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05/02/2010 15:43

La purge s'accélère sur les marchés, l'euro est attaqué

Les Bourses européennes poursuivent leur chute vendredi, tombant à des plus bas de 10 semaines, les difficultés budgétaires de certains pays de la zone euro et les craintes de voir le marché du travail américain se dégrader faisant toujours redouter le pire aux investisseurs concernant la reprise économique.



Dans la foulée du plongeon, pour les mêmes raisons, de plus de 2,5% du Dow Jones jeudi, bon nombre de places financières asiatiques ont fortement reculé, la Bourse de Tokyo (-2,89%) clôturant à un plus bas de deux mois.

Dans ce contexte, l'euro est attaqué et évolue à son plus bas niveau depuis huit mois face au dollar. La monnaie de la zone euro est passée un temps sous la barre des 1,37 dollar pour la première fois depuis mai 2009, le billet vert étant recherché comme valeur refuge, de même que le yen et les emprunts d'Etat.

Vers 11h45 GMT, le FTSEurofirst 300 perdait 2,05%, le CAC 40 2,5% - testant la barre des 3.600 points pour la première fois depuis novembre, le FTSE de la Bourse de Londres 1,84% et le Dax de la Bourse de Francfort 1,51%. L'euro se traitait à 1,3708 pour un dollar.

Tous les investisseurs ont les yeux tournés vers Lisbonne, où le parlement portugais doit se prononcer sur un texte relatif à des transferts financiers aux régions de Madère et des Açores présenté jeudi soir par l'opposition de centre-droit alliée aux communistes.

Si ce texte, approuvé la veille en commission parlementaire, est adopté, le gouvernement socialiste minoritaire a prévenu que ses efforts visant à résorber le déficit budgétaire - attendu à 8,3% du produit intérieur brut (PIB) cette année - pouvaient être remis en cause.

Avec la Grèce et l'Espagne, le Portugal fait partie des quelques pays de la zone euro soumis à une intense pression des marchés pour remettre de l'ordre dans leurs finances publiques.

En visite en Inde, le Premier ministre grec Georges Papandréou a réaffirmé qu'Athènes n'envisageait pas de solliciter l'aide du Fonds monétaire international, assurant que le plan de réduction des déficits approuvé par la Commission européenne allait être mis en oeuvre de manière "crédible".

Le président du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, s'est également voulu rassurant en affirmant jeudi que son pays restait "solide" sur le plan financier et qu'il parviendrait à juguler sa dette publique.

Le coût de l'assurance contre un défaut (CDS) des dettes souveraines grecque, espagnole et portugaise a atteint un niveau record et l'écart entre le rendement des emprunts d'Etat entre ces trois pays et celui des Bunds allemands de référence a vivement augmenté, deux évolutions qui dénotent l'inquiétudes des investisseurs.

"Les Bourses mondiales sont sous pression, tout le monde craint que d'autres pays européens ne se retrouvent dans la même situation que la Grèce", a déclaré Owen Ireland, analyste chez ODL Securities.

L'indice de référence de la Bourse d'Athènes, plombée par la chute des valeurs bancaires, perdait 3,69%.

En Europe, ce sont les secteurs liés au secteur financier - banques, assurances, services - qui affiche le recul le plus important vers la mi-journée ainsi que le secteur automobile.

Jeudi, au lendemain de l'aval donné par la Commission européenne au plan d'austérité grec qui prévoit de ramener le déficit budgétaire de 12,7% du PIB en 2009 à 2,8% en 2012, les agents du fisc grec se mis en grève pour protester contre les mesures prévues. Une grève plus large du secteur public est annoncée pour le 10 février.

En Espagne, où le gouvernement doit présenter dans la journée son plan de réforme du marché du travail, certains craignent également un début d'agitation sociale, au vu notamment d'un taux de chômage de près de 20%.

"Le marché suit de près la capacité de chacun des pays à honorer leurs dettes (...)", a déclaré Erkki Liikanen, membre du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne.

En plus des difficultés budgétaires de certains membres de la zone, les investisseurs redoutent que de mauvaises nouvelles sur le front de l'emploi aux Etats-Unis ne viennent assombrir encore davantage les perspectives économiques mondiales.

Le cabinet d'études ADP a indiqué mercredi que les chiffres du travail pour le mois de janvier - attendus à 13h30 GMT - pourraient montrer une reprise des créations d'emplois dans la première économie mondiale. Les analystes et économistes interrogés par Reuters anticipent d'ailleurs 5.000 créations d'emplois non agricoles en janvier.

Mais la hausse plus marquée que prévu des demandes d'indemnisation du chômage aux Etats-Unis la semaine dernière est considérée de mauvais augure par bon nombre d'intervenants.

"Nous sommes dans une phase de correction. Si les chiffres de l'emploi américains sont bons, les marchés pourraient effacer une partie de leurs pertes", dit Philippe Gijsels, de BNP Paribas Fortis.


Source: Reuters via Yahoo News

Awa Diakhate



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