1920: campagne en faveur de la Société des nations
A 93 ans, Oskar Gröning est jugé en Allemagne parce qu'il était comptable à Auschwitz, le plus connu des camps de concentration établis par Hitler pendant la deuxième guerre mondiale. La culpabilité aura bien conservé ce vieillard ; peut-être la vie lui a-t-elle été chère, lui qui en côtoyé tant qui mourraient. Le grand âge, chez cet homme, ressemble à une obscénité. Rien ni personne ne pourra m'empêcher de penser qu'il a volé un petit bout de vie à chacun de ceux qu'il a vu mourir.
Que reste-t-il à cet homme, pour avoir supporté 70 années durant ces centaines de milliers de morts ? Témoin, il ne peut nier l'horreur. Il doit donc la justifier. Essayer de comprendre pourquoi sa vie lui était si précieuse qu'il ne pouvait, en se rebellant devant l'atrocité des chambres à gaz, imaginer de la perdre. Il ne fera probablement pas de prison : il est trop âgé. En quoi ce procès pourra bien rendre justice aux déportés d'Auschwitz ? Rien ne peut leur rendre justice. Il peut juste nous rappeler de quoi un humain est capable, de quoi une société humaine, pour sortir d'une crise, est capable.
Si l'on admet que le nazisme hitlérien s'est développé en Allemagne sur fond de crise, c'est à dire qu'une société prospère n'aurait pas permis son émergence, alors les chefs d'états et de gouvernement, tout comme les maîtres de la finance, laissant de nombreux pays dans une situation de pauvreté extrême, n'ont pas tiré les leçons de l'Histoire. A moins que, acceptant de concentrer la moitié des richesses de la planète dans les mains de 1% des humains, ils ne s'en fichent. Comme s'ils ignoraient que 99% des humains, se fichant de devenir riches et puissants, souhaitent seulement vivre sans peur du lendemain.
Quoi qu'il en soit, avec le procès d'Oskar Gröning, nous sommes confrontés aux questions du pardon, de la sanction et de la prévention. Nous pourrions par exemple nous demander ce qui déclenche les génocides, les guerres civiles, la perte de tout repère devant le danger collectif de la mort ou de la répression. Cela nous engagerait sur le voie d'une réglementation internationale des sociétés nationales. Pour mémoire, la Société des nations, crées au lendemain de la première guerre mondiale, a été incapable d'empêcher la guerre 39-45. C'est qu'elle ne pouvait pas contrevenir à la souveraineté des peuples. Pour y répondre, les pays du continent européen ont créé l'Europe, laquelle est elle-même souveraine. Quant aux Nations Unies, elle ne parvient pas à faire appliquer les résolutions du Conseil de sécurité. Dans ces circonstances, le procès d'Oskar Gröning n'a d'autre fonction que le devoir de souvenir, la commémoration des millions de Juifs, homosexuels, communistes, francs-maçons et humanistes assassinés injustement.
Que reste-t-il à cet homme, pour avoir supporté 70 années durant ces centaines de milliers de morts ? Témoin, il ne peut nier l'horreur. Il doit donc la justifier. Essayer de comprendre pourquoi sa vie lui était si précieuse qu'il ne pouvait, en se rebellant devant l'atrocité des chambres à gaz, imaginer de la perdre. Il ne fera probablement pas de prison : il est trop âgé. En quoi ce procès pourra bien rendre justice aux déportés d'Auschwitz ? Rien ne peut leur rendre justice. Il peut juste nous rappeler de quoi un humain est capable, de quoi une société humaine, pour sortir d'une crise, est capable.
Si l'on admet que le nazisme hitlérien s'est développé en Allemagne sur fond de crise, c'est à dire qu'une société prospère n'aurait pas permis son émergence, alors les chefs d'états et de gouvernement, tout comme les maîtres de la finance, laissant de nombreux pays dans une situation de pauvreté extrême, n'ont pas tiré les leçons de l'Histoire. A moins que, acceptant de concentrer la moitié des richesses de la planète dans les mains de 1% des humains, ils ne s'en fichent. Comme s'ils ignoraient que 99% des humains, se fichant de devenir riches et puissants, souhaitent seulement vivre sans peur du lendemain.
Quoi qu'il en soit, avec le procès d'Oskar Gröning, nous sommes confrontés aux questions du pardon, de la sanction et de la prévention. Nous pourrions par exemple nous demander ce qui déclenche les génocides, les guerres civiles, la perte de tout repère devant le danger collectif de la mort ou de la répression. Cela nous engagerait sur le voie d'une réglementation internationale des sociétés nationales. Pour mémoire, la Société des nations, crées au lendemain de la première guerre mondiale, a été incapable d'empêcher la guerre 39-45. C'est qu'elle ne pouvait pas contrevenir à la souveraineté des peuples. Pour y répondre, les pays du continent européen ont créé l'Europe, laquelle est elle-même souveraine. Quant aux Nations Unies, elle ne parvient pas à faire appliquer les résolutions du Conseil de sécurité. Dans ces circonstances, le procès d'Oskar Gröning n'a d'autre fonction que le devoir de souvenir, la commémoration des millions de Juifs, homosexuels, communistes, francs-maçons et humanistes assassinés injustement.