Asie & Extrême Orient
08/12/2008 13:10

L'Inde accuse le Pakistan de détourner l'attention

Pékin- L'Inde a accusé hier le Pakistan d'avoir voulu détourner l'attention du fait que les attaques de Bombay aient été lancées à partir de son territoire en divulguant la veille le "canular" téléphonique dont aurait été victime son président, Asif Ali Zardari.



Samedi, un journal pakistanais avait rapporté que l'armée pakistanaise avait été placée en état d'alerte le 28 novembre, soit deux jours après le déclenchement des attaques de Bombay, parce qu'un correspondant se faisant passer pour le ministre indien des Affaires étrangères avait menacé Zardari.

Durant les 24 heures qui ont suivi cet appel, l'armée de l'air pakistanaise a été placée en état d'alerte maximale et l'état-major national a guetté le moindre signe d'une agression indienne, a précisé Dawn, citant des sources politiques, diplomatiques et militaires.

Toujours d'après Dawn, la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Riche a appelé en pleine nuit Pranab Mukherjee, le chef de la diplomatie indienne, pour savoir à quoi s'en tenir, mais celui-ci l'aurait rassurée en l'informant qu'il n'avait jamais appelé Zardari.

Mukherjee a déclaré cette semaine à la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice, en visite à New Delhi, qu'il ne faisait "aucun doute" que les assaillants de Bombay, qui ont fait 171 morts en trois jours, venaient du Pakistan et que les commanditaires de l'attaque se trouvaient dans ce pays.

"Je ne peux qu'imputer cette enchaînement d'événements à ceux qui au Pakistan souhaitent détourner l'attention du fait qu'un groupe terroriste, opérant à partir du territoire pakistanais, a planifié et lancé cette attaque atroce contre Bombay", a déclaré dimanche Mukherjee dans un communiqué.

"Il est quoi qu'il en soit préoccupant qu'un Etat voisin puisse même envisager d'agir sur la base d'un tel faux appel, tente de lui donner de la crédibilité auprès d'autres Etats et sème la confusion dans l'opinion en révélant partiellement cette histoire", a ajouté Mukherjee.

Selon la police de Bombay, la dizaine d'activistes à l'origine du carnage de la semaine dernière dans la capitale financière de l'Inde étaient téléguidés par le groupe islamiste pakistanais Lashkar-e-Taiba (LeT), tenu pour responsable d'autres attentats dans le pays, dont l'attaque du parlement de New Delhi en 2001.

Fondé avec l'aide de services de renseignement pakistanais pour combattre la mainmise indienne sur l'Etat du Jammu et Cachemire, le LeT appartient désormais à la nébuleuse djihadiste mondiale d'Al Qaïda.


Source: Yahoo News

Awa Diakhate



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