Une interdiction du Parti pour la justice et le développement, hypothèse jugée la plus probable par la plupart des analystes, pourrait plonger la Turquie dans une grave crise politique et provoquer des élections législatives anticipées d'ici la fin de l'année.
"Toutes les partis sont prêts. Si la décision est prononcée en août ou septembre, nous pourrions avoir des élections dès novembre", juge Wolfgango Piccoli, consultant au sein du cabinet d'analyse politique Eurasia Groupe.
Le procureur de la Cour d'appel devrait présenter ses réquisitions mardi devant la Cour constitutionnelle, composée de magistrats laïcs, et les représentants de l'AKP défendre leur cause deux jours plus tard.
Selon l'AKP, l'arrêt de la Cour ne devrait pas être rendu avant le mois d'août.
L'accusation demandera la dissolution du parti, largement majoritaire au Parlement, et l'interdiction pendant cinq ans d'adhérer à une formation politique pour 71 de ses membres, dont le président Abdullah Gül et le Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan.
Certains spécialistes n'excluent cependant pas que les juges préfèrent condamner le parti et ses dirigeants à une forte amende.
Ils expliquent qu'il est impossible de prédire les décisions du tribunal, accusé par le passé de rendre des décisions influencées par des considérations politiques plutôt que juridiques.
Si l'AKP est dissous, ses députés devraient former un nouveau parti. Quant à ceux qui n'auraient pas la possibilité d'intégrer une nouvelle formation, ils se présenteraient en candidats indépendants à des élections anticipées.
L'organisation d'un nouveau scrutin n'est toutefois pas certaine, même en cas de démantèlement du parti et dépendra du nombre de députés condamnés.
ERDOGAN DÉJÀ EN CAMPAGNE
Les dirigeants de l'AKP n'ont pas souhaité faire de commentaires sur la perspective d'élections anticipées.
Mais Erdogan a annulé les vacances parlementaires d'été, multiplié les déplacements à travers le pays et augmenté les investissements. Autant de signes, selon les analystes, qu'il prépare sa candidature aux futures législatives.
En Turquie, les opposants à cette procédure estiment qu'elle n'a pour but que de forcer Erdogan à se retirer de la vie politique.
L'ancien maire d'Istanbul avait été emprisonné quatre mois en 1997, pour avoir lu en public un texte affichant clairement ses positions islamistes.
La procédure en dissolution de l'AKP, elle, a été lancée après la décision du gouvernement Erdogan de lever l'interdiction du port du foulard islamique dans les universités.
La Cour constitutionnelle avait estimé que cette décision était contraire aux fondements laïques de la République turque, créée en 1923 par Mustapha Kemal Atatürk. Les généraux, les juges et les recteurs d'université se posent en garants sourcilleux de ce principe fondateur dans un pays très majoritairement musulman.
Par le passé, l'armée est déjà intervenue pour renverser des gouvernements accusés de vouloir établir un Etat islamique, la dernière fois en 1997.
"Ils (les laïques) n'ont pas jugé la situation parce que tout le système subirait une dissolution (...) et la polarisation en Turquie s'accentuerait", met en garde Ibrahim Kalin, directeur du centre de recherche SETA, basé à Ankara.
Des responsables politiques ont prévenu que des troubles pourraient se produire si l'AKP devait disparaître, et les Turcs semblent attachés au parti au pouvoir.
Selon un sondage publié lundi par le quotidien libéral Milliyet, 43,3% des électeurs voterait pour le parti au pouvoir si une élection avait lieu aujourd'hui, soit une large majorité, malgré un recul par rapport au score enregistré lors du scrutin d'avril (47%). En outre, 53,3% des personnes interrogées se disent hostiles à la dissolution du parti.
L'incertitude politique causée par cette procédure entretient aussi le doute chez les partenaires de la Turquie. Les marchés ont perdu plusieurs milliards de dollars et les investisseurs étrangers hésitent à poursuivre leurs projets.
L'Union européenne a également critiqué cette procédure, affirmant qu'une action contre l'AKP nuirait au processus d'adhésion, alors que plusieurs chapitres de négociations ont déjà été ouverts.
