Régions
04/03/2008 12:16

L'hommage déchirant au policier tué à Istres


Dans la cour de l'Evêché, hier, était saluée la mémoire du policier tué au cours d'un contrôle routier à Istres.



Chloé et Rémi son petit frère n'étaient pas à l'école hier matin. A l'heure de la récré, les deux enfants d'Yvan Llopis, âgés de 13 et 8 ans, serraient très fort la main de leur maman, Sandra, au milieu de la cour glaciale de l'Hôtel de Police, où régnait un silence de plomb. A leurs côtés, 300 policiers au garde-à-vous étaient venus rendre hommage au capitaine Yvan Llopis, décédé jeudi, à 42 ans, après avoir été fauché par une voiture lors d'un banal contrôle routier à Istres.

La cérémonie, très protocolaire et pourtant bouleversante, a rassemblé autour du cercueil drapé aux couleurs nationales, tous les collègues du défunt, fonctionnaires du commissariat d'Istres, ainsi que plusieurs délégations de la Police nationale (les commissaires, les brigades de CRS, la direction de la sûreté départementale, l'école nationale de police de Fos où Yvon Llopis avait fait ses classes).

Parmi les personnalités politiques présentes, Jean-Claude Gaudin, Renaud Muselier, Guy Tessier, Samia Ghali, et de nombreux Istréens. Michèle Alliot-Marie a fait le déplacement pour saluer la mémoire de ce "serviteur de l'Etat exemplaire" et le citer à l'ordre de la Nation. Grave et solennelle, la ministre de l'Intérieur s'est inclinée devant le cercueil, avant de s'adresser à la famille du défunt : "Je sais que les mots ne sont rien face à une épreuve si tragique. Mais sachez que nous partageons votre douleur et que nous veillerons sur vous".

Originaire de l'Hérault, Yvan Llopis avait commencé sa carrière à Paris, avant d'être muté à Marseille, à la Ciotat, et enfin à Istres, où il dirigeait l'unité d'ordre public et de sécurité routière. Terrible ironie du sort, il était devenu l'interlocuteur privilégié des pouvoirs publics en matière de sécurité routière et d'accidentologie. Grand sportif, passionné de football, Yvan Llopis s'impliquait dans de nobles causes comme le Téléthon.

"C'était un type formidable, tout simplement", disaient hier ses collègues, très émus. Michèle Alliot-Marie, lui a décerné la médaille du courage et du dévouement, la médaille d'honneur de la Police nationale et le titre de Chevalier dans l'ordre national du mérite. "Vous saviez que la sécurité des Français peut conduire au sacrifice ultime. Vous avez fait honneur à la Police nationale, nous ne vous oublierons jamais" a conclu la ministre.

Le visage ravagé par les larmes, Sandra Llopis, fonctionnaire de police elle aussi, a reçu le drapeau retiré du cercueil. Les funérailles religieuses se sont déroulées à Miramas dans l'intimité familiale.

laprovence.com

Y. K








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