Comme le rappelle un quotidien irlandais, "le volontarisme du président français a un pendant qui lui est proportionnel : son appétit de pouvoir". Un exemple ? Son désir, pour l'instant au point mort, de mener la présidence de l'Eurogroupe jusqu'en 2010. Au cours de ses six mois à la tête de l'Union européenne, Nicolas Sarkozy a tour à tour embarrassé (Deutsche Welle), séduit (The Guardian) et agacé (Spiegel). Au-delà de la méthode du président, voici comment la presse européenne a jugé ses résultats.
L'Europe des institutions. La présidence française avait commencé sous de mauvais auspices : le rejet du traité de Lisbonne, le 12 juin, par l'Irlande, que la France s'était pourtant jurée de faire adopter avant la fin 2008. Après une phrase malheureuse perçue comme une marque d'arrogance ("L'Irlande devra revoter") et un séjour éclair à Dublin pour s'en expliquer (The Irish Independent), Nicolas Sarkozy a finalement convaincu les Irlandais de repasser par les urnes en 2009. En contrepartie, l'UE s'est engagée sur plusieurs demandes de Dublin, comme le fait de maintenir le nombre de commissaires à 27. Des garde-fous qui représentent un "recul" de la réforme institutionnelle de l'UE. Par son style, le président français a perturbé le mode de fonctionnement de Bruxelles. Pour Le Soir, Nicolas Sarkozy "a modifié l'équilibre entre les institutions" en marginalisant la Commission européenne, "organe politique jusqu'ici central, menacé de devenir officine d'expertise technique". L'Europe face aux défis du climat et de l'immigration. Faire approuver par les 27 le "paquet énergie-climat" n'était pas chose aisée. L'objectif de réduire de 20 % les émissions de gaz à effet de serre avait en effet été décidé avant que la crise financière n'assombrisse l'avenir des économies européennes, relayant les craintes allemandes que des industries ne délocalisent hors d'Europe pour ne pas se soumettre à de telles contraintes. Mais en brandissant la menace d'un sommet d'urgence entre Noël et le Nouvel An, l'"entêtement français" aura finalement eu raison de ces inquiétudes, souligne El Pais, et mis d'accord les Etats membres sur des objectifs "peu réalistes". Le président français a plus facilement fait approuver le pacte de l'immigration, mais ce sont les citoyens, européens et extra-communautaires, qui ont dénoncé la mise en place d'une "Europe forteresse" (Visao).
L'Europe dans la spirale financière. La crise financière mondiale ? "Un cadeau du ciel" pour le président français, selon Radio Netherlands, à peine ironique. En multipliant les initiatives sur la scène européenne et internationale, Nicolas Sarkozy, soutenu par le premier ministre britannique, Gordon Brown, a convaincu la Commission européenne et plus de vingt pays de s'engager dans des plans de relance, pour un coût global estimé à 200 milliards d'euros. Des efforts qui ont toutefois été contrés, note un j ournal, par les réticences allemandes à mettre la main au portefeuille.
L'Europe dans les relations internationales. La présidence française aura été marquée, sur le plan international, par le conflit russo-géorgien. Si un accord de cessez-le-feu a été arraché aux deux parties en cinq jours une "victoire diplomatique", Cet accord aura mis du temps à se concrétiser sur le terrain. C'est par une méthode inhabituelle que Nicolas Sarkozy a pu maintenir l'unité de l'UE : en prenant d'abord les décisions et en cherchant ensuite le consensus, plutôt que de passer par des phases préalables de négociations.
Un régime présidentiel. Pour Le Soir, la "présidentialisation excessive du régime européen" a fait plusieurs victimes, en premier lieu "le couple franco-allemand". L'Allemagne, en effet, n'a guère apprécié d'être initialement écartée du projet d'Union pour la Méditerranée, ni de tenir la chandelle au couple Sarkozy-Brown (IHT). Autre couac, avec la Chine cette fois, qui a annulé sa participation à un sommet avec l'UE début décembre en raison de la rencontre entre le président français et le dalaï-lama. Les représailles de Pékin contre un dirigeant européen auront rarement été si vives. La raison de la colère des autorités chinoises,le caractère imprévisible de la diplomatie française.
La fin du Sarko-euroshow. Que retenir donc de ces six mois ? "Plutôt que d'être un de ces grands dirigeants capables de mener l'Europe vers le futur, Nicolas Sarkozy s'est converti en gestionnaire de crises", estime une Radio Netherlands. Les économistes reconnaît un certain talent au président français dans ce rôle : "M. Sarkozy s'épanouit dans l'adversité et s'ennuie dans la tranquillité. (...) Sa diplomatie de la 'navette' [shuttle diplomacy] durant le conflit russo-géorgien et en pleine crise financière n'a pas été sans défauts, (...) mais elle a contribué à faire parler l'Europe d'une seule et même voix."
L'hebdomadaire britannique tempère toutefois son observation : si Nicolas Sarkozy a marqué la scène internationale ces derniers mois, au point d'être qualifié de troisième personnalité de l'année par l'hebdomadaire américain, il a surtout profité, avec une administration Bush sur le départ, de l'absence de leadership outre-Atlantique. Et comme le note un diplomate allemand, le contexte international a converti comme par miracle les défauts de Nicolas Sarkozy en qualités : "En temps de crise, l'hyperactivité devient synonyme d'énergie, l'autoritarisme d'obstination et l'imprévisibilité de pragmatisme."
