France
10/06/2008 10:56

La Fonction publique et à la SNCF en grève


Le trafic de la SNCF, touché depuis lundi 20H00 par une grève reconductible à l'appel de trois syndicats de cheminots (CGT, Sud-Rail, FO), était conforme mardi matin aux prévisions de l'entreprise dans le cadre du service minimum, a-t-on appris auprès de la compagnie ferroviaire.


Les 5,2 millions de fonctionnaires sont appelés à cesser le travail mardi contre les suppressions de postes et un risque de "dynamitage" de la Fonction publique, tandis que les cheminots ont entamé lundi soir une grève reconductible contre la réforme du fret SNCF.

Un train Corail intercités sur deux, un Corail Theoz sur trois, un Transilien sur deux et, selon les régions, entre 50 et 85% des TER circulaient vers 06H00, a indiqué un porte-parole de la la SNCF.

En Ile-de-France, où la gare Saint Lazare est déjà touchée par un conflit social local depuis plusieurs jours, les lignes de RER A et E circulent normalement "aux heures de pointes".

En revanche le trafic des RER B, C et D est perturbé avec un train toutes les 15, 20 ou 30 minutes suivant les cas, des interconnexions suspendues à Paris Nord pour la ligne B et des points de départ et d'arrivée modifiés pour la ligne D .

Pour les autres liaisons franciliennes, les fréquences vont de 15 à 45 minutes.

La SNCF assurera en outre mardi trois TGV Atlantique et Sud-Est sur quatre et un TGV province-province sur deux, les autres lignes étant normales. Aucun Corail Lunea n'est prévu sur la ligne Vintimille-Luxembourg et le train de nuit Milan-Barcelone ne circulera pas.

La CGT, Sud-Rail et FO, qui représentent 62% du personnel SNCF, ont déposé des préavis de grève reconductibles contre "la réorganisation industrielle du fret et ses conséquences sociales", selon la CGT-Cheminots, majoritaire au sein de l'entreprise.

Didier Le Reste, son secrétaire général, a demandé lundi que la direction "se remette autour de la table" des négociations.

Le secrétaire d'Etat aux Transports, Dominique Bussereau, a lui martelé lundi: "comme la SNCF n'a pas pu faire les réformes nécessaires, elle perd des parts de marché" au profit du privé. "Il faut que la SNCF règle ce débat en interne", a-t-il insisté.

Ce mouvement, couplé à la grève des fonctionnaires, s'inscrit dans un contexte social déjà alourdi par les actions contre la hausse des carburants, et à une semaine de la mobilisation du 17 juin pour les retraites et le temps de travail à l'appel de la CGT et la CFDT.

Dans la Fonction publique, trois syndicats sur huit (FSU, CGT et Solidaires) représentant un peu plus de 40% des agents, appellent à faire grève et à manifester notamment contre un projet de loi visant à encourager la mobilité des fonctionnaires.

Le secrétaire général de la FSU, Gérard Aschieri ne s'attend pas à une "grande journée": "c'est surtout une journée qui va permettre de prendre date pour la suite", a-t-il indiqué.

Néanmoins, les syndicats critiquent le projet de loi mobilité: "Boîte à outils" d'un plan social, "licenciements déguisés", ils estiment qu'il ne sert qu'à "accompagner les réductions d'effectifs" prévues dans la réforme de l'Etat (RGPP) sur laquelle se penchera le gouvernement mercredi lors d'un conseil de modernisation des politiques publiques.

"Tout cela constitue un ensemble cohérent aboutissant au dynamitage de la Fonction publique", juge Jean-Michel Nathanson (Solidaires), tandis que la CGT évoque une "précarisation générale".

La RGPP (révision générale des politiques publiques) prévoit 23.000 suppressions de postes en 2008 ainsi que le non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite.

Dans le même temps, le gouvernement entend redistribuer aux fonctionnaires la moitié des gains ainsi réalisés.

Le ministère de la Fonction publique a ainsi choisi d'annoncer lundi le versement pour l'automne d'une sommme servant à rattraper la perte de pouvoir d'achat d'une partie des agents.

Le mouvement des fonctionnaires coïncidant avec une grève des cheminots entamée lundi à 20H00, le trafic SNCF était perturbé, notamment à la gare Saint Lazare à Paris où un conflit local a démarré depuis plusieurs jours.

Dans l'Education, des préavis ont été déposés dans le primaire, les collèges, lycées ainsi que les IUFM (formation des enseignants). Des perturbations sont aussi possibles dans les aéroports, les Douanes et les Finances.

Plusieurs manifestations sont prévues à Paris, Bordeaux, Toulouse, Lyon, Strasbourg, Nantes.

Source: news.yahoo.com


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