Les conseillers de Nicolas Sarkozy ne veulent pas partir du principe que le pire est passé, en dépit de quelques indices positifs, comme la remontée de la Bourse, la quasi-stabilisation de la production manufacturière en février (- 0,1 %) ou le ralentissement de la dégradation des exportations (- 1,5 % en février). Les informations sont trop parcellaires et les prévisions des économistes n'ont jamais été aussi divergentes. "On ne sait pas ce qui se passe à l'étranger", lâche un conseiller.
Seule certitude : la France sortira de la récession beaucoup plus endettée. Se posera alors la question de l'assainissement des finances publiques. "Le débat de 1983 aura lieu en 2010 pour Nicolas Sarkozy", pronostique un de ses proches, faisant référence au tournant de la rigueur qui avait divisé la gauche.
L'Elysée sera alors confronté à un choix politique extrêmement difficile : à l'approche des élections présidentielle et législatives de 2012, il faudra choisir entre l'orthodoxie et les réformes ou les cadeaux électoraux et la tergiversation.
Même en tactique électorale pure, le choix n'est pas évident : en 2002, le premier ministre socialiste Lionel Jospin avait choisi de différer la réforme des retraites pour ne pas affoler l'électorat de gauche. Or, il n'a pas été qualifié pour le second tour de l'élection présidentielle. En 2012, M. Sarkozy risque d'avoir à supporter une lourde charge du président du MoDem, François Bayrou, l'accusant d'avoir laissé filer les déficits.
Rien n'est arbitré, l'Elysée refuse d'ouvrir le débat, mais trois pistes existent : réduire les transferts sociaux ou en tout cas moderniser fortement l'Etat social, alors que les déficits sociaux explosent. Ce débat est jugé inopportun au moment où le gouvernement entend soutenir la demande et laisser jouer les amortisseurs sociaux.
Deuxième hypothèse, augmenter les impôts, à l'image de ce qu'entend faire Barack Obama. M. Sarkozy ne veut pas en entendre parler : il estime que ce serait dégrader la compétitivité de l'économie française, championne de l'OCDE des dépenses publiques, très loin devant les pays anglo-saxons. Un tel signal conduirait les ménages à réduire leur consommation en prévision des hausses d'impôts à venir. Cette analyse explique le refus absolu du président de la République de revenir sur le bouclier fiscal.
Une troisième solution consisterait à retarder l'âge de départ à la retraite, moyen efficace de réduire les engagements financiers de l'Etat. "Ce sera le débat de 2010", estime, à titre personnel, un conseiller de l'Elysée, en rappelant que les Finlandais et les Néerlandais ont couplé leurs plans de relance avec l'élévation de l'âge du départ en retraite.
A court terme, l'Elysée veut continuer de soutenir la conjoncture. Le chef de l'Etat annoncera cette semaine un plan en faveur des jeunes, dont le taux de chômage s'envole. Il fera le point en juin avec les syndicats. "Faudra-t-il aller plus loin ? Sans doute, explique-t-on à l'Elysée. Si la consommation flanche, on soutiendra la consommation, si c'est l'investissement, on soutiendra l'investissement."
L'essentiel est de restaurer la confiance, faute de quoi, les dépenses iront s'engloutir dans un puits sans fond. Il est donc jugé indispensable de ne pas déprécier l'effet psychologique du plan de relance actuel (anticipation du revenu de solidarité active, allocations exceptionnelles, etc.) par l'annonce d'un nouveau... L'Elysée défend les mesures adoptées, qui ne créent pas de droit acquis et n'hypothéqueraient pas l'avenir.
Elles sont jugées rapides (investissements d'Etat), ciblées (sur le secteur automobile et sur les plus exposés socialement) et susceptibles de soulager la trésorerie des entreprises, menacées de syncope financière. Un coup de pouce au smic reste exclu par principe, l'Elysée privilégiant la négociation salariale. Pour favoriser le retour de la confiance, l'Elysée veut envoyer un signal de rigueur. "Ce n'est pas parce que les déficits augmentent que nous devons renoncer à une meilleure gestion de l'Etat", expliquent les proches du président qui entendent compter "les gommes et les crayons".
M. Sarkozy ne veut en aucun cas revenir sur le non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant en retraite. Il est même envisagé d'aller plus loin, mais après la crise, qui n'est guère jugée "propice" à ce type de réforme. "Il faut que nous sortions de la crise en n'ayant pas fait d'erreur.
