France
26/08/2009 18:31

Le débat sur les primaires s'intensifie au Parti socialiste

A 48 heures de l'université d'été du Parti socialiste, les partisans de primaires ouvertes à toute la gauche ont intensifié mercredi leur campagne interne, sans réussir à faire sortir Martine Aubry de son silence.


En quelques jours, plusieurs personnalités socialistes sceptiques, voire hostiles jusqu'alors, ont apporté leur soutien à une telle présélection en vue de l'élection présidentielle, un processus déjà utilisé par la gauche italienne.

L'ancien Premier ministre Laurent Fabius a jugé ce processus "inévitable" et le maire de Paris, Bertrand Delanoë, fait partie des premiers signataires de "l'appel pour une primaire populaire" rédigé par la fondation Terra Nova, un cercle de réflexion socialiste, et publié mercredi par Libération.

Après la main tendue de Marielle de Sarnez, numéro deux du MoDem, à la gauche, samedi dernier à Marseille, le vice-président du parti centriste, Jean Peyrelevade, apporte dans ce texte son soutien à une primaire "ouverte au vote des sympathisants, pour que les citoyens de gauche et de progrès puissent choisir leur candidat à l'élection présidentielle".

"En 2012, la gauche n'aura plus gagné l'élection présidentielle depuis 24 ans. Elle n'a fourni sous la Ve République qu'un seul président à la France, contre cinq pour les conservateurs. La primaire peut contribuer à la reconquête", peut-on lire dans l'appel.

Les radicaux de gauche Jean-Michel Baylet et Christiane Taubira le signent aux côtés de l'ancien Premier ministre socialiste Michel Rocard, d'une grande partie des "quadras" du PS qui ont contribué à faire des primaires un des sujets de la rentrée socialiste - Vincent Peillon, Manuel Valls ou Arnaud Montebourg - ainsi que de nombreux proches de Ségolène Royal.

Dans un communiqué, l'ancien ministre Jean-Pierre Chevènement dit être pour des primaires ouvertes si le PS ne les organise pas seul. Le président du Mouvement républicain et citoyen (MRC) constate cependant que "dans l'état actuel des choses, il me semble que les Verts ne le souhaitent pas".

De fait, seul Noël Mamère, parmi les dirigeants écologistes, a paraphé l'appel de Terra Nova.

Ancien du PS, fondateur du Parti de gauche, Jean-Luc Mélenchon s'oppose quant à lui aux primaires. "Une élection se gagne par des dynamiques, pas par des procédés administratifs", dénonce-t-il.

Jeudi, Arnaud Montebourg, qui a promis que c'était son "dernier combat" au sein du PS, et Olivier Ferrand, président de Terra Nova, publient un ouvrage intitulé "Primaire, comment sauver la gauche". Ils souhaitent une sélection après des "éliminatoires" entre janvier et juin 2011, un an donc avant la présidentielle.

Trois proches de l'ancien premier secrétaire François Hollande ont réclamé mercredi l'organisation d'une primaire dans la primaire, au sein du PS.

Pour l'ancien ministre de l'Economie Michel Sapin, pour Stéphane Le Foll et Bruno Le Roux, le principe et les modalités doivent être arrêtés rapidement, "le mieux serait d'ici à la fin de l'année", afin de ne pas polluer la campagne des élections régionales, au printemps prochain.

Mais une partie de la hiérarchie du PS appelle au calme.

"Je dis calmos!", répond Jean-Christophe Cambadelis, dans une interview au Parisien.

"C'est après les régionales qu'il faudra enclencher la mécanique et pas avant. Rien ne presse sauf à brusquer nos éventuels partenaires et à tout faire capoter", explique le secrétaire national, proche de la première secrétaire du PS.

Silencieuse depuis la mi-juillet, Martine Aubry réserve ses premiers commentaires sur les questions internes du parti qu'elle dirige depuis neuf mois pour l'ouverture de l'université d'été de La Rochelle, vendredi à la mi-journée.

"Vendredi, elle parle aux socialistes et dimanche elle parle aux Français" dans son discours de clôture, précise l'entourage de la maire de Lille.

Lors du congrès de Reims, en novembre dernier, le programme défendu par Martine Aubry prônait de "vraies primaires" pour le printemps 2011, sans se prononcer clairement sur leur périmètre - militants socialistes ou sympathisants de gauche.

"La désignation de celui ou de celle qui nous représentera ne doit pas être le dernier acte d'une guérilla entre prétendants socialistes, mais le premier acte de la campagne contre nos adversaires de droite", prévenaient ses partisans.


Source: Reuters via Yahoo News


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