Faits Divers - Société
28/10/2014 23:45

Le décès de Rémi Fraisse causé par une grenade

Dans la nuit de samedi à dimanche, un homme de 21 ans, Rémi Fraisse, est mort au cours d'une manifestation sur le site du barrage de Sivens dans le Tarn. Son décès aurait été causé par le tir d'une grenade offensive. Le jeune militant écologiste était membre de France Nature Environnement. L'enquête est en cours mais le Ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a dores et déjà interdit l'usage de ce type de grenades dans le cadre «d'opérations de maintien de l'ordre». Faut-il laisser l’État pourvoir au maintien de l'ordre public au détriment de la vie de citoyens? La mort de Rémi Fraisse fait resurgir le sentiment selon lequel la puissance publique peut se trouver en situation de défendre des intérêts financiers avant d'être collectifs. La riposte des forces de l'ordre doit être graduelle et proportionnelle et la sécurité des personnes la priorité. Revue de presse:



Mort de Rémi Fraisse: la thèse d'une grenade des gendarmes privilégiée: Le procureur d'Albi a annoncé, mardi 28 octobre, que des traces de TNT, l'explosif utilisé dans les grenades lacrymogènes et offensives des gendarmes, ont été retrouvées sur les vêtements de Rémi Fraisse, le jeune homme retrouvé mort après une manifestation sur le site du projet de barrage de Sivens (Tarn). Le procureur a expliqué que l'enquête « ne peut donc aujourd'hui exclure le rôle de la grenade offensive jetée depuis la redoute où s'étaient retranchés les gendarmes », lorsqu'ils affrontaient des opposants au projet de barrage, à Lisle-sur-Tarn. Le procureur d'Albi a également annoncé qu'il se dessaisissait du dossier au profit du parquet de Toulouse. C'est en effet du ressort du pôle criminel de Toulouse d'instruire des faits commis par des militaires de la gendarmerie, dans le Tarn. (LeMonde.fr)

Mort de Rémi Fraisse: Cazeneuve annonce la suspension de l'utilisation des grenades offensives: Sans attendre la conclusion des investigations, le ministre de l'Intérieur a annoncé mardi soir une «inspection générale de la police et de la gendarmerie». «J'ai décidé, compte tenu des éléments communiqués par le procureur de la République, et quand bien même l'enquête ne témoignerait d'aucune faute, d'engager dès aujourd'hui, une inspection générale de la police et de la gendarmerie, destinée à déterminer les conditions d'utilisation de ces projectiles, dans le cadre d'opérations de maintien de l'ordre», a déclaré Bernard Cazeneuve lors d'un point presse au Sénat. «Sans attendre les résultats de cette enquête dont j'ai souhaité que le résultat me soit communiqué d'ici quinze jours, j'ai décidé aujourd'hui de suspendre l'utilisation de ces grenades offensives jusqu'à ce que les conclusions me soient transmises», a annoncé le ministre. (Publicsenat.fr)

Une grenade des gendarmes aurait tué Rémi Fraisse: Le député Vert Noël Mamère a estimé pour sa part qu'on était désormais "face à une affaire d'Etat". "Je ne comprends pas que des forces de l'ordre républicaines aient utilisé des armes militaires", a-t-il dit sur la même chaîne. "C’est une triste première depuis la mort de Malik Oussekine" lors de manifestations étudiantes en 1986, a déploré le Parti de gauche, qui exige l'ouverture d'une information judiciaire sous la conduite d'un juge d'instruction. Le procureur de la République d'Albi avait auparavant annoncé que la police scientifique avait retrouvé des "traces de TNT" sur certains scellés des effets du jeune homme, a-t-il précisé Claude Dérens lors d'une conférence de presse. "Ces résultats même partiels orientent l'enquête de façon significative puisque la mise en oeuvre d'un explosif militaire de type grenade offensive semble acquise", a dit Claude Dérens. (Reuters)

Mort de Rémi Fraisse: "L'Etat français peut être hyper-violent": Président de l'association, Denez L'Hostis revient sur ce drame.
Comment a-t-on pu en arriver là? Ce n'est pas la première fois que ça arrive, de tels événements font peut-être partie d'une certaine forme d'ADN de la République... Rémi Fraisse est le troisième militant écologiste qui meurt dans des conditions dramatiques. Et chaque fois, ça se passe curieusement : Creys-Malville en 1977, le Rainbow-Warrior en 1985, et maintenant Sivens. L'Etat français, quand il veut, il peut être hyper-violent.
Mais on croyait ses situations dépassées, non? Depuis des mois, on est dans des tunnels, on a du mal à discuter. Le mode d'organisation de notre société ne permet pas toujours l'expression de certains points de vue. Surtout que maintenant, l'écologie est passée par pertes et profits. Le sujet n'intéresse pas le gouvernement, il traite de l'écologie avec une certaine désinvolture. (Tempsreel.nouvelobs.com)

Sylvie Delhaye S. D.



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