Sera-t-il regretté ? Pas forcément là où on l'imagine, répond le Financial Times. C'est surtout à Paris, au sein des ministères, que l'on craint le retour dans les affaires intérieures de l'"omniprésident". "Les ministres français seraient ravis à l'idée que Nicolas Sarkozy préside l'Eurogroupe, note le quotidien financier. Ainsi, il serait suffisamment affairé pour ne pas leur faire une vie de misère."
Source: Yahoo News
L'Europe des institutions. La présidence française avait commencé sous de mauvais auspices : le rejet du traité de Lisbonne, le 12 juin, par l'Irlande, que la France s'était pourtant jurée de faire adopter avant la fin 2008. Après une phrase malheureuse perçue comme une marque d'arrogance ("L'Irlande devra revoter") et un séjour éclair à Dublin pour s'en expliquer (The Irish Independent), Nicolas Sarkozy a finalement convaincu les Irlandais de repasser par les urnes en 2009. En contrepartie, l'UE s'est engagée sur plusieurs demandes de Dublin, comme le fait de maintenir le nombre de commissaires à 27. Des garde-fous qui représentent un "recul" de la réforme institutionnelle de l'UE. Par son style, le président français a perturbé le mode de fonctionnement de Bruxelles. Pour Le Soir, Nicolas Sarkozy "a modifié l'équilibre entre les institutions" en marginalisant la Commission européenne, "organe politique jusqu'ici central, menacé de devenir officine d'expertise technique". L'Europe face aux défis du climat et de l'immigration. Faire approuver par les 27 le "paquet énergie-climat" n'était pas chose aisée. L'objectif de réduire de 20 % les émissions de gaz à effet de serre avait en effet été décidé avant que la crise financière n'assombrisse l'avenir des économies européennes, relayant les craintes allemandes que des industries ne délocalisent hors d'Europe pour ne pas se soumettre à de telles contraintes. Mais en brandissant la menace d'un sommet d'urgence entre Noël et le Nouvel An, l'"entêtement français" aura finalement eu raison de ces inquiétudes, souligne El Pais, et mis d'accord les Etats membres sur des objectifs "peu réalistes". Le président français a plus facilement fait approuver le pacte de l'immigration, mais ce sont les citoyens, européens et extra-communautaires, qui ont dénoncé la mise en place d'une "Europe forteresse" (Visao).
L'Europe dans la spirale financière. La crise financière mondiale ? "Un cadeau du ciel" pour le président français, selon Radio Netherlands, à peine ironique. En multipliant les initiatives sur la scène européenne et internationale, Nicolas Sarkozy, soutenu par le premier ministre britannique, Gordon Brown, a convaincu la Commission européenne et plus de vingt pays de s'engager dans des plans de relance, pour un coût global estimé à 200 milliards d'euros. Des efforts qui ont toutefois été contrés, note un j ournal, par les réticences allemandes à mettre la main au portefeuille.
L'Europe dans les relations internationales. La présidence française aura été marquée, sur le plan international, par le conflit russo-géorgien. Si un accord de cessez-le-feu a été arraché aux deux parties en cinq jours une "victoire diplomatique", Cet accord aura mis du temps à se concrétiser sur le terrain. C'est par une méthode inhabituelle que Nicolas Sarkozy a pu maintenir l'unité de l'UE : en prenant d'abord les décisions et en cherchant ensuite le consensus, plutôt que de passer par des phases préalables de négociations.
Un régime présidentiel. Pour Le Soir, la "présidentialisation excessive du régime européen" a fait plusieurs victimes, en premier lieu "le couple franco-allemand". L'Allemagne, en effet, n'a guère apprécié d'être initialement écartée du projet d'Union pour la Méditerranée, ni de tenir la chandelle au couple Sarkozy-Brown (IHT). Autre couac, avec la Chine cette fois, qui a annulé sa participation à un sommet avec l'UE début décembre en raison de la rencontre entre le président français et le dalaï-lama. Les représailles de Pékin contre un dirigeant européen auront rarement été si vives. La raison de la colère des autorités chinoises,le caractère imprévisible de la diplomatie française.
La fin du Sarko-euroshow. Que retenir donc de ces six mois ? "Plutôt que d'être un de ces grands dirigeants capables de mener l'Europe vers le futur, Nicolas Sarkozy s'est converti en gestionnaire de crises", estime une Radio Netherlands. Les économistes reconnaît un certain talent au président français dans ce rôle : "M. Sarkozy s'épanouit dans l'adversité et s'ennuie dans la tranquillité. (...) Sa diplomatie de la 'navette' [shuttle diplomacy] durant le conflit russo-géorgien et en pleine crise financière n'a pas été sans défauts, (...) mais elle a contribué à faire parler l'Europe d'une seule et même voix."
L'hebdomadaire britannique tempère toutefois son observation : si Nicolas Sarkozy a marqué la scène internationale ces derniers mois, au point d'être qualifié de troisième personnalité de l'année par l'hebdomadaire américain, il a surtout profité, avec une administration Bush sur le départ, de l'absence de leadership outre-Atlantique. Et comme le note un diplomate allemand, le contexte international a converti comme par miracle les défauts de Nicolas Sarkozy en qualités : "En temps de crise, l'hyperactivité devient synonyme d'énergie, l'autoritarisme d'obstination et l'imprévisibilité de pragmatisme."
Sera-t-il regretté ? Pas forcément là où on l'imagine, répond le Financial Times. C'est surtout à Paris, au sein des ministères, que l'on craint le retour dans les affaires intérieures de l'"omniprésident". "Les ministres français seraient ravis à l'idée que Nicolas Sarkozy préside l'Eurogroupe, note le quotidien financier. Ainsi, il serait suffisamment affairé pour ne pas leur faire une vie de misère."
Source: Yahoo News