L'armada d'interprètes de Bruxelles est la plus vaste au monde: plus de 700 se relaient chaque jour dans une cinquantaine de réunions de la Commission et d'autres instances, un nombre qui peut doubler en ajoutant leurs confrères du Parlement européen.
Elle forme un rouage discret mais incontournable, objet d'une planification complexe en fonction des besoins des réunions.
Mais sans l'arrivée de jeunes recrues, les seuls services de la Commission perdront un tiers de leurs interprètes de langue anglaise d'ici 2015 et la moitié dans les dix ans.
Ce sont ainsi 300 interprètes de langue anglaise -la plus écoutée dans les réunions internationales et servant de pivot pour traduire des langues plus rares- qui seront recherchés dans les dix ans par la Commission.
Les interprètes de langue maternelle française, allemande, italienne et néerlandaises vont également cruellement manquer. Et Bruxelles a toujours eu un déficit de Roumains, de Lettons ou de Maltais.
Toutes les institutions européennes ont décidé d'agir avec des clips sur internet vantant les attraits de la profession.
Rachel Hayes fait partie de la relève britannique. Elle maîtrise l'espagnol, le français et l'italien, tout en apprenant le polonais. Modeste, elle note toutefois que certains de ses collègues cumulent jusqu'à sept langues de travail.
Cette trentenaire reconnaît qu'au Royaume-Uni la plupart des jeunes se disent que "tout le monde parle anglais, à quoi bon apprendre des langues étrangères".
Les universités britanniques et irlandaises ont de plus en plus de mal à attirer des étudiants en langue, s'inquiète Bruxelles. Ailleurs, la focalisation sur l'anglais a entraîné un moindre apprentissage d'autres langues.
"Lorsque j'ai débuté, j'étais tendue au point de me sentir malade", se souvient Rachel. "Je travaillais mon vocabulaire pendant des heures la veille au soir."
Mais avec l'expérience, elle éprouve aujourd'hui un réel "plaisir" à exercer le métier. "J'aime la variété des sujets: je passe d'un comité sur la criminalité à une réunion des ministres des Finances."
Sa hantise, ces orateurs qui lisent à haut débit un texte préparé à l'avance. "Mais on développe des stratégies et on traduit l'essentiel", explique-t-elle.
L'exercice n'est pas à la portée de tout bon linguiste, seul un tiers des candidats réussissent les épreuves. "On ne peut pas traduire mot à mot, il faut avoir suffisamment de recul pour choisir des expressions idiomatiques équivalentes dans une autre langue."
Pour nourrir son vocabulaire, Rachel dévore journaux et romans dans toutes ses langues de travail.
Les salaires d'interprètes sont plutôt motivants: 5.000 euros nets pour un débutant, le double en fin de carrière, voire le triple pour le directeur général de la section interprétation.
"Mais nous sommes en compétition avec d'autres organisations internationales dans un marché raréfié", explique Ian Andersen, un interprète danois qui maîtrise cinq autres langues.
Alexander Drechsel, un interprète allemand de 27 ans qui traduit le français, l'anglais et le roumain, s'arme toujours de précieuses listes de vocabulaire. Mais trouver les mots justes ne suffit pas: dans sa cabine, Alexander observe attentivement l'orateur et s'emploie à reproduire son ton ironique. "L'objectif suprême, c'est de passer inaperçu."
Soource: Yahoo News
Elle forme un rouage discret mais incontournable, objet d'une planification complexe en fonction des besoins des réunions.
Mais sans l'arrivée de jeunes recrues, les seuls services de la Commission perdront un tiers de leurs interprètes de langue anglaise d'ici 2015 et la moitié dans les dix ans.
Ce sont ainsi 300 interprètes de langue anglaise -la plus écoutée dans les réunions internationales et servant de pivot pour traduire des langues plus rares- qui seront recherchés dans les dix ans par la Commission.
Les interprètes de langue maternelle française, allemande, italienne et néerlandaises vont également cruellement manquer. Et Bruxelles a toujours eu un déficit de Roumains, de Lettons ou de Maltais.
Toutes les institutions européennes ont décidé d'agir avec des clips sur internet vantant les attraits de la profession.
Rachel Hayes fait partie de la relève britannique. Elle maîtrise l'espagnol, le français et l'italien, tout en apprenant le polonais. Modeste, elle note toutefois que certains de ses collègues cumulent jusqu'à sept langues de travail.
Cette trentenaire reconnaît qu'au Royaume-Uni la plupart des jeunes se disent que "tout le monde parle anglais, à quoi bon apprendre des langues étrangères".
Les universités britanniques et irlandaises ont de plus en plus de mal à attirer des étudiants en langue, s'inquiète Bruxelles. Ailleurs, la focalisation sur l'anglais a entraîné un moindre apprentissage d'autres langues.
"Lorsque j'ai débuté, j'étais tendue au point de me sentir malade", se souvient Rachel. "Je travaillais mon vocabulaire pendant des heures la veille au soir."
Mais avec l'expérience, elle éprouve aujourd'hui un réel "plaisir" à exercer le métier. "J'aime la variété des sujets: je passe d'un comité sur la criminalité à une réunion des ministres des Finances."
Sa hantise, ces orateurs qui lisent à haut débit un texte préparé à l'avance. "Mais on développe des stratégies et on traduit l'essentiel", explique-t-elle.
L'exercice n'est pas à la portée de tout bon linguiste, seul un tiers des candidats réussissent les épreuves. "On ne peut pas traduire mot à mot, il faut avoir suffisamment de recul pour choisir des expressions idiomatiques équivalentes dans une autre langue."
Pour nourrir son vocabulaire, Rachel dévore journaux et romans dans toutes ses langues de travail.
Les salaires d'interprètes sont plutôt motivants: 5.000 euros nets pour un débutant, le double en fin de carrière, voire le triple pour le directeur général de la section interprétation.
"Mais nous sommes en compétition avec d'autres organisations internationales dans un marché raréfié", explique Ian Andersen, un interprète danois qui maîtrise cinq autres langues.
Alexander Drechsel, un interprète allemand de 27 ans qui traduit le français, l'anglais et le roumain, s'arme toujours de précieuses listes de vocabulaire. Mais trouver les mots justes ne suffit pas: dans sa cabine, Alexander observe attentivement l'orateur et s'emploie à reproduire son ton ironique. "L'objectif suprême, c'est de passer inaperçu."
Soource: Yahoo News