Les conclusions du document, dont nous présentons la quintessence, révèle des failles dans la politique agricole du gouvernement du Sénégal et, plus particulièrement, dans la Goana. Selon M. Annerose, Directeur général de Manobi, qui est un opérateur sénégalais de services NTIC à valeur ajoutée, l’Etat du Sénégal pouvait économiser 82 milliards sur les 210 milliards de Fcfa dépensées en engrais et en produits phytosanitaires, dans la Goana.
Selon ce rapport, «A la question de savoir quelle est la superficie de votre champ, la majorité des agriculteurs, dans la zone maraîchère des Niayes, sur la côte Atlantique nord du Sénégal, donnent une réponse fausse». Ceci est le constat d’une étude de Manobi et «qui démontre que les agriculteurs n’ont pas une connaissance suffisamment précise de la superficie agricole de leur exploitation et qu’ils ont une tendance forte à surestimer». Par ailleurs, note le rapport, «l’erreur moyenne avoisine 40% de la superficie réelle de la parcelle et concerne, principalement, les petites exploitations agricoles».
Selon toujours le rapport, «pour arriver à cette conclusion, les auteurs ont demandé à l’agriculteur la surface de
son exploitation, soit 310 personnes pour 373 parcelles, dans six communautés rurales». En plus, «ils ont calculé la surface réelle mesurée d’après des relevés GPS, avec une précision à 0,01 ha. Sur l’ensemble de ces parcelles, la surface mesurée par GPS (474,5 ha) est inférieure de 4,1%, par rapport à la surface indiquée par les exploitants». En fait, précise le rapport, «la moyenne des erreurs est 0,55 ha par parcelle, car 82% des exploitants déclarent une superficie erronée de plus de 10 %, soit 1.000 mètres carres pour 1 ha, en plus (62%) ou en moins (32%)».
Face à ce constat, les auteurs de l’étude jugent que «la non-maîtrise du premier facteur de production, qu’est la terre, entraîne une cascade d’erreurs». Ainsi, estime Daniel Annerose, Directeur général de Manobi, l’agriculture sénégalaise voit ses coûts de productions surévaluées et ses rendements sous-évalués. «En prenant du crédit auprès des banques commerciales, sur des bases erronées quant la superficie exploitée, l’agriculteur s’endette plus que de raison, par rapport à ses revenus réels, en fin de campagne », a-t-il souligné.
Prenant exemple sur la Caisse nationale de crédit agricole du Sénégal (Cncas), M. Annerose a estimé que «les 12 milliards Fcfa qu’il alloue, chaque année, aux agriculteurs entraînent ainsi un surendettement de près de 4,75 milliards FCfa, à cause d’une mauvaise évaluation des superficies, ce qui fait une mal-allocation de 23,5 milliards, tous les cinq ans».
Cette même faille a été constatée dans l’application de Grande Offensive agricole pour la Nourriture et l’Abondance (Goana). Selon le Directeur de Manobi, «pour le même calcul sur Goana, programme du gouvernement du Sénégal lancé en avril 2008, M. Annerose considère qu’il était possible d’économiser 82 milliards sur les 210 milliards de FCFA dépensées en engrais et les produits phytosanitaires». Selon lui, «les semences et les produits phytosanitaires, qui demandent une utilisation optimale, sont en général en quantités bien supérieures, ce qui influe négativement sur les rendements, mais aussi sur l’environnement, avec un surcroît de pesticide déversée sur les terres arables». Selon ce même rapport, «un exploitant agricole dira d’ailleurs qu’il est possible de se retrouver, chaque année, avec une quantité appréciable de semences non utilisée, qu’il essaie de vendre dans les marches locaux».
Selon M. Annerose, en faisant un calcul sur les surfaces arables au Sénégal, «on peut évaluer que pour les 2,5 millions d’ha cultivés au Sénégal (source FAO), à environ 300 milliards de Fcfa, l’économie réalisable par une simple appréciation, correction des surfaces réelles mises en valeur au Sénégal», «autant d’argent pouvant être réinjectés dans le secteur agricole pour en améliorer les performances». A en croire Cheikh Ngane, président de l’Organisation nationale des Producteurs Exportateurs de Fruits et Légumes du Sénégal (Onapes), «la méconnaissance du foncier exploité induit de graves distorsions dans la chaîne de compétitivité des produits agricoles sénégalais, qui doit pourtant répondre aux normes de l’Union européenne, son principale marché».
