Le virus Lassa doit son nom à la ville du Nigeria où il a été isolé pour la première fois en 1969 chez une infirmière tombée malade après avoir prodigué des soins, et qui en mourut, après avoir contaminé deux autres personnels soignants
La fièvre de Lassa est endémique au Nigeria, en Guinée, au Libéria et en Sierra Leone, où des flambées épidémiques surviennent régulièrement. L’incidence de la maladie a augmenté ces dernières années, du fait des troubles politiques ayant entraîné un afflux de réfugiés dans les zones touchées. Bien qu’aucun cas n’ait été décrit en Côte d’Ivoire et au Ghana, ces pays pourraient potentiellement être également touchés par le virus. Enfin, la fièvre de Lassa est la fièvre hémorragique la plus fréquemment importée dans les pays du Nord, avec plus de vingt cas recensés depuis 1969.
La fièvre de Lassa est une fièvre hémorragique virale grave, comme Ebola, ayant été déclarée « épidémie active » par le Centre nigérian de contrôle des maladies fin 2019. L’épidémie, qui survient pendant la saison sèche annuelle (de novembre à mars), touche actuellement la moitié du pays. Comme le précise l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), le virus est transmis à l’homme via l’ingestion d’aliments ou une exposition à des objets contaminés par l’urine et les excréments d’un rat. La transmission secondaire interhumaine se produit quant à elle par contact direct avec le sang, les sécrétions, les organes ou autres fluides corporels de personnes infectées.
L’épidémie, qui se propage rapidement depuis le début de l’année, touche 26 des 36 États du Nigeria. On dénombre à l’heure actuelle 774 cas confirmés et 132 décès.
Ces cinq dernières années, quatre épidémies de fièvre de Lassa ont touché le Nigeria. En seulement neuf semaines, les cas de fièvre de Lassa en 2020 représentent d’ores et déjà 96 % du total des cas en 2019, année où le virus a été le plus mortel (avec 810 cas et 167 décès). Une tendance qui suggère non seulement que l’épidémie actuelle de fièvre de Lassa dépassera probablement celle de 2019, mais qu’elle se révèlera également plus durable et dévastatrice dans les années à venir.
Il n’existe à ce jour qu’une seule molécule ayant montré une efficacité contre le virus Lassa. Il s’agit de la ribavirine, un antiviral à large spectre contre les virus à ARN utilisé en particulier pour le traitement de l’hépatite C. Malheureusement, ce traitement ne représente pas une solution satisfaisante au problème que pose la fièvre de Lassa dans les pays endémiques : pour être efficace, la ribavirine doit être administrée très précocement après l’infection. Or les signes cliniques du début de la maladie sont similaires à ceux observés pour d’autres pathologies, comme le paludisme ou la dysenterie, très fréquentes dans ces zones du globe. L’implication du virus Lassa n’est donc souvent envisagée que plusieurs jours après l’apparition des symptômes, et la ribavirine, dans les rares cas où elle est disponible sur le terrain, est le plus souvent administrée trop tardivement pour être efficace.
Des recherches sont actuellement menées afin de mettre au point un vaccin contre la fièvre de Lassa. Quelques candidats vaccins ayant montré une efficacité chez le primate sont à l’étude. Ils ont été pour la plupart élaborés à partir de vecteurs viraux atténués exprimant les glycoprotéines de surface et/ou la nucléoprotéine du virus Lassa. La protection induite par ces vaccins chez le singe semble dépendre de l’induction de réponses lymphocytaires cytotoxiques. Les mécanismes immunitaires mis en jeu chez l’homme survivant à la fièvre de Lassa étant probablement similaires, ces stratégies vaccinales sont prometteuses
La fièvre de Lassa est une fièvre hémorragique virale grave, comme Ebola, ayant été déclarée « épidémie active » par le Centre nigérian de contrôle des maladies fin 2019. L’épidémie, qui survient pendant la saison sèche annuelle (de novembre à mars), touche actuellement la moitié du pays. Comme le précise l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), le virus est transmis à l’homme via l’ingestion d’aliments ou une exposition à des objets contaminés par l’urine et les excréments d’un rat. La transmission secondaire interhumaine se produit quant à elle par contact direct avec le sang, les sécrétions, les organes ou autres fluides corporels de personnes infectées.
L’épidémie, qui se propage rapidement depuis le début de l’année, touche 26 des 36 États du Nigeria. On dénombre à l’heure actuelle 774 cas confirmés et 132 décès.
Ces cinq dernières années, quatre épidémies de fièvre de Lassa ont touché le Nigeria. En seulement neuf semaines, les cas de fièvre de Lassa en 2020 représentent d’ores et déjà 96 % du total des cas en 2019, année où le virus a été le plus mortel (avec 810 cas et 167 décès). Une tendance qui suggère non seulement que l’épidémie actuelle de fièvre de Lassa dépassera probablement celle de 2019, mais qu’elle se révèlera également plus durable et dévastatrice dans les années à venir.
Il n’existe à ce jour qu’une seule molécule ayant montré une efficacité contre le virus Lassa. Il s’agit de la ribavirine, un antiviral à large spectre contre les virus à ARN utilisé en particulier pour le traitement de l’hépatite C. Malheureusement, ce traitement ne représente pas une solution satisfaisante au problème que pose la fièvre de Lassa dans les pays endémiques : pour être efficace, la ribavirine doit être administrée très précocement après l’infection. Or les signes cliniques du début de la maladie sont similaires à ceux observés pour d’autres pathologies, comme le paludisme ou la dysenterie, très fréquentes dans ces zones du globe. L’implication du virus Lassa n’est donc souvent envisagée que plusieurs jours après l’apparition des symptômes, et la ribavirine, dans les rares cas où elle est disponible sur le terrain, est le plus souvent administrée trop tardivement pour être efficace.
Des recherches sont actuellement menées afin de mettre au point un vaccin contre la fièvre de Lassa. Quelques candidats vaccins ayant montré une efficacité chez le primate sont à l’étude. Ils ont été pour la plupart élaborés à partir de vecteurs viraux atténués exprimant les glycoprotéines de surface et/ou la nucléoprotéine du virus Lassa. La protection induite par ces vaccins chez le singe semble dépendre de l’induction de réponses lymphocytaires cytotoxiques. Les mécanismes immunitaires mis en jeu chez l’homme survivant à la fièvre de Lassa étant probablement similaires, ces stratégies vaccinales sont prometteuses