Faits Divers - Société
18/06/2008 11:09

L'Académie de médecine crie à la 'démagogie' dans l'utilisation des téléphones portables


Pour l'Académie de médecine, la médecine "n'est ni de la publicité ni du marketing" et "il ne peut y avoir de médecine moderne que fondée sur les faits".


L'Académie de médecine a estimé mardi qu'inquiéter l'opinion sans se fonder sur des faits relevait "de la démagogie" après l'appel à la prudence dans l'utilisation des téléphones portables lancé dimanche par un groupe de scientifiques.

Dimanche, une vingtaine de scientifiques, cancérologues pour la plupart, avaient défendu l'application du principe de précaution dans l'utilisation des téléphones portables, en l'absence de conclusions scientifiques définitives sur leur éventuelle dangerosité pour la santé.

"Les risques potentiels des téléphones portables ont fait l'objet de très nombreuses études", mais elles apportent "peu d'informations", a noté l'Académie.

Pour le Professeur André Aurengo, membre de l'Académie, il y a dans certaines études épidémiologiques des "erreurs méthodologiques extrêmement graves, qui font que quels que soient les résultats, leur crédibilité n'est pas très forte".

Selon l'académie les résultats partiels de l'étude Interphone en cours, conduite dans 13 pays et reposant sur 6.600 cas de tumeurs, "sont pour le moment rassurants".

De même les auteurs de l'étude Interphone France "ne font que suggérer la possibilité d'un risque pour des utilisations de 10 ans ou plus", a remarqué l'Académie.

Pour elle, "le principe de précaution ne saurait se transformer en machine alarmiste, surtout quand plusieurs milliards de portables sont utilisés dans le monde sans conséquences sanitaires apparentes depuis 15 ans".

"Quand il n'y a rien dans le dossier, c'est une démarche profondément choquante de venir affoler les gens", a estimé le Pr Aurengo.

"Avec de telles incertitudes sur l'existence du risque (...), on ne peut pas faire vivre les gens dans cette espèce de terreur de leur environnement quotidien", a-t-il indiqué. "Petit à petit, s'installe une espèce de méfiance, de suspicion, de théorie du complot (...). On ne peut pas fonder une politique de prévention et de précaution sanitaire uniquement sur des fantasmes".

Source: news.yahoo.com


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