France
12/06/2007 15:48

L'incroyable résistance du Parti Communiste

Le Parti communiste français réussi l'exploit de maintenir son score de 2002 (4,5%) , alors qu'on le donnait pour mort après la présidentielle (1,93%) . Analyse du vote communiste en France et dans l'Outre-Mer


Ce fut la surprise de cette élection, qui aurait pu s'attendre a voir le PCF maintenir ses scores de 2002, après le desastre de la présidentielle (1,93%) ?

Après le désastre de la présidentielle, ou le PCF recueilli guère plus de 690 000 voix (1,93%). Tous le monde pensait que le Parti Communiste venait de s'éteindre.

Pour la majorité des médias le PCF sombrait dans une crise financière majeur:
Comment rembourser les 4,5 millions d'euros de la présidentielle? Rumeur sur la vente d'objets d'arts propriété historique du PC, et même vente du célèbre siège de la place du Colonel Fabien à Paris.

Le premier tour de la législative a montré une incroyable résistance du vote communiste. Plus d'un millions d'électeurs se sont ralliés derrière les candidats communistes et apparentés.

« Nous ne renonçons pas, le Parti communiste n’est pas mort », a lancé la secrétaire nationale Marie-George Buffet. Avec un score de 4,3 %, soit 1,1 million de voix, « le PCF se situe à un niveau quasiment égal aux législatives de 2002 (4,8 %), qui avait alors permis la formation d’un groupe ».
Le PCF joue là sa représentation parlementaire, sa situation financière et sa crédibilité, au final sa survie politique et historique. Jusqu’à présent, le parti politique a toujours disposé d’un groupe parlementaire depuis la seconde guerre mondiale à l’exception de 1958.

Cette fois, le PCF devait non seulement résister à la vague bleue mais à son allié d'hier, le Parti socialiste, notamment dans l'ex-ceinture rouge parisienne, où se trouvent nombre de ses derniers bastions.

Marie-George Buffet a bon espoir d'être réélue dans la 4e circonscription de Seine-Saint-Denis où elle arrive en tête avec plus de 30% des voix dans un ballotage favorable face à la droite. "Elle a fait six points de plus qu'en 2002", a-t-on souligné dans son entourage.

L'analyse du vote communiste

Le vote de conviction communiste

Ce vote garde une importance dans les villes communistes historiques, il s'agit cependant d'un groupe qui a vu son électorat s'éroder au profit du Parti Socialiste puis du Front National. Malgré les vagues d'adhésions forte et continue pour le PCF (+ 20.000 en 2 ans).

Le PCF subit la concurrence de Lutte Ouvrière (jusqu'en 2002) et aujourd'hui de la LCR qui rogne son électorat traditionnel et bloque son renouvellement générationnel.
Cependant si les JCR (organe de jeunesse de la LCR) revendiquent 400 adhérents, le MJCF (jeunesse communiste) reste de très loin devant (10.000 à 13.000 JC). La LCR ne dispose de force suffisante pour pouvoir se doter d'une assise locale aussi développé que le PCF (3000 adhérents dont quelques dizaines d'élus pour 140.000 adhérents et 13.000 élus).

L'électorat communiste traditionnel, est historiquement proche de l'électoral social-démocrate. En effet le PCF et le PS (comme son ancêtre la SFIO) ont partagés de nombreux combats ensembles. L'électorat communiste est donc plus sensible aux sirène du PS et du vote "utile". Ce qui explique une partie du score de Marie George Buffet en 2007 (1,93%).

Un vote local, le poids des bastions, le poids des élus:

Pour François Asensi, Député Maire de Tremblay en France (seine Saint Denis) animateur du courant refondateur, le score du PCF tient que grâce a la popularité et personnalité des députés sortants.
Il développe là un thème important pour expliquer le redressement rapide du PCF. En effet beaucoup de candidats communistes ont été chois par les militants du fait de leur popularité,
cependant l'analyse ne peut s'arrêter là.

Le poids de l'électoral communiste repose sur la "bonne gestion" des cités communistes. Les cités communistes ont bénéficié d'une attention particulière pour le PCF.
Partout des cités modèles virent le jour, et partout la gestion communiste fut exemplaire. Des années 30 à 80 le "communisme municipal" fut la grande force du PCF.

Aujourd'hui le PCF ne conserve pus que 742 villes sur les 3600 qu'il possédait en 1945. Pourtant le communisme municipal reste une base du vote communiste, là ou le PCF perd une ville on sait que son électorat disparait rapidement, a quelques exeptions près (notamment dans les zones historiquement "rouge": Seine Saint Denis, Val de Marne etc.).

L'Outre-Mer une base oubliée du vote communiste

Les anciennes fédérations ultramarine du PCF sont devenue indépendante a la demande de Maurice Thorez.

Ces fédérations sont aujourd'hui devenu des partis locaux: le Parti Communiste Réunionnais fondé par Paul Vergès, le Parti Communiste Guadeloupéen, le Parti Communiste Martiniquais.
Aujourd'hui l'Outre-Mer apporte beaucoup au PCF, ils sont des relais locaux.

A la Réunion, le PCR est un puissant parti, il tient de Conseil Régional, a un député (Huguette Bello), plusieurs conseiller généraux, et un député européen (Paul Vegès).
Le PCR a eu de très mauvaises relations avec le PCF, au point de quitter le groupe communiste et républicain à l"Assemblée Nationale. Aujourd'hui les relations sont apaisées.

le PCR apporte au vote communiste 62.654 voix, cette électorat de rentre pas dans le calcul des 4,29% du PCF (à la différence de 2002).Ils peuvent faire élire 1 à 3 députés pour renforcer le groupe des députés communistes du seul PCF.

En Guadeloupe le PCG a connu une scission et a vu le seul député communiste de l'île abandonné le PCG pour le PPDG (Parti Progressiste Démocratique de Guadeloupe). Le vote communiste et apparenté apporte plus de 10.000 voix (pas pris e compte comme le PCR) au vote communiste. Ernest Moutoussamy peut même espérer récupérer son siège perdu en 2002.


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