A l’instar de son homologue de l’Union des maraîchers des Niayes, Mamadou Ndiaye, il estime que «l’étude doit être étendue pour permettre une cartographie juste des terres mises en valeur», car ont-il ajouté, «on doit arrêter de fixer les coûts de production de la tomate et de l’oignon, ainsi que les quantités produites, en prenant comme base de calcul des superficie qui ne reflètent pas le réalité et qui, en plus, sont généralement surévaluées». De l’avis de Malick Ndiaye, directeur du Crédit et du Réseau à la Cncas, «il faut relativiser les conséquences de cette méconnaissance des superficies». Selon lui, «dans les zones irriguées (Vallée du Fleuve Sénégal et Anambé) et dans les zones cotonnières, les surfaces sont maîtrisées du fait de la présence de sociétés étatiques d’encadrement, comme la Saed et la Sodefitex».
«C’est plutôt dans les zones sèches, dans le bassin arachidier et dans les Niayes que le problème de la méconnaissance se poserait réellement», laisse entendre Malick Ndiaye. Evidemment, reconnaît le directeur des Crédits du Cncas, «cette mauvaise estimation de la surface a des incidences sur les demandes de crédits». «Il est vrai que, dans la décision d’octroyer du crédit, nous ne descendons pas sur le terrain pour faire des relevés topographiques précis. Nous nous basons sur notre expérience d’agroéconomiste, mais aussi sur les déclarations de l’exploitant qui reconnaît, par expérience, ses besoins en intrants pour une production donnée», soutient-il. M. Ndiaye reconnaît que «précisément, les surfaces exploitées facilitent le calcul du risque lié au crédit pour une institution de financement».
Selon Mme Ndèye Coura Diop, spécialiste du Suivi-Évaluation dans le Projet de développement des marchés agricoles au Sénégal (Pdmas financé par la Banque mondiale), «la mise en place d’un système d’information fiable, utilisant les TIC, s’avère indispensable pour renforcer la compétitivité de l’agriculture sénégalaise». Ce qui explique tout l’intérêt d’une maîtrise du capital foncier agricole, sur lequel travaille 70% de la population sénégalaise.
Source: Rewmi
Selon ce rapport, «A la question de savoir quelle est la superficie de votre champ, la majorité des agriculteurs, dans la zone maraîchère des Niayes, sur la côte Atlantique nord du Sénégal, donnent une réponse fausse». Ceci est le constat d’une étude de Manobi et «qui démontre que les agriculteurs n’ont pas une connaissance suffisamment précise de la superficie agricole de leur exploitation et qu’ils ont une tendance forte à surestimer». Par ailleurs, note le rapport, «l’erreur moyenne avoisine 40% de la superficie réelle de la parcelle et concerne, principalement, les petites exploitations agricoles».
Selon toujours le rapport, «pour arriver à cette conclusion, les auteurs ont demandé à l’agriculteur la surface de
son exploitation, soit 310 personnes pour 373 parcelles, dans six communautés rurales». En plus, «ils ont calculé la surface réelle mesurée d’après des relevés GPS, avec une précision à 0,01 ha. Sur l’ensemble de ces parcelles, la surface mesurée par GPS (474,5 ha) est inférieure de 4,1%, par rapport à la surface indiquée par les exploitants». En fait, précise le rapport, «la moyenne des erreurs est 0,55 ha par parcelle, car 82% des exploitants déclarent une superficie erronée de plus de 10 %, soit 1.000 mètres carres pour 1 ha, en plus (62%) ou en moins (32%)».
Face à ce constat, les auteurs de l’étude jugent que «la non-maîtrise du premier facteur de production, qu’est la terre, entraîne une cascade d’erreurs». Ainsi, estime Daniel Annerose, Directeur général de Manobi, l’agriculture sénégalaise voit ses coûts de productions surévaluées et ses rendements sous-évalués. «En prenant du crédit auprès des banques commerciales, sur des bases erronées quant la superficie exploitée, l’agriculteur s’endette plus que de raison, par rapport à ses revenus réels, en fin de campagne », a-t-il souligné.
