Régions
30/11/2007 15:12

Le milieu corso-marseillais lessivait-il son argent à Paris ?

La Provence

Un présumé "parrain" arrêté mercredi dans l'affaire de blanchiment



Un règlement de comptes, des malfaiteurs corses, un cercle de jeu parisien et enfin un présumé parrain du milieu marseillais. Voilà les ingrédients pour le moins épicés qui mettent en haleine depuis le début de la semaine la police judiciaire.

Après la vague d’interpellations opérées à Paris, Marseille et Ajaccio, dans le cadre d’une affaire de blanchiment (notre édition d’hier), une nouvelle arrestation est venue pimenter un peu plus l’enquête menée conjointement par l’Office central pour la répression de la grande délinquance financière et la brigade financière de la police judiciaire marseillaise.

Il s’agit de celle de Roland Cassone, 63 ans, présenté par les enquêteurs comme l’un des "parrains" marseillais, mais qui n’a jamais été inquiété par la justice jusqu’ici.

L’homme a été appréhendé mercredi soir vers 18h, dans sa villa cossue de Simiane-Collonge, au sud d’Aix-en-Provence. Une vingtaine d’hommes ont investi les lieux pour l’appréhender à l’intérieur de son domicile, où il se trouvait en compagnie de son épouse. Il portait, à la ceinture, une arme de poing prête à tirer. Plusieurs chargeurs se trouvaient également autour de lui.

La PJ est restée très discrète sur le rôle du suspect dans le système de blanchiment qui aurait été mis en place dans le cercle de jeu, Le Concorde, dans le 9 e arrondissement de Paris. Au terme de leur journée de perquisition, sur place, les fonctionnaires ont finalement saisi plus de 600000 € en liquide.

Le point de départ de l’enquête a été donné après l’arrestation d’Ange-Toussaint Federici, suspecté d’avoir participé au règlement de compte des Marronniers, en avril 2006, anéantissant le clan Berrhama. Blessé lors de l’opération, il avait été transporté par ses complices jusqu’à la clinique Clairval, où il avait été soigné, avant de disparaître au petit matin.

Pour la police, Paul Lantieri, officiellement responsable du restaurant du cercle de jeu Concorde, avait été joint par téléphone dans son établissement peu après la fusillade et aurait favorisé l’admission du blessé dans l’établissement, en faisant jouer la "solidarité corse". Selon une source judiciaire, Federici, leader d’une équipe montante du banditisme corse, dans la région de Venzolasca, aurait par ailleurs investi de l’argent dans ce cercle de jeu.

Nicolas Maury



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