France
25/11/2007 14:59

Laurent Fabius: le PS et le Traité simplifié

Dans le cadre d’un agenda médiatique largement inspiré des ''évènements'' qui doivent conduire le PS à la rénovation, Laurent Fabius fait la nique à l’Europe. Une vague sur laquelle il pourrait surfer jusqu’après la présidence de l’Europe par la France, fin 2008.




Le PS, en effet, reste divisé, sinon muet, quant à l’attitude à adopter vis-à-vis du Traité européen simplifié. Le premier "forum de la rénovation", qui s’est tenu samedi 24 novembre à Avignon, portait sur le thème de la nation; il a été marqué par l’absence des ténors du parti.

12 anciens nonistes du PS se sont prononcés en faveur du Traité simplifié: ''Ce nouveau traité clôt donc un cycle. Une autre période s'engage, au cours de laquelle les socialistes français devront se battre plus que jamais pour donner un nouveau cap à l'Europe. Ils n'y réussiront pas seuls, mais en lien avec la social-démocratie européenne ... Si le traité de Lisbonne n'est pas adopté, nous en resterons à Nice, et pour longtemps''. (Libération 5 /11/2007)

De leur côté, plusieurs personnalités et formations politiques de gauche réclament un nouveau référendum sur le traité simplifié signé à Lisbonne, précisant qu’il s’agit d’''une nécessité pour la construction européenne, qui doit être fondée sur l'adhésion des peuples et la souveraineté populaire''. (Challenges 25/11/2007)

Quant à lui, François Hollande a déjà indiqué qu’il voterait «oui», tout en critiquant la voie choisie par le chef de l’Etat, qui préfèrerait faire adopter le texte en Congrès (députés et sénateurs réunis) plutôt que par référendum, ce qui le met à la merci des voix socialistes, indispensables pour obtenir la majorité des deux tiers du congrès requise. (Le Figaro 05/11/2007)

Laurent Fabius défend l'idée d'un référendum sur le traité simplifié européen dans un entretien paru dimanche dans ''Le Parisien Dimanche''. ''Ce qui a été décidé par référendum ne peut être réexaminé que par référendum'', juge l'ancien premier ministre, qui avait défendu le ''non'', victorieux lors du référendum sur la Constitution européenne en mai 2005. ''Une autre procédure ne serait pas vraiment démocratique''.

Pour donner le change et ne pas permettre que l’opinion publique lui confère le titre d’anti-européen PS, il met l’accent sur le CERI : « Elaboré depuis plusieurs mois, après large consultation, le projet de CERI permettrait de mutualiser les efforts des pays européens qui le souhaitent dans les deux domaines clés de la recherche et de l’innovation. Ce serait un moyen de relancer l’Europe par une politique concrète. La CERI pourrait être la première coopération renforcée effective. Vous trouverez sur le site de Laurent Fabius le détail du projet ainsi que sa présentation en anglais et en allemand. » (sa lettre d’information du 23/11/07)

Est-ce ainsi que Laurent Fabius compte dépasser son 'surmoi' marxiste ?

Ci-dessous, le chapo d'un article de Robert Soltyk:
Courrier International (30/09/04) Sarkozy et Fabius, preneurs d'otages de l'Europe : En attaquant les subventions accordées aux nouveaux pays de l'Europe élargie, pour l'un, et le projet de traité constitutionnel, pour l'autre, les deux hommes politiques français font passer leurs ambitions présidentielles avant l'avenir de l'Union.

Au-delà de l'attitude personnelle de Laurent Fabius, ces déclarations des uns et des autres soulèvent discrètement le problème de la légitimité et des compétences futures des pouvoirs nationaux dans le cadre de l'Europe telle qu'elle se dessine aujourd'hui.

S.D. / Source Web



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