Nous commencerons à voir que les mesures prises depuis 2007 ont un impact positif en 2010-2011 quand la reprise sera là", explique-t-on à l'Elysée. "Soit la France rebondit autant que les autres pays et cela signifiera que les réformes portent leurs fruits. Soit elle est en retard, et cela voudra dire qu'elles sont insuffisantes", tempère un proche du président.
Source: Yahoo News
Seule certitude : la France sortira de la récession beaucoup plus endettée. Se posera alors la question de l'assainissement des finances publiques. "Le débat de 1983 aura lieu en 2010 pour Nicolas Sarkozy", pronostique un de ses proches, faisant référence au tournant de la rigueur qui avait divisé la gauche.
L'Elysée sera alors confronté à un choix politique extrêmement difficile : à l'approche des élections présidentielle et législatives de 2012, il faudra choisir entre l'orthodoxie et les réformes ou les cadeaux électoraux et la tergiversation.
Même en tactique électorale pure, le choix n'est pas évident : en 2002, le premier ministre socialiste Lionel Jospin avait choisi de différer la réforme des retraites pour ne pas affoler l'électorat de gauche. Or, il n'a pas été qualifié pour le second tour de l'élection présidentielle. En 2012, M. Sarkozy risque d'avoir à supporter une lourde charge du président du MoDem, François Bayrou, l'accusant d'avoir laissé filer les déficits.
Rien n'est arbitré, l'Elysée refuse d'ouvrir le débat, mais trois pistes existent : réduire les transferts sociaux ou en tout cas moderniser fortement l'Etat social, alors que les déficits sociaux explosent. Ce débat est jugé inopportun au moment où le gouvernement entend soutenir la demande et laisser jouer les amortisseurs sociaux.
Deuxième hypothèse, augmenter les impôts, à l'image de ce qu'entend faire Barack Obama. M. Sarkozy ne veut pas en entendre parler : il estime que ce serait dégrader la compétitivité de l'économie française, championne de l'OCDE des dépenses publiques, très loin devant les pays anglo-saxons. Un tel signal conduirait les ménages à réduire leur consommation en prévision des hausses d'impôts à venir. Cette analyse explique le refus absolu du président de la République de revenir sur le bouclier fiscal.
Une troisième solution consisterait à retarder l'âge de départ à la retraite, moyen efficace de réduire les engagements financiers de l'Etat. "Ce sera le débat de 2010", estime, à titre personnel, un conseiller de l'Elysée, en rappelant que les Finlandais et les Néerlandais ont couplé leurs plans de relance avec l'élévation de l'âge du départ en retraite.
A court terme, l'Elysée veut continuer de soutenir la conjoncture. Le chef de l'Etat annoncera cette semaine un plan en faveur des jeunes, dont le taux de chômage s'envole. Il fera le point en juin avec les syndicats. "Faudra-t-il aller plus loin ? Sans doute, explique-t-on à l'Elysée. Si la consommation flanche, on soutiendra la consommation, si c'est l'investissement, on soutiendra l'investissement."
L'essentiel est de restaurer la confiance, faute de quoi, les dépenses iront s'engloutir dans un puits sans fond. Il est donc jugé indispensable de ne pas déprécier l'effet psychologique du plan de relance actuel (anticipation du revenu de solidarité active, allocations exceptionnelles, etc.) par l'annonce d'un nouveau... L'Elysée défend les mesures adoptées, qui ne créent pas de droit acquis et n'hypothéqueraient pas l'avenir.
Elles sont jugées rapides (investissements d'Etat), ciblées (sur le secteur automobile et sur les plus exposés socialement) et susceptibles de soulager la trésorerie des entreprises, menacées de syncope financière. Un coup de pouce au smic reste exclu par principe, l'Elysée privilégiant la négociation salariale. Pour favoriser le retour de la confiance, l'Elysée veut envoyer un signal de rigueur. "Ce n'est pas parce que les déficits augmentent que nous devons renoncer à une meilleure gestion de l'Etat", expliquent les proches du président qui entendent compter "les gommes et les crayons".
M. Sarkozy ne veut en aucun cas revenir sur le non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant en retraite. Il est même envisagé d'aller plus loin, mais après la crise, qui n'est guère jugée "propice" à ce type de réforme. "Il faut que nous sortions de la crise en n'ayant pas fait d'erreur.
Nous commencerons à voir que les mesures prises depuis 2007 ont un impact positif en 2010-2011 quand la reprise sera là", explique-t-on à l'Elysée. "Soit la France rebondit autant que les autres pays et cela signifiera que les réformes portent leurs fruits. Soit elle est en retard, et cela voudra dire qu'elles sont insuffisantes", tempère un proche du président.
Source: Yahoo News