Source: yahoo news
"Toutes les partis sont prêts. Si la décision est prononcée en août ou septembre, nous pourrions avoir des élections dès novembre", juge Wolfgango Piccoli, consultant au sein du cabinet d'analyse politique Eurasia Groupe.
Le procureur de la Cour d'appel devrait présenter ses réquisitions mardi devant la Cour constitutionnelle, composée de magistrats laïcs, et les représentants de l'AKP défendre leur cause deux jours plus tard.
Selon l'AKP, l'arrêt de la Cour ne devrait pas être rendu avant le mois d'août.
L'accusation demandera la dissolution du parti, largement majoritaire au Parlement, et l'interdiction pendant cinq ans d'adhérer à une formation politique pour 71 de ses membres, dont le président Abdullah Gül et le Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan.
Certains spécialistes n'excluent cependant pas que les juges préfèrent condamner le parti et ses dirigeants à une forte amende.
Ils expliquent qu'il est impossible de prédire les décisions du tribunal, accusé par le passé de rendre des décisions influencées par des considérations politiques plutôt que juridiques.
Si l'AKP est dissous, ses députés devraient former un nouveau parti. Quant à ceux qui n'auraient pas la possibilité d'intégrer une nouvelle formation, ils se présenteraient en candidats indépendants à des élections anticipées.
L'organisation d'un nouveau scrutin n'est toutefois pas certaine, même en cas de démantèlement du parti et dépendra du nombre de députés condamnés.
ERDOGAN DÉJÀ EN CAMPAGNE
Les dirigeants de l'AKP n'ont pas souhaité faire de commentaires sur la perspective d'élections anticipées.
Mais Erdogan a annulé les vacances parlementaires d'été, multiplié les déplacements à travers le pays et augmenté les investissements. Autant de signes, selon les analystes, qu'il prépare sa candidature aux futures législatives.
En Turquie, les opposants à cette procédure estiment qu'elle n'a pour but que de forcer Erdogan à se retirer de la vie politique.
L'ancien maire d'Istanbul avait été emprisonné quatre mois en 1997, pour avoir lu en public un texte affichant clairement ses positions islamistes.
La procédure en dissolution de l'AKP, elle, a été lancée après la décision du gouvernement Erdogan de lever l'interdiction du port du foulard islamique dans les universités.
La Cour constitutionnelle avait estimé que cette décision était contraire aux fondements laïques de la République turque, créée en 1923 par Mustapha Kemal Atatürk. Les généraux, les juges et les recteurs d'université se posent en garants sourcilleux de ce principe fondateur dans un pays très majoritairement musulman.
Par le passé, l'armée est déjà intervenue pour renverser des gouvernements accusés de vouloir établir un Etat islamique, la dernière fois en 1997.
"Ils (les laïques) n'ont pas jugé la situation parce que tout le système subirait une dissolution (...) et la polarisation en Turquie s'accentuerait", met en garde Ibrahim Kalin, directeur du centre de recherche SETA, basé à Ankara.
Des responsables politiques ont prévenu que des troubles pourraient se produire si l'AKP devait disparaître, et les Turcs semblent attachés au parti au pouvoir.
Selon un sondage publié lundi par le quotidien libéral Milliyet, 43,3% des électeurs voterait pour le parti au pouvoir si une élection avait lieu aujourd'hui, soit une large majorité, malgré un recul par rapport au score enregistré lors du scrutin d'avril (47%). En outre, 53,3% des personnes interrogées se disent hostiles à la dissolution du parti.
L'incertitude politique causée par cette procédure entretient aussi le doute chez les partenaires de la Turquie. Les marchés ont perdu plusieurs milliards de dollars et les investisseurs étrangers hésitent à poursuivre leurs projets.
L'Union européenne a également critiqué cette procédure, affirmant qu'une action contre l'AKP nuirait au processus d'adhésion, alors que plusieurs chapitres de négociations ont déjà été ouverts.
Source: yahoo news