Plusieurs députés de la majorité se sont dressés contre l'hypothèse d'une baisse de la prise en charge des affections de longue durée (ALD), ne se montrant guère rassurés par l'intervention de la ministre de la Santé mardi à l'Assemblée.
Lle porte-parole de l'UMP, Frédéric Lefebvre, a salué mercredi dans un communiqué "la clarification apportée ce soir par Roselyne Bachelot sur les affections de longue durée" (ALD) estimant que "la ministre de la Santé a rappelé avec force que la solidarité avec les plus fragiles resterait au coeur de notre système de santé".
Le directeur de la caisse d'assurance maladie a proposé le transfert aux mutuelles d'une partie du remboursement de certains médicaments pour juguler le déficit de la Sécu (4,1 milliards d'euros attendus en 2008).
Cette proposition est pour le Nouveau centre (NC, partenaire de l'UMP) "totalement inacceptable", a déclaré l'un de ses 22 députés Jean-Christophe Lagarde. "J'espère que le gouvernement ne la reprendra pas à son compte", a déclaré M. Lagarde. "Cela voudrait dire qu'une partie de ces gens-là ne se soignerait plus. C'est plus qu'une faute politique, c'est une faute morale grave que la France commettrait".
Interpellée à l'Assemblée nationale, la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, s'est gardée de se prononcer, mais a qualifié d'"immoral" le déficit de la Sécu. Avant elle, le ministre du Budget Eric Woerth a rappelé qu'il n'y avait "aucune remise en cause du remboursement à 100% des affections longue durée" (ALD) sans se prononcer sur les médicaments "à vignette bleue" ou sur l'accès à la catégorie ALD.
Commentaire de M. Lagarde: "J'avais été rassuré par les propos d'Eric Woerth qui semblait préférer l'humain à la comptabilité. J'ai été plus inquiet par la réponse de Mme Bachelot qui ne savait pas quelle serait la décision".
"Si on fait des économies de ce type-là, cela devient relativement angoissant et j'y serais opposé", a déclaré de son côté le député UMP Bernard Debré, par ailleurs chirurgien.
"L'annonce est prématurée, très maladroite, j'espère que le gouvernement reviendra là-dessus en essayant de mettre fin à un certain nombre d'abus, mais en maintenant ce principe fondamental du remboursement intégral pour ceux qui souffrent des maladies les plus graves", a estimé le député villepiniste François Goulard (UMP).
Le député UMP Damien Meslot a aussi exprimé son "indignation" face à la proposition du directeur de la caisse d'assurance maladie: "je demande à (la ministre de la Santé) Mme Bachelot de remettre ce haut-fonctionnaire à la place qui est la sienne".
L'orateur PS sur les questions de santé, Jean-Marie Le Guen, a pour sa part évoqué la menace d'une "grave récession en matière de santé publique".
L'hypothèse d'une baisse de la prise en charge des affections de longue durée (ALD) est en fait un "ballon d'essai" lancé par le gouvernement pour voir jusqu'où il peut aller pour réduire le déficit de la Sécu, s'accordent à estimer les éditorialistes ce mardi.
"La naïveté n'est pas de mise. Ce n'est pas la première fois (...) que le gouvernement lance ou fait lancer des ballons sondes pour préparer le terrain", accuse L'Humanité sous la plume de Maurice Ulrich, qui n'hésite pas à évoquer la "duplicité" du gouvernement.
Daniel Ruiz (La Montagne) partage cet avis: le ministre du Budget Eric Woerth aura "bien du mal à convaincre que ces suggestions ne sont pas un ballon d'essai avant le plan qu'il a lui-même demandé pour contrôler les dérapages sociaux". "Ballon d'essai": l'expression est aussi celle choisie par Jean-Pierre Bel (La Nouvelle République du Centre-Ouest), Jacques Camus (La République du Centre) et Jean-Louis Gombeaud (Nice-Matin).
Au cas où cette réforme serait mise en oeuvre, "l'accès au soin deviendrait complètement inégalitaire. On se demande même si, à terme, il ne sera pas interdit d'être malade", s'inquiète Francis Lachat du Courrier Picard.
"Il y a urgence, on le sait bien (...) Mais est-ce une raison pour recourir à ce qui s'apparente d'emblée à la plus traumatisante des solutions?", demande Didier Pobel dans Le Dauphiné Libéré.
"En laissant les uns dénoncer une remise en cause du principe de solidarité, les autres la poursuite d'une logique de déremboursements massifs, le gouvernement se ménage une position médiane pour le jour proche - vers le 15 juillet - où il lui reviendra de trancher", estime pour sa part Philippe Waucampt dans les colonnes du Républicain lorrain.
"Après le précédent des franchises médicales du 1er janvier dernier, il va être difficile de persuader l'opinion que ce rapport ne prépare pas une nouvelle cure d'austérité", analyse Jacques Guyon dans La Charente Libre.
"On pourrait faire une pause et regarder les problèmes autrement (...) Avant de s'en prendre au "confort" des grands malades. C'est en effet une question de morale", écrit Michel Lépinay dans Paris-Normandie.
"On ne va quand même pas, pour guérir la Sécu, laisser mourir les grands malades", s'insurge également Jacques Camus dans La République du Centre.
"La vigueur de la protestation montre qu'on n'est pas prêt de vivre dans un pays où il sera de plus en plus difficile d'être pauvre et malade", tente de se rassurer Bernard Revel dans L'Indépendant du Midi.
Jean-Pierre Bel (La Nouvelle République du Centre-Ouest) est plus sceptique: "On va sans doute ranger pour l'été la provocation d'hier. Mais on en retrouvera une autre, à coup sûr, cet automne!"
Source: news.yahoo.com
Lle porte-parole de l'UMP, Frédéric Lefebvre, a salué mercredi dans un communiqué "la clarification apportée ce soir par Roselyne Bachelot sur les affections de longue durée" (ALD) estimant que "la ministre de la Santé a rappelé avec force que la solidarité avec les plus fragiles resterait au coeur de notre système de santé".
Le directeur de la caisse d'assurance maladie a proposé le transfert aux mutuelles d'une partie du remboursement de certains médicaments pour juguler le déficit de la Sécu (4,1 milliards d'euros attendus en 2008).
Cette proposition est pour le Nouveau centre (NC, partenaire de l'UMP) "totalement inacceptable", a déclaré l'un de ses 22 députés Jean-Christophe Lagarde. "J'espère que le gouvernement ne la reprendra pas à son compte", a déclaré M. Lagarde. "Cela voudrait dire qu'une partie de ces gens-là ne se soignerait plus. C'est plus qu'une faute politique, c'est une faute morale grave que la France commettrait".
Interpellée à l'Assemblée nationale, la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, s'est gardée de se prononcer, mais a qualifié d'"immoral" le déficit de la Sécu. Avant elle, le ministre du Budget Eric Woerth a rappelé qu'il n'y avait "aucune remise en cause du remboursement à 100% des affections longue durée" (ALD) sans se prononcer sur les médicaments "à vignette bleue" ou sur l'accès à la catégorie ALD.
Commentaire de M. Lagarde: "J'avais été rassuré par les propos d'Eric Woerth qui semblait préférer l'humain à la comptabilité. J'ai été plus inquiet par la réponse de Mme Bachelot qui ne savait pas quelle serait la décision".
"Si on fait des économies de ce type-là, cela devient relativement angoissant et j'y serais opposé", a déclaré de son côté le député UMP Bernard Debré, par ailleurs chirurgien.
"L'annonce est prématurée, très maladroite, j'espère que le gouvernement reviendra là-dessus en essayant de mettre fin à un certain nombre d'abus, mais en maintenant ce principe fondamental du remboursement intégral pour ceux qui souffrent des maladies les plus graves", a estimé le député villepiniste François Goulard (UMP).
Le député UMP Damien Meslot a aussi exprimé son "indignation" face à la proposition du directeur de la caisse d'assurance maladie: "je demande à (la ministre de la Santé) Mme Bachelot de remettre ce haut-fonctionnaire à la place qui est la sienne".
L'orateur PS sur les questions de santé, Jean-Marie Le Guen, a pour sa part évoqué la menace d'une "grave récession en matière de santé publique".
L'hypothèse d'une baisse de la prise en charge des affections de longue durée (ALD) est en fait un "ballon d'essai" lancé par le gouvernement pour voir jusqu'où il peut aller pour réduire le déficit de la Sécu, s'accordent à estimer les éditorialistes ce mardi.
"La naïveté n'est pas de mise. Ce n'est pas la première fois (...) que le gouvernement lance ou fait lancer des ballons sondes pour préparer le terrain", accuse L'Humanité sous la plume de Maurice Ulrich, qui n'hésite pas à évoquer la "duplicité" du gouvernement.
Daniel Ruiz (La Montagne) partage cet avis: le ministre du Budget Eric Woerth aura "bien du mal à convaincre que ces suggestions ne sont pas un ballon d'essai avant le plan qu'il a lui-même demandé pour contrôler les dérapages sociaux". "Ballon d'essai": l'expression est aussi celle choisie par Jean-Pierre Bel (La Nouvelle République du Centre-Ouest), Jacques Camus (La République du Centre) et Jean-Louis Gombeaud (Nice-Matin).
Au cas où cette réforme serait mise en oeuvre, "l'accès au soin deviendrait complètement inégalitaire. On se demande même si, à terme, il ne sera pas interdit d'être malade", s'inquiète Francis Lachat du Courrier Picard.
"Il y a urgence, on le sait bien (...) Mais est-ce une raison pour recourir à ce qui s'apparente d'emblée à la plus traumatisante des solutions?", demande Didier Pobel dans Le Dauphiné Libéré.
"En laissant les uns dénoncer une remise en cause du principe de solidarité, les autres la poursuite d'une logique de déremboursements massifs, le gouvernement se ménage une position médiane pour le jour proche - vers le 15 juillet - où il lui reviendra de trancher", estime pour sa part Philippe Waucampt dans les colonnes du Républicain lorrain.
"Après le précédent des franchises médicales du 1er janvier dernier, il va être difficile de persuader l'opinion que ce rapport ne prépare pas une nouvelle cure d'austérité", analyse Jacques Guyon dans La Charente Libre.
"On pourrait faire une pause et regarder les problèmes autrement (...) Avant de s'en prendre au "confort" des grands malades. C'est en effet une question de morale", écrit Michel Lépinay dans Paris-Normandie.
"On ne va quand même pas, pour guérir la Sécu, laisser mourir les grands malades", s'insurge également Jacques Camus dans La République du Centre.
"La vigueur de la protestation montre qu'on n'est pas prêt de vivre dans un pays où il sera de plus en plus difficile d'être pauvre et malade", tente de se rassurer Bernard Revel dans L'Indépendant du Midi.
Jean-Pierre Bel (La Nouvelle République du Centre-Ouest) est plus sceptique: "On va sans doute ranger pour l'été la provocation d'hier. Mais on en retrouvera une autre, à coup sûr, cet automne!"
Source: news.yahoo.com