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05/08/2008 19:29

La Société Générale s'apprête à faire face à la crise économique


Malmenée par la crise financière, qui a amputé son bénéfice de près des deux tiers au deuxième trimestre, la Société Générale s'apprête désormais à faire face à une nouvelle inconnue de taille: le ralentissement de l'activité économique en France et à l'étranger.



De 1,744 milliard d'euros il y a un an, le bénéfice net de la banque a fondu à 644 millions d'euros au deuxième trimestre 2008, une chute de 63%.

Ces chiffres n'ont pas empêché la direction de vanter la "robustesse" des activités de la banque dans un contexte de "crise d'une ampleur exceptionnelle".

La Bourse, qui s'attendait à pire, a elle aussi fêté la nouvelle mardi: l'action s'est envolée de 9,41% à 64,94 euros à la Bourse de Paris.

Les turbulences des marchés financiers continuent néanmoins à peser sur les résultats de SG CIB, la filiale de banque de financement et d'investissement de Société Générale. Autrefois principale source de profits du groupe, cette dernière a subi une perte de 186 millions d'euros au deuxième trimestre, là où elle avait réalisé un gain de 721 millions un an plus tôt.

Mais plus que la crise financière, c'est désormais le ralentissement économique qui semble le principal défi.

"L'environnement sera au cours des prochains trimestres plus difficile que lors des dernières années", a souligné Frédéric Oudéa, directeur général du groupe, au cours d'une conférence de presse, évoquant une "crise macro-économique sérieuse avec des incertitudes".

Ce trou d'air dans l'activité économique se fait d'ailleurs déjà sentir dans les agences françaises. Sur fond de ralentissement du marché immobilier, la production de nouveaux prêts à l'habitat a ainsi reculé de 4% sur les six premiers mois de l'année.

Echaudés par la baisse des marchés, les Français ont en outre passé moins d'ordres de Bourse, faisant reculer de 13,5% les commissions financières perçues par la banque.

"En ce qui concerne nos activités de banque de détail, nous ne sommes pas exposés sur les économies les plus à risque: Etats-Unis, certains pays d'Europe occidentale", a cependant souligné M. Oudéa. "La France ne devrait pas connaître les mêmes difficultés concernant le crédit immobilier", a-t-il ajouté.

Enfin, l'affaire Kerviel, du nom du trader qui a fait perdre 4,9 milliards d'euros à la banque en janvier, n'est pas restée sans conséquences. La banque n'a ainsi ouvert que 23.100 nouveaux comptes pour ses clients français au deuxième trimestre soit presque deux fois moins qu'un an plus tôt (45.400).

"C'est quelque chose qui probablement s'estompera au fur et à mesure", a cependant pronostiqué Frédéric Oudéa, assurant: "Nous serons plus forts après Kerviel."

La Société Générale voit plusieurs motifs de satisfaction dans ses résultats. Tout d'abord la bonne tenue des activités de banque de détail (à destination des clientèles de particuliers, PME...) à l'étranger, dont les bénéfices ont progressé de plus de 40% sur le trimestre, notamment en Europe de l'Est et Russie (où SocGen a racheté Rosbank).

Les activités de services financiers (crédit à la consommation, assurance...), en France et à l'étranger, résistent eux aussi bien à la crise.

Enfin, les pertes liées à l'effondrement des "subprime", ces crédits hypothécaires à risque américains, se réduisent. La valeur de ces produits financiers vénéneux a baissé de 575 millions d'euros sur le trimestre, pour un total de 4,9 milliards d'euros depuis le début de la crise il y un an.

Source: yahoo news

Arame Diène



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