Une peine qui illustre la sévérité avec laquelle sont jugés les informateurs, alors même que l'Autorité palestinienne travaille étroitement avec les forces de sécurité israéliennes contre leur ennemi commun, le Hamas.
Depuis la création de l'Autorité palestinienne en 1994, au moins 35 informateurs présumés ont été condamnés à mort, selon le Centre palestinien pour les droits de l'Homme, basé à Gaza. Au cours des deux seules dernières années, sept personnes ont été reconnues coupables de collaboration, dont Taghrid, une Palestinienne de 22 ans dont le véritable nom n'a pas été révélé, condamnée aux travaux forcés à vie pour avoir fourni des informations à Israël dans l'espoir de pouvoir se sortir de la prostitution.
Sur les 35 condamnés depuis 1994, seulement deux ont été tués par des pelotons d'exécution à Gaza il y a quelques années. Mais 17 autres suspects de collaboration avec Israël, dont certains attendaient encore leur jugement, ont été abattus par des escadrons palestiniens pendant l'offensive militaire de l'Etat hébreu à Gaza en janvier dernier.
Phénomène rarement évoqué au grand jour, la collaboration avec Israël est jugée avec la plus grande sévérité à la fois par la population et les tribunaux palestiniens, même pour les informateurs de petite importance ou ceux contraints par l'Etat hébreu de collaborer.
Comme Taghrid, c'est souvent dans les couches les plus pauvres et vulnérables de la société palestinienne que sont recrutés ces informateurs, qui aident les services de renseignements de l'Etat hébreu en échange d'argent, de soins médicaux ou d'un permis de travail en Israël, selon Ran Yaron, de l'organisation Physicians for Human Rights (Médecins pour les droits de l'Homme).
Ils sont toutefois immédiatement mis au ban de la société. "Si j'étais le juge, je l'abattrais sur place", déclarait lundi un gardien du tribunal militaire de Djénine où a été condamnée Taghrid.
Paradoxalement, ces condamnations sévères illustrent également la réalité complexe de la vie en Cisjordanie, où le gouvernement travaille étroitement avec Israël contre le Hamas, au pouvoir dans la Bande de Gaza depuis juin 2007. Pour certains Palestiniens, les informateurs ne sont que des boucs émissaires censés détourner l'attention de cette collaboration de haut-niveau.
A ces accusations, les responsables palestiniens répondent que les informations qu'ils partagent avec Israël permettent d'assurer la sécurité de la population en empêchant le Hamas de prendre le contrôle de la Cisjordanie, tandis que les habitants du Territoire qui vendent des renseignements à Israël trahissent leur pays. "Aucune autorité ne peut permettre à son peuple de collaborer", résume Saleh Abdel Jawad, politologue palestinien.
Israël a depuis longtemps mis en place un réseau d'informateurs dans les zones sous son contrôle, dans le but d'obtenir des renseignements sur les mouvements radicaux palestiniens ou les individus recherchés. Des informations ensuite souvent utilisées pour lancer des opérations ou des frappes ciblées contre des militants.
Mais, pour ceux arrêtés par les forces palestiniennes, les représailles sont sévères. Si les avocats des droits de l'Homme palestiniens se déclarent par principe opposés à la peine de mort, peu montent toutefois au créneau pour défendre les "traîtres".
"Nous pensons qu'il ne devrait pas y avoir de peine de mort", explique la députée palestinienne Hanane Ashraoui. Mais "la punition doit correspondre au crime. Ce crime, dans l'imagination populaire, est le plus inconcevable des crimes. C'est la trahison de tout ce que les gens tiennent pour sacré".
Source: Associated Presse via Yahoo News
Depuis la création de l'Autorité palestinienne en 1994, au moins 35 informateurs présumés ont été condamnés à mort, selon le Centre palestinien pour les droits de l'Homme, basé à Gaza. Au cours des deux seules dernières années, sept personnes ont été reconnues coupables de collaboration, dont Taghrid, une Palestinienne de 22 ans dont le véritable nom n'a pas été révélé, condamnée aux travaux forcés à vie pour avoir fourni des informations à Israël dans l'espoir de pouvoir se sortir de la prostitution.
Sur les 35 condamnés depuis 1994, seulement deux ont été tués par des pelotons d'exécution à Gaza il y a quelques années. Mais 17 autres suspects de collaboration avec Israël, dont certains attendaient encore leur jugement, ont été abattus par des escadrons palestiniens pendant l'offensive militaire de l'Etat hébreu à Gaza en janvier dernier.
Phénomène rarement évoqué au grand jour, la collaboration avec Israël est jugée avec la plus grande sévérité à la fois par la population et les tribunaux palestiniens, même pour les informateurs de petite importance ou ceux contraints par l'Etat hébreu de collaborer.
Comme Taghrid, c'est souvent dans les couches les plus pauvres et vulnérables de la société palestinienne que sont recrutés ces informateurs, qui aident les services de renseignements de l'Etat hébreu en échange d'argent, de soins médicaux ou d'un permis de travail en Israël, selon Ran Yaron, de l'organisation Physicians for Human Rights (Médecins pour les droits de l'Homme).
Ils sont toutefois immédiatement mis au ban de la société. "Si j'étais le juge, je l'abattrais sur place", déclarait lundi un gardien du tribunal militaire de Djénine où a été condamnée Taghrid.
Paradoxalement, ces condamnations sévères illustrent également la réalité complexe de la vie en Cisjordanie, où le gouvernement travaille étroitement avec Israël contre le Hamas, au pouvoir dans la Bande de Gaza depuis juin 2007. Pour certains Palestiniens, les informateurs ne sont que des boucs émissaires censés détourner l'attention de cette collaboration de haut-niveau.
A ces accusations, les responsables palestiniens répondent que les informations qu'ils partagent avec Israël permettent d'assurer la sécurité de la population en empêchant le Hamas de prendre le contrôle de la Cisjordanie, tandis que les habitants du Territoire qui vendent des renseignements à Israël trahissent leur pays. "Aucune autorité ne peut permettre à son peuple de collaborer", résume Saleh Abdel Jawad, politologue palestinien.
Israël a depuis longtemps mis en place un réseau d'informateurs dans les zones sous son contrôle, dans le but d'obtenir des renseignements sur les mouvements radicaux palestiniens ou les individus recherchés. Des informations ensuite souvent utilisées pour lancer des opérations ou des frappes ciblées contre des militants.
Mais, pour ceux arrêtés par les forces palestiniennes, les représailles sont sévères. Si les avocats des droits de l'Homme palestiniens se déclarent par principe opposés à la peine de mort, peu montent toutefois au créneau pour défendre les "traîtres".
"Nous pensons qu'il ne devrait pas y avoir de peine de mort", explique la députée palestinienne Hanane Ashraoui. Mais "la punition doit correspondre au crime. Ce crime, dans l'imagination populaire, est le plus inconcevable des crimes. C'est la trahison de tout ce que les gens tiennent pour sacré".
Source: Associated Presse via Yahoo News