La publication chez Fayard en novembre 2005 de ce livre consacré au génocide rwandais " Noires fureurs, blancs menteurs"--qui en 1994 a fait selon l'ONU 800.000 morts, essentiellement issus de la minorité tutsie-- avait entraîné en octobre 2006 le dépôt d'une plainte de l' association SOS Racisme.
Au coeur de la polémique: le "mensonge" des Tutsis. L'association et le ministère public reprochent en effet à Pierre Péan d'affirmer que les Tutsis recourent systématiquement au "mensonge" et à la "dissimulation", auxquels ils seraient formés "dès leur plus tendre enfance".
"Enquêter sur le Rwanda relève du pari impossible tant le mensonge et la dissimulation ont été élevés par les vainqueurs au rang des arts majeurs", observe ainsi l'écrivain dans son ouvrage.
Le président de SOS Racisme Dominique Sopo, à l'origine de la plainte, a réfuté mardi tout téléguidage de Kigali, soulignant le caractère "particulièrement grave" des propos de l'écrivain, étant donné "le crédit" dont il est habituellement gratifié.
Pour Pierre Péan, cette plainte de SOS Racisme est une réelle "flétrissure". "Depuis trois ans, je suis traîné dans la boue. Au mieux, je suis traité de raciste , au pire de négationniste. Tout ça est insupportable et d'ailleurs je ne l'ai pas supporté. Deux mois après ma mise en examen, j'ai eu une crise cardiaque", a-t-il raconté aux magistrats de la 17e chambre.
"A 67 ans, j'aurais pété les plombs pour d'un seul coup nourrir une haine inexpugnable à l'égard des Tutsis? Cela n'a aucun sens", a-t-il argué.
"Indigné et consterné", l'éditeur Claude Durand, de son côté, a critiqué l'attitude de SOS Racisme, qui soudain se retourne contre deux hommes qui ont derrière eux "un demi-siècle de combat contre la discrimination". C'est comme des soldats qui recevraient "des balles dans le dos tirées dans leur propre camp".
Pris à parti sur son absence d'enquête au Rwanda, Pierre Péan a rétorqué ne pas y être allé "volontairement", car il "considère que le régime rwandais est une dictature sanguinaire": "à quoi sert d'aller interroger des témoins alors qu'ils ont peur de leur parole?"
Selon le journaliste et écrivain, "cette culture du mensonge" est au Rwanda, tant chez les Hutus que chez les Tutsis, "quelque chose de totalement ordinaire et fondamental".
Appelé à témoigner, l'historien belge Filip Reyntjens a lui-même confirmé qu'il s'agissait d'"un phénomène historique" qui "aujourd'hui a atteint l'entièreté des Rwandais".
D'ici à jeudi soir, une trentaine de témoins --historiens, universitaires, hommes politiques tels le député Bernard Debré ou l'ancien ministre des Affaires étrangères Hubert Védrine-- se relaieront à la barre. La décision sera alors mise en délibéré.
Source: Dabio
Au coeur de la polémique: le "mensonge" des Tutsis. L'association et le ministère public reprochent en effet à Pierre Péan d'affirmer que les Tutsis recourent systématiquement au "mensonge" et à la "dissimulation", auxquels ils seraient formés "dès leur plus tendre enfance".
"Enquêter sur le Rwanda relève du pari impossible tant le mensonge et la dissimulation ont été élevés par les vainqueurs au rang des arts majeurs", observe ainsi l'écrivain dans son ouvrage.
Le président de SOS Racisme Dominique Sopo, à l'origine de la plainte, a réfuté mardi tout téléguidage de Kigali, soulignant le caractère "particulièrement grave" des propos de l'écrivain, étant donné "le crédit" dont il est habituellement gratifié.
Pour Pierre Péan, cette plainte de SOS Racisme est une réelle "flétrissure". "Depuis trois ans, je suis traîné dans la boue. Au mieux, je suis traité de raciste , au pire de négationniste. Tout ça est insupportable et d'ailleurs je ne l'ai pas supporté. Deux mois après ma mise en examen, j'ai eu une crise cardiaque", a-t-il raconté aux magistrats de la 17e chambre.
"A 67 ans, j'aurais pété les plombs pour d'un seul coup nourrir une haine inexpugnable à l'égard des Tutsis? Cela n'a aucun sens", a-t-il argué.
"Indigné et consterné", l'éditeur Claude Durand, de son côté, a critiqué l'attitude de SOS Racisme, qui soudain se retourne contre deux hommes qui ont derrière eux "un demi-siècle de combat contre la discrimination". C'est comme des soldats qui recevraient "des balles dans le dos tirées dans leur propre camp".
Pris à parti sur son absence d'enquête au Rwanda, Pierre Péan a rétorqué ne pas y être allé "volontairement", car il "considère que le régime rwandais est une dictature sanguinaire": "à quoi sert d'aller interroger des témoins alors qu'ils ont peur de leur parole?"
Selon le journaliste et écrivain, "cette culture du mensonge" est au Rwanda, tant chez les Hutus que chez les Tutsis, "quelque chose de totalement ordinaire et fondamental".
Appelé à témoigner, l'historien belge Filip Reyntjens a lui-même confirmé qu'il s'agissait d'"un phénomène historique" qui "aujourd'hui a atteint l'entièreté des Rwandais".
D'ici à jeudi soir, une trentaine de témoins --historiens, universitaires, hommes politiques tels le député Bernard Debré ou l'ancien ministre des Affaires étrangères Hubert Védrine-- se relaieront à la barre. La décision sera alors mise en délibéré.
Source: Dabio