France
01/12/2011 22:50

Le discours de Nicolas Sarkozy à Toulon

Comme pour célébrer une sorte d'anniversaire, le Président de la République s'est rendu à Toulon pour prononcer un discours sur la crise financière. Il y a 3 ans, c'est en effet Toulon qu'il avait choisi pour un discours déjà sur la crise. La teneur du discours, évoquant la peur générée par la situation économique mondiale, n'a surpris personne. Pourtant, il faut être bien arrogant pour oser parler de la précarité causée par la crise quand on est le Chef d'un État dont le gouvernement n'a manifestement engagé aucune action sociale suffisante pour compenser les effets de la crise. Le fait que ce discours n'ait pas déclenché une vague de contestation populaire est à méditer. Quant à l'avenir de l'Europe, officiellement incertain, Nicolas Sarkozy semble dire qu'il ne reste plus à la France qu'à se ranger aux côtés de l'Allemagne ... Une Europe à deux, c'est ça l'avenir qu'il entrevoit dans la réforme du Traité européen?


"Ensemble [l'Allemagne et la France] nous ferons des propositions pour garantir l'avenir de l'Europe." "L'Europe peut être balayée par la crise si elle ne se ressaisit pas." "La peur est revenue." "La vérité, c'est que la crise n'est pas finie." "Ce sont les économies des Français qui ont été sauvées ainsi que leurs emplois car la faillite d'une banque aurait entraîné celle de toutes les autres." "Schengen doit être repensé." "La France milite avec l'Allemagne pour un nouveau traité [européen]."

Les réactions au discours de Nicolas Sarkozy à Toulon:
- François Fillon, Premier ministre: Dans un communiqué, le chef du gouvernement a estimé que le président de la République avait su "parler aux Français avec la franchise, la vision et le sens des responsabilités d'un homme d'Etat" lors de son discours en début de soirée à Toulon.
- Martine Aubry, Première secrétaire du Parti socialiste: " ... on a eu un candidat à la présidence de la République qui a essayé d'autojustifier son échec et de trouver les responsables ailleurs: ses prédécesseurs, la crise elle-même, voire les étrangers."
- Eva Joly, candidate EELV (Europe Ecologie-les Verts) à l'élection présidentielle:
"Trois ans après le premier discours de Toulon, Nicolas Sarkozy a ressorti du frigidaire le même discours tout fait sur la moralisation du capitalisme et les ravages de la dérégulation. Entre-temps, l'opportunisme et la vacuité de ses propos ont été révélés par l'épreuve des faits".
- Marine Le Pen, candidate du Front national à la présidentielle: " ... c'est la vulgate ultra-libérale qui, justement, sert à l'effacement des frontières que nous subissons depuis dix ans, à la mise en concurrence déloyale de nos industries, de nos agriculteurs, de nos entreprises et à l'effondrement de l'emploi dans notre pays." (Associated Press)


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