Jérôme Kerviel admet n'avoir jamais parlé de ses agissements
L'ancien trader de la Société générale Jérôme Kerviel a admis n'avoir jamais évoqué avec sa hiérarchie ses agissements à risque qui ont conduit à une perte record de 4,9 milliards d'euros en 2008. Au cinquième jour de son procès devant le tribunal correctionnel de Paris, il a cependant répété qu'à ses yeux il était impossible qu'ils n'aient pas été connus. Un haut dirigeant de la banque, Christophe Mianné, l'a contesté à la barre, présentant le prévenu en "criminel" qui a souhaité selon lui détruire la banque. Après une série de témoignages ayant fait apparaître l'insuffisance des contrôles et le flou des limites dans la salle de trading où travaillait le jeune homme, le tribunal lui a fait par un interrogatoire préciser les manoeuvres irrégulières qu'il reconnaît depuis le début de l'affaire. Il dissimulait le fait d'avoir pris des engagements sur des indices boursiers européens montés jusqu'à 50 milliards d'euros, en simulant des engagements symétriques, en théorie obligatoires, mais qui dans son cas étaient fictifs, a-t-il dit. "Est-ce qu'un jour je me suis levé pour aller voir un responsable et lui dire que j'avais trente milliards ? La réponse est non", a-t-il reconnu. Mais, a-t-il aussitôt ajouté, les systèmes de suivi informatique ne pouvaient laisser aucun doute sur ses pratiques. Dans ce cas, pourquoi les dissimuler ?, a demandé le président du tribunal. "Pour sauver les apparences. Ce que je faisais, c'était au vu et au su de tout le monde, mais j'ai voulu donner l'image de l'apparence d'une couverture".(reuters)
Kerviel veut "réécrire l'histoire", accuse un ancien responsable hiérarchique
Un ancien haut responsable hiérarchique de Jérôme Kerviel a estimé lundi que ce dernier, accusé par la Société générale de lui avoir fait perdre un peu plus de 4,9 milliards d'euros en 2008, voulait "réécrire l'histoire", avant de l'accuser d'avoir eu un comportement "criminel". "Je suppose que Jérôme Kerviel veut réécrire l'histoire. Il se persuade que sa hiérarchie était au courant et l'encourageait", a déclaré Christophe Mianné, à l'époque des faits responsable de la salle des marchés, au tribunal qui examine depuis mardi les fraudes imputés au trader. Mais, a-t-il souligné, "la hiérarchie ne le savait pas". Au sujet des positions à risques prises par le trader, évaluées à 50 milliards d'euros, M. Mianné a dit qu'en agissant comme cela, Jérôme Kerviel fonçait "dans le mur", ce qu'il qualifie de "criminel". "Personne à la Société générale n'a le pouvoir de miser 50 milliards d'euros", a-t-il souligné en rappelant qu'un trader s'engage à "être loyal, transparent" et respecte les limites fixées par la banque. Ce que n'a pas fait Jérôme Kerviel, selon l'accusation qui lui reproche notamment d'avoir amplement dépassé les limites imposées par la banque. Le desk sur lequel il travaillait ne pouvait engager plus de 125 millions d'euros par jour. Sur ces dépassements, le témoin s'est demandé à haute voix si le "but n'était pas d'envoyer la banque dans le mur". Reprenant le déroulé du vendredi 18 janvier 2008, jour où la banque comprend qu'il y a un problème avec des opérations de Kerviel, M. Mianné a indiqué au tribunal que le trader avait refusé d'aider la banque en expliquant quelles opérations il avait prises. L'ampleur des positions sera connue le dimanche matin alors que les marchés financiers sont fermés. Quarante-huit heures au cours desquelles la banque reprend toutes les opérations passées par Kerviel en 2007 et 2008. Le 18 janvier, note M. Mianné, Kerviel "sait qu'il va être découvert" et "il augmente ses positions". Interrogé par l'avocat des salariés actionnaires, Me Alain Richard, qui souhaitait savoir si une nouvelle affaire Kerviel pouvait éclater, Christophe Mianné a écarté une telle hypothèse, mettant en avant tous les contrôles mis en place par la banque aujourd'hui. A la question de savoir si la banque n'avait pas mis entre les mains de jeunes gens stressés des "armes de destruction massives" (NDLR : les produits financiers), le témoin n'a pas donné de réponse. Christophe Mianné a été sanctionné par la banque à la suite de l'affaire Kerviel. Jérôme Kerviel, âgé aujourd'hui de 33 ans, est jugé pour "abus de confiance", "faux et usage de faux" et "introduction frauduleuse dans un système de traitement automatisé de données informatiques". Il encourt jusqu'à cinq ans d'emprisonnement et 375.000 euros d'amende. Il lui est reproché d'avoir spéculé sur les marchés européens en dépassant les limites financières assignées par la banque et en masquant ses positions par des fausses opérations.(AP)
L'ancien trader de la Société générale Jérôme Kerviel a admis n'avoir jamais évoqué avec sa hiérarchie ses agissements à risque qui ont conduit à une perte record de 4,9 milliards d'euros en 2008. Au cinquième jour de son procès devant le tribunal correctionnel de Paris, il a cependant répété qu'à ses yeux il était impossible qu'ils n'aient pas été connus. Un haut dirigeant de la banque, Christophe Mianné, l'a contesté à la barre, présentant le prévenu en "criminel" qui a souhaité selon lui détruire la banque. Après une série de témoignages ayant fait apparaître l'insuffisance des contrôles et le flou des limites dans la salle de trading où travaillait le jeune homme, le tribunal lui a fait par un interrogatoire préciser les manoeuvres irrégulières qu'il reconnaît depuis le début de l'affaire. Il dissimulait le fait d'avoir pris des engagements sur des indices boursiers européens montés jusqu'à 50 milliards d'euros, en simulant des engagements symétriques, en théorie obligatoires, mais qui dans son cas étaient fictifs, