France
14/10/2008 17:58

Le PS s'abstiendra sur le plan d'aide

Paris -L'opposition, à laquelle François Fillon réclamait un signe d'unité nationale face à la crise financière, s'abstiendra ou votera contre le plan de soutien aux banques proposé par le gouvernement.



Le Premier ministre a de nouveau appelé mardi le Parlement à se rassembler autour du plan d'action français.

"Ce rassemblement serait un signe fort de notre volonté commune de sortir de la crise et de protéger les Français", a-t-il déclaré en ouvrant à l'Assemblée nationale le débat préalable au Conseil européen des 15 et 16 octobre.

"Ce serait un signe fort de notre capacité à agir ensemble et dans l'urgence et cela aux yeux de tous nos partenaires européens, qui ont confiance dans la présidence française de l'Union", a-t-il souligné.

Le groupe PS et les élus Verts ont décidé de s'abstenir lors de ce vote à l'Assemblée mais plusieurs députés socialistes ont annoncé leur intention de voter en faveur du plan de 360 milliards d'euros dévoilé lundi par Nicolas Sarkozy.

Les députés communistes voteront en revanche contre un texte qui, selon eux, alimente la spéculation et offre "une prime aux prédateurs" financiers.

François Bayrou a fait savoir qu'il approuverait le projet de loi de finances rectificative parce que l'aide qu'elle contient "va dans le bon sens, (...) change les choses".

A l'heure où les marchés reprennent confiance, "pas question de s'opposer à un plan qui permet au niveau européen de sortir des premières tourmentes de la crise financière", a déclaré François Hollande, lors d'un point de presse à l'Assemblée.

"Pas question non plus d'approuver la politique de Nicolas Sarkozy au plan économique car c'est elle aussi qui est responsable de la situation dans laquelle nous nous trouvons", a fait valoir le premier secrétaire du PS.

Pour voter le plan, le PS avait posé ses conditions, réclamant notamment qu'il soit assorti d'un volet politique économique pour relancer la croissance et la consommation et que le budget 2009 soit réorienté en conséquence.

Le projet de loi de Finances 2009 est "un budget qui ajoute de la crise à la crise", a déclaré l'ancienne ministre de l'Emploi, Martine Aubry.

Certes il fallait régler la crise financière mais il faut maintenant "éviter la récession" aux Français, a déclaré à la presse Jean-Marc Ayrault, président du groupe PS à l'Assemblée.

"Ce que nous avons été capables de trouver pour sauver le système de crédit dans la zone euro, nous devons être capables de le trouver pour soutenir la croissance et l'emploi", a-t-il expliqué à l'issue de la réunion du groupe.

Lors de cette rencontre, Laurent Fabius et Jean Glavany sont intervenus pour plaider en faveur de l'abstention alors que plusieurs orateurs avaient défendu le vote pour, a-t-on appris de sources parlementaires.

Manuel Valls et Pierre Moscovici ont notamment fait valoir que le sommet de dimanche à Paris était la première manifestation d'un gouvernement économique de l'euro que la gauche appelle de ses vœux, a rapporté une parlementaire.

Pour Laurent Fabius en revanche, "on ne peut pas tolérer de valider 360 milliards d'euros en une heure alors qu'on a trois mois pour débattre du budget et que le gouvernement ne veut pas en changer une ligne", selon un participant à la réunion.

L'UMP, qui votera "sans aucune réserve" le collectif budgétaire, a déploré l'attitude des socialistes.

"Pour moi, l'abstention c'est la négation même de l'engagement politique", a estimé Jean-François Copé, président du groupe UMP à l'Assemblée, lors de son point de presse hebdomadaire.

Eric Woerth a minimisé l'attitude de l'opposition.

"Je note que le Parti socialiste décide de s'abstenir. Donc je pense que c'est une abstention en fait positive", a dit le ministre du Budget. "On fait ce qu'on doit faire et on le fait avec une forme de consensus politique. Ça ne veut pas dire, évidemment, que le Parti socialiste appuie la politique économique, dans son ensemble, du gouvernement."


Source: Yahoo News

Awa Diakhate



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