France
30/09/2008 18:46

Le gouvernement contre l'idée d'un 'bonus-malus' obésité

PARIS - Une proposition parlementaire de moduler le régime fiscal des aliments en fonction de leur qualité nutritionnelle pour prévenir l'obésité a été rejetée mardi par la ministre de la Santé.



"La démarche est intéressante mais nous sommes dans une période difficile sur le plan économique et taxer un certain nombre de produits reviendrait à taxer les plus faibles", a déclaré Roselyne Bachelot.

Elle a ajouté que la baisse de la TVA sur les fruits et légumes "pouvait être une idée", tout en soulignant qu'elle était déjà très basse. "Pour l'instant je n'ai pas retenu cette solution", a-t-elle poursuivi.

Roselyne Bachelot a annoncé qu'elle présenterait des mesures en matière de prévention et de lutte contre l'obésité dans le cadre d'un projet de loi sur la santé qui sera soumis avant la fin de l'année au Parlement.

Le dossier est de nature à irriter la majorité UMP de l'Assemblée nationale, déjà en pleine grogne contre la création de nouveaux impôts, notamment une taxe sur les revenus du capital pour financer le revenu de solidarité active (RSA).

Cette fronde a déjà conduit le gouvernement à renoncer à la création d'une taxe dite "pique-nique" sur la vaisselle jetable, vue comme une mesure favorable à l'environnement.

Dans un rapport présenté aujourd'hui, la mission présidée par la députée UMP Valérie Boyer a avancé 80 mesures destinées à prévenir et traiter la surcharge pondérale, qui touche en France un adulte sur deux et un enfant sur cinq.

Parmi ces mesures, la députée des Bouches-du-Rhône préconise de modifier la fiscalité afin qu'elle ne frappe plus de la même manière les fruits et légumes, les pâtes à tartiner où les barres chocolatées.

"Aujourd'hui tous les produits alimentaires sont taxés à 5,5%. On peut s'étonner qu'à l'heure des problèmes de pouvoir d'achat, notamment chez les catégories les plus défavorisées - les plus touchées par l'obésité - on n'oriente pas la consommation de ces personnes vers des produits moins gras, moins salés, moins sucrés", a-t-elle expliqué.

Elle rappelle que Bruxelles fait une distinction entre produits transformés et produits non-transformés, les fruits et légumes appartenant à cette dernière catégorie.

Elle avance aussi l'idée d'une augmentation, sans mentionner le chiffre de 19,6%, de la fiscalité sur des produits plus chargés en gras, en sucre et en sel, comme les barres chocolatées, sodas, chips et confiseries.

Une étude de l'Institut national de la santé publiée en 2000 montrait que les hommes étaient plus touchés que les femmes par l'obésité. Sont concernés notamment les enfants, sujets à la pratique du "snacking", le grignotage entre les repas, favorisé par la présence croissante de distributeurs automatiques dans les lieux publics.

Le coût pour la collectivité commence à être élevé, avec notamment les maladies cardio-vasculaires et le diabète. La mission parlementaire évalue l'impact de l'obésité à environ 8% des dépenses de santé, dit le rapport Boyer. Si rien n'est fait, l'obésité pourrait toucher un Français sur trois en 2020 et induire 14% des dépenses de santé, toujours selon ce rapport.

La mission parlementaire avance d'autres propositions comme des mesures incitatives à la consommation de fruits et légumes, la création d'un métier de "conseiller nutritionnel" pour la distribution et la réglementation de l'usage de certaines matières grasses dans l'industrie alimentaire.

Source: Yahoo News

Awa Diakhate



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