Prenant exemple sur la Caisse nationale de crédit agricole du Sénégal (Cncas), M. Annerose a estimé que «les 12 milliards Fcfa qu’il alloue, chaque année, aux agriculteurs entraînent ainsi un surendettement de près de 4,75 milliards FCfa, à cause d’une mauvaise évaluation des superficies, ce qui fait une mal-allocation de 23,5 milliards, tous les cinq ans».
Cette même faille a été constatée dans l’application de Grande Offensive agricole pour la Nourriture et l’Abondance (Goana). Selon le Directeur de Manobi, «pour le même calcul sur Goana, programme du gouvernement du Sénégal lancé en avril 2008, M. Annerose considère qu’il était possible d’économiser 82 milliards sur les 210 milliards de FCFA dépensées en engrais et les produits phytosanitaires». Selon lui, «les semences et les produits phytosanitaires, qui demandent une utilisation optimale, sont en général en quantités bien supérieures, ce qui influe négativement sur les rendements, mais aussi sur l’environnement, avec un surcroît de pesticide déversée sur les terres arables». Selon ce même rapport, «un exploitant agricole dira d’ailleurs qu’il est possible de se retrouver, chaque année, avec une quantité appréciable de semences non utilisée, qu’il essaie de vendre dans les marches locaux».
Selon M. Annerose, en faisant un calcul sur les surfaces arables au Sénégal, «on peut évaluer que pour les 2,5 millions d’ha cultivés au Sénégal (source FAO), à environ 300 milliards de Fcfa, l’économie réalisable par une simple appréciation, correction des surfaces réelles mises en valeur au Sénégal», «autant d’argent pouvant être réinjectés dans le secteur agricole pour en améliorer les performances». A en croire Cheikh Ngane, président de l’Organisation nationale des Producteurs Exportateurs de Fruits et Légumes du Sénégal (Onapes), «la méconnaissance du foncier exploité induit de graves distorsions dans la chaîne de compétitivité des produits agricoles sénégalais, qui doit pourtant répondre aux normes de l’Union européenne, son principale marché».
A l’instar de son homologue de l’Union des maraîchers des Niayes, Mamadou Ndiaye, il estime que «l’étude doit être étendue pour permettre une cartographie juste des terres mises en valeur», car ont-il ajouté, «on doit arrêter de fixer les coûts de production de la tomate et de l’oignon, ainsi que les quantités produites, en prenant comme base de calcul des superficie qui ne reflètent pas le réalité et qui, en plus, sont généralement surévaluées». De l’avis de Malick Ndiaye, directeur du Crédit et du Réseau à la Cncas, «il faut relativiser les conséquences de cette méconnaissance des superficies». Selon lui, «dans les zones irriguées (Vallée du Fleuve Sénégal et Anambé) et dans les zones cotonnières, les surfaces sont maîtrisées du fait de la présence de sociétés étatiques d’encadrement, comme la Saed et la Sodefitex».
«C’est plutôt dans les zones sèches, dans le bassin arachidier et dans les Niayes que le problème de la méconnaissance se poserait réellement», laisse entendre Malick Ndiaye. Evidemment, reconnaît le directeur des Crédits du Cncas, «cette mauvaise estimation de la surface a des incidences sur les demandes de crédits». «Il est vrai que, dans la décision d’octroyer du crédit, nous ne descendons pas sur le terrain pour faire des relevés topographiques précis. Nous nous basons sur notre expérience d’agroéconomiste, mais aussi sur les déclarations de l’exploitant qui reconnaît, par expérience, ses besoins en intrants pour une production donnée», soutient-il. M. Ndiaye reconnaît que «précisément, les surfaces exploitées facilitent le calcul du risque lié au crédit pour une institution de financement».
Selon Mme Ndèye Coura Diop, spécialiste du Suivi-Évaluation dans le Projet de développement des marchés agricoles au Sénégal (Pdmas financé par la Banque mondiale), «la mise en place d’un système d’information fiable, utilisant les TIC, s’avère indispensable pour renforcer la compétitivité de l’agriculture sénégalaise». Ce qui explique tout l’intérêt d’une maîtrise du capital foncier agricole, sur lequel travaille 70% de la population sénégalaise.
Source: Rewmi