France
04/05/2015 00:06

L'UMP change de noms pour devenir les Républicains

L'UMP, parti de droite français, pourrait devenir Les Républicains à l'issue du vote, les 28 et 29 mai, des militants. L'UMP devient les Républicains, ou comment influencer la politique d'un pays tout en étant dans l'opposition ?



Nicolas Sarkozy, après avoir dû s'engager à organiser des primaires ouvertes à droite en vue des élections présidentielles de 2017, s'est décidé à consulter les militants de son parti pour le nouveau nom de l'UMP. Il semble décidément se lancer dans la démocratie participative. Serait-ce une façon de faire peau neuve ? Il lui faut en tout cas, en faisant preuve d'initiative, occuper l'esprit des militants pour qu'ils ne pensent plus aux déconvenues d'un président en apparente perte de vitesse du fait qu'il n'est pas le leader incontesté de son parti.
Chacun s'étonne ainsi que Nicolas Sarkozy pratique ces consultations régulières des militants alors que la démocratie participative est plutôt l'apanage de la gauche. Se détournant de l'idée que l'UMP pencherait vers la gauche ou, à défaut, le centre, la réflexion s'oriente vers la Suisse et sa mise en œuvre de la démocratie directe, laquelle semble indéfectiblement attachée à un libéralisme plutôt conservateur et rassurant. Mais l'hypothèse que le modèle suisse pourrait représenter une alternative intéressante au vote FN est hardie et ne tient pas compte des déferlements de migrants en Méditerranée. Mais enfin, les républicains américains englobent la droite dure. Les républicains français pourraient faire de même
Si le nouveau de l'UMP ne rallie pas les indécis du FN, il a au moins l'intention de faire penser que le bipartisme à l'américaine est la nouvelle et meilleure organisation de la politique en France. Ce nouveau nom sonne ainsi comme un coup bas au centre de François Bayrou, l'ennemi irréductible de Nicolas Sarkozy. Chacun sait que François Bayrou s'est rallié à Alain Juppé. Une organisation  bipartite verrait le parti de Bayrou, qui ne se résoudrait pas à rejoindre le parti socialiste, absorbé par les Républicains. Une autre façon de draguer les indécis, mais cette fois au centre.
Le parti des Républicains, qui n'est pas encore né, a déjà d'énormes ambitions politiques. Enfin, si les Républicains se créent, il ne restera plus à la gauche qu'à se rassembler en un parti unique à vocation démocrate. C'est peut-être, finalement, ce qu'il faut à la France pour trouver un relatif apaisement. Nicolas Sarkozy, avec ce projet, met sa tête sur le billot: il se pourrait bien, soit que le nouveau nom, les Républicians, provoque une préférence des militants pour Alain Juppé (cela lui convient mieux qu'à Nicolas Sarkozy, non?), soit que la gauche unifiée l'emporte aux prochaines élections.
Quoi qu'il en soit, ce bouleversement politique éloigne l'éventualité des mouvements sociaux que Jacques Attali avait pronostiqués il y a quelques mois dans une émission télévisée et qui porteraient au pouvoir une tête inconnue... Ce jour-là, si j'avais été Sarkozy, j’aurais immédiatement téléphoné à Attali.

Sylvie Delhaye S. D.



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