Afrique et Moyen-Orient
04/06/2010 15:20

La flottille abandonnée par la France et accueillie en héros à Istanbul

La flottille abandonnés par la France et accueillis en héros à Istanbul. La quasi-totalité des quelque 700 activistes a été expulsée d'Israël, plus de 450 militants étant arrivés très tôt ce matin à Istanbul, à l'exception de sept blessés.



Un militant de la flottille : 'Nous nous sommes sentis abandonnés par la France'
Coordinateur de la Campagne civile internationale pour la protection du peuple palestinien (CCIPPP), Thomas Sommer, est l'un des neuf Français qui ont participé à la flottille pour Gaza, arrêtée lundi 31 mai par un assaut de l'armée israélienne dans les eaux internationales qui a fait neuf morts. Au lendemain de son retour en France, il a répondu vendredi 4 juin aux questions des internautes du Monde.fr. Thomas Sommer : Je fais partie des campagnes civiles internationales pour la protection du peuple palestinien, et on a un site web : www.protection-palestine.org. J'étais sur le cargo grec, le Sophia, où l'on était environ vingt-cinq à trente : Français, Italiens, Suédois... Emmanuel : Comment s'est formée cette flottille ? Quelle association en a été l'initiatrice ? Thomas Sommer : Il y a plusieurs associations qui ont mis leur projet en commun : une association grecque, Ship to Gaza, qui représente un collectif d'associations, de syndicats, qui ont mis leurs forces en commun pour acheter un cargo, de l'équipement. Ensuite, il y a l'organisation Free Gaza Movement, qui est à majorité anglo-saxonne. Ensuite Ship to Gaza Suède, un collectif suédois qui a fait la même chose en Suède. Il y a aussi IHH, la grosse organisation humanitaire turque, qui existe depuis au moins dix ou quinze ans. Et aussi une organisation située entre Belgique et Angleterre : Campaign to End the Siege on Gaza, une ONG qui fait du lobbying auprès de l'Union européenne pour faire lever le siège. Ce sont les principales organisations qui ont été le moteur de cette action. J'ai travaillé avec les amis grecs depuis deux ou trois mois. Eux, ils travaillent sur cette opération depuis quasiment un an. Un cargo, 1 500 tonnes de chargement : imaginez l'ampleur du travail ! J'ai plus travaillé pour essayer de mobiliser les réseaux de députés en France, en Europe, et aussi en termes médiatiques sur d'autres réseaux internationaux. Cette opération avait deux objectifs : d'une part, l'urgence humanitaire ; d'autre part, montrer qu'il faut lever ce siège criminel, inhumain. Daniel : Comment cela s'est passé sur le bateau ? Avez-vous tenté une quelconque opposition aux forces de l'ordre ? Thomas Sommer : Ce n'était pas les forces de l'ordre, mais des commandos de la marine israélienne, qui n'avaient rien à faire en plein milieu des eaux internationales. Ce ne sont pas des policiers qui ont arrêté des militants à Tel-Aviv ou Haïfa, mais des commandos qui ont attaqué des civils dans les eaux internationales ! Cela s'est passé de façon violente : de nuit, nous avons été attaqués par des bâtiments de guerre, nous avons eu droit aux frégates, à des navires énormes, et aussi des Zodiac remplis de commandos cagoulés, habillés en noir, et des hélicoptères de combat.(lemonde.fr)

Les militants de la flottille accueillis en héros à Istanbul
La quasi-totalité des quelque 700 activistes a été expulsée d'Israël, plus de 450 militants étant arrivés très tôt ce matin à Istanbul, à l'exception de sept blessés. Des experts et des médecins légistes ont déterminé que huit Turcs et un Américain d'origine turque ont été tués par balle lors du raid. Les corps des victimes ont été transférés tôt dans la matinée à l'institut de médecine-légale d'Istanbul. Des impacts de balle ont été trouvés sur tous les corps et l'un des activistes a été tué à bout portant, ont indiqué les médecins légistes. Les avions transportant les activistes sont eux arrivés "vers 2 heures du matin à Istanbul, avec beaucoup de retard", raconte Assia Shehab, notre correspondante à Istanbul. "Il y avait environ un millier de personnes à l'aéroport, surtout des proches. Les activistes avaient l'air choqué", explique la journaliste. "Nous avons été apeurés, effrayés, enlevés et attaqués avec des navires de guerre pendant que nous apportions de l'aide au peuple de Gaza dans le besoin", raconte à sa descente de l'avion Mustafa Ahmet, un citoyen britannique d'origine turque.No Flash warning. Pour profiter pleinement de toutes les fonctionnalités de FRANCE24.COM, cliquez ici pour télécharger la dernière version de Flash Player.Le blocus punit des civils innocents. Les autorités israéliennes doivent le lever immédiatement Ban Ki-Moon, secrétaire général des Nations unies.Slogans anti-israéliens. Une vingtaine de blessés ont été emmenés à Ankara à bord de trois avions médicalisés alors que le président de l'IHH, l'organisation turque qui a organisé la flottille, dit être toujours sans nouvelles de plusieurs militants. Dans la soirée de mercredi, un grand rassemblement a réuni près de 10 000 personnes dans le centre-ville d'Istanbul. "L'ambiance était assez festive, il y avait des drapeaux turcs et palestiniens, précise Assia Shehab. La foule s'est dispersée après minuit." "On attend maintenant les funérailles des quatre activistes turcs qui ont été tués lors de l'assaut, leurs corps sont arrivés hier soir, poursuit-elle. Elles devraient avoir lieu très rapidement, ce jeudi ou vendredi. Il pourrait y avoir de nouvelles démonstrations de colère à ce moment-là. Le gouvernement étudie toujours la possibilité d'un recours judiciaire contre Israël, selon le droit turc ou international, mais autrement il essaie de faire retomber la tension. Il avait posé un ultimatum à Israël pour que tous les ressortissants turcs soient de retour hier soir, et ça a été le cas."(france24)

Victor Nouioua



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