Europe
24/06/2008 18:40

La plupart des pays européens ne répriment pas sévèrement les comportements racistes


La violence raciste et la discrimination persistent dans l'Union européenne et la plupart de ses 27 Etats membres n'utilisent pas toute la sévérité de la loi pour réprimer ces comportements, estime l'Agence des droits fondamentaux de l'Union européenne dans son rapport annuel publié mardi.


La Grande-Bretagne et la France apparaissent en tête d'une liste de neuf pays crédités de lutter activement contre le racisme et la xénophobie. Mais d'autres Etats membres n'exploitent pas suffisamment toute la sévérité de la directive européenne sur l'égalité raciale, note l'agence.

"Le racisme, la discrimination, les préjudices tenaces, le harcèlement et les violences racistes sont toujours une réalité pour bon nombre de personnes en Europe", souligne le rapport. "L'existence de sanctions effectives et dissuasives est une condition primordiale pour combattre la discrimination raciale et ethnique, faute de quoi les attitudes discriminatoires et les schémas comportementaux n'ont aucune chance d'évoluer et les victimes restent sans défense."

En 2006 et 2007, la Grande-Bretagne a sanctionné 95 personnes dans le cadre de procédures en discrimination raciale ou ethnique, soit plus que l'ensemble des 26 autres Etats membres réunis, précise l'agence, basée à Vienne. Pour la France, ce chiffre s'élève à quatre.

L'Agence des droits fondamentaux (FRA) reconnaît également que la Bulgarie, la France, l'Irlande, l'Italie, la Hongrie, la Roumanie, la Finlande et la Suède font un bon usage de l'arsenal législatif existant pour combattre la discrimination.

En revanche, une dizaine d'Etats membres -République tchèque, Danemark, Allemagne, Estonie, Grèce, Espagne, Chypre, Lituanie, Luxembourg, Pologne, Portugal et Slovénie- n'ont prononcé aucune sanction durant la période 2006-2007. "Dans certains cas, cette absence de sanctions coïncide avec l'absence d'instance spécialisée opérationnelle", pour lutter contre le racisme et la discrimination, précise la FRA. Il n'existe ainsi pas de commission en République tchèque, au Luxembourg et en Espagne pour traiter les plaintes.

Les crimes racistes ont progressé sur la période 2000-06 dans la plupart des 11 pays de l'UE qui tiennent des statistiques sur le phénomène. Le rapport précise que les cas d'antisémitisme ont également augmenté en Grande-Bretagne, en France et en Suède, et qu'il y a une tendance générale à la hausse pour les crimes liés à des groupes d'extrême droite en France et en Allemagne.

L'UE s'efforce de dresser un tableau complet de la situation car 16 de ses Etats membres ne tiennent pas de statistiques spécifiques sur les crimes à caractère raciste, note le document.

"Nous devons garantir que l'égalité des droits et la protection face à la discrimination et au racisme sont un droit dans la pratique et pas simplement sur le papier", souligne Anastasia Crickley, présidente du conseil d'administration de la FRA.

Les Roms restent la communauté en Europe la plus victime de discrimination pour le logement et l'éducation, souligne le rapport présenté mardi au Parlement européen à Bruxelles. Malgré des efforts pour améliorer leur situation, les Roms sont confrontés à "la discrimination ostensible, la précarité des logements et les expulsions forcées", et n'ont souvent pas accès aux services de santé.

Source: yahoo news


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