Régions
06/04/2009 20:22

La polémique enfle après les violences

Au surlendemain des violences en marge du sommet de l'OTAN à Strasbourg ainsi qu'en Corse après une manifestation nationaliste, la polémique enflait lundi dans la classe politique, le gouvernement accusant notamment le Parti socialiste et le Modem d'inciter, au-delà de ces deux événements, à la fronde sociale dans le pays.


"L'UMP sort un carton rouge aux responsables politiques du Parti socialiste, du MoDem, qui, à force de courir derrière M. Besancenot, qui n'est autre que la vitrine légale des casseurs, sont en train d'inciter matin, midi et soir à la violence dans notre pays", a déclaré lundi le porte-parole de l'UMP Frédéric Lefebvre lors de son point de presse hebdomadaire.

"On ne peut pas excuser l'inexcusable comme ils le font chaque jour", a-t-il ajouté, accusant le PS et François Bayrou "d'essayer de faire passer Nicolas Sarkozy comme un anti-Républicain". "Aujourd'hui pour des raisons de pure politique politicienne, Mme Aubry, M. Bayrou, Mme Royal passent leurs journées à essayer de surfer sur les angoisses des Français pour essayer de se refaire une santé".

Dans un entretien publié samedi par "Le Monde", François Bayrou reprochait à Nicolas Sarkozy de conduire "une politique d'inégalités". De son côté, Ségolène Royal a affirmé dans "Le Journal du Dimanche" que "les salariés doivent forcer le barrage de l'injustice absolue: ce discours dominant qui demande aux salariés de subir, et de disparaître en se taisant, d'être licenciés sans faire d'histoire ni de bruit", a-t-elle lancé, affirmant parfois avoir l'impression de vivre "sous l'Ancien régime".

Des propos dénoncés lundi par le secrétaire d'Etat à l'Outre-mer Yves Jégo. "On ne dénonce pas assez ceux qui jettent de l'huile sur le feu, ceux qui comme Mme Royal ce week-end jouent les pompiers pyromanes, en disant qu'on est passé avec elle de l'ordre juste au désordre juste", a commenté Yves Jégo. "On semble tout justifier y compris la casse et la violence".

Le porte-parole du NPA Olivier Besancenot est, lui, allé plus loin en affirmant lundi que "les autorités publiques ont tout fait" pour que la manifestation de Strasbourg dégénère. "On a fait en sorte que cette manifestation parte en 'schweppes' comme on dit dans mon quartier", a-t-il déclaré. "On a été emmené dans une vraie souricière, c'est-à-dire que des milliers de manifestants ont été emmenés dans une rue avec les deux issues complètement bloquées et on s'est fait canarder à longueur de temps de gaz lacrymogènes, sans interlocuteurs à ce moment-là, avec des tirs tendus, des tirs de flashball, et on a frôlé le drame".

La ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie a jugé ces propos "scandaleux", estimant que "les violences ne font pas partie du dialogue démocratique".

Delphine Batho, députée des Deux-Sèvres et chargée des questions de sécurité au PS, lui a répondu en demandant que la ministres réponde "précisément à toutes les questions" qui se posent après les violences de Strasbourg. "Nous ne pouvons pas croire qu'on aurait délibérément laissé agir les casseurs pour mieux exploiter ces violences et les peurs qu'elles génèrent", dit-elle dans un communiqué.

A nouveau, la ministre de l'Intérieur a jugé qu'il faut "saluer le travail des forces de l'ordre". Elle a estimé que le maire de Strasbourg Alain Ries, qui avait déclaré la veille que les habitants des quartiers dévastés avaient eu le sentiment d'être "abandonnés", "essaie de récupérer le plus possible" de l'Etat en critiquant l'attitude de la police.



Source: Yahoo News


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