dont Malte et la Tunisie. La structure de l’UPM sera, selon François Fillon, discutée lors du sommet des chefs d’Etat de juillet prochain...

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