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11/05/2009 14:51

La France creuse son déficit commercial

Un mauvais mois pour Airbus a plombé les chiffres du commerce extérieur français de mars qui confirment par ailleurs une stabilisation des échanges industriels et un arrêt de la chute des exportations.


Le déficit pour mars ressort à 4,884 milliards d'euros contre 4,124 milliards (révisé) en février, selon les statistiques publiées jeudi par l'administration des douanes. C'est le chiffre le plus élevé depuis les 5,3 milliards de novembre et un milliard de plus que la prévision moyenne de dix économistes.

Sur l'ensemble du premier trimestre toutefois, le déficit diminue à 12,9 milliards d'euros contre 14,3 milliards au quatrième trimestre 2008 et 15,4 milliards au troisième.

Les exportations, en baisse de 1,84% en mars, ont reculé de 8,7% sur trois mois à comparer à un plongeon de 9,1% au quatrième trimestre. Les importations ont quant à elle progressé de 0,72% en mars, confirmant la résistance de la consommation, mais reculent de 8,8% sur trois mois, comme à la fin 2008.

Au final, ces chiffres devraient avoir un impact limité sur le produit intérieur brut du premier trimestre dont la première estimation sera communiquée le 15 mai par l'Insee.

Dans le détail, les exportations automobiles ont cessé de se dégrader et amorcé même une légère reprise en mars, en Allemagne notamment, dynamisées par les primes à la casse progressivement mises en place dans plusieurs pays de l'Union européenne.

Une stabilisation est également observée dans la chimie, les équipements mécaniques et électriques et dans l'agroalimentaire, tandis que la pharmacie continue de résister.

Seul le secteur de l'aéronautique a connu une forte contraction des échanges. Airbus n'a livré en mars que 19 avions pour un total de 987 millions d'euros, alors qu'il avait vendu 24 appareils le mois précédent pour 1,24 milliard d'euros, et février avait également vu la livraison de deux satellites.

"Malgré le creusement du déficit, les données du mois de mars sont moins mauvaises qu'il n'y paraît," commente Nicolas Bouzou, économiste au cabinet de recherche Asterès.

"La demande adressée à la France commence à se redresser légèrement et cette quasi stabilisation cadre avec d'autres indicateurs qui donnent à penser que la conjoncture mondiale a cessé de se dégrader," ajoute-t-il en citant la reprise des cours des matières premières, du fret maritime ou de la production industrielle en Asie.

"Cela est cohérent avec les différents éléments dont on dispose, il n'y a plus d'aggravation de la dégradation des marchés internationaux de marchandises," renchérit Jean-Louis Mourier chez Aurel BCG.

"La contraction du commerce mondial s'est interrompue mais il n'y a pas de dynamisme."
De fait, les économistes se gardent bien de parler de reprise.

"Le terme de reprise est très excessif et tout pousse à penser que celle-ci sera à la fois lente et chaotique," souligne Nicolas Bouzou. "Lente car le secteur financier ne fonctionne toujours pas de façon optimale et chaotique car la politique budgétaire et monétaire devra rapidement se faire plus restrictive une fois les premiers signes de reprise confirmés".

Les chiffres du commerce extérieur de l'Allemagne, premier partenaire commercial de la France, seront publiés vendredi et ceux de l'ensemble de la zone euro le 18 mai.


Source: Yahoo News


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