France
19/06/2013 10:47

La Commission européenne donne raison à la croissance

C’était inévitable mais si difficile à mettre en œuvre: la Commission européenne, par la voix d’Olli Rehn, commissaire européen aux affaires économiques et monétaires, a décidé de lâcher du lest, desserrer l’étau de l’austérité pour permettre aux pays d’Europe de prendre des mesures favorables à la relance économique. Ainsi la France, qui doit ramener son déficit budgétaire à 3%, obtiendra probablement, le 29 mai prochain, un délai supplémentaire, jusqu’en 2015, pour y parvenir.



"La France n'est pas seule. C'est une mesure générale. C'est une nouvelle doctrine de la Commission : elle a pris conscience de l'importance des déficits structurels plutôt que des déficits nominaux. C'est une discussion que je mène depuis un an avec Olli Rehn. Tout cela montre qu'il faut réorienter la politique européenne", explique le ministre des finances, Pierre Moscovici. "Nous posons clairement le débat entre la réduction des déficits, qui est nécessaire, et la croissance qui est indispensable. La Commission est consciente de cela. Elle sait qu'il faut à la fois poursuivre les réformes, réduire les dépenses, ce qui est la ligne du président de la République, et en même temps, on ne doit pas surajuster structurellement, au détriment de la croissance", précise-t-il.
"Ce sont les thèses françaises qui ont été entendues. Dans l'équilibre entre la réduction des déficits et le soutien à la croissance, c'est désormais le soutien à la croissance qui l'emporte," ajoute-t-il encore.
Non pas que nous soyons fâchés avec notre voisin allemand, mais cette orientation européenne, qui n’emporte pas l’adhésion totale de l’Allemagne, met définitivement au rencart le discours sarkoziste qui consistait à nous faire entendre que les intérêts français étaient identiques à ceux de l’Allemagne puisque les deux pays étaient les deux «moteurs» de l’Europe.
On respire un peu, enfin. Et l’Europe, comme toujours, se renforce dans ses crises.

S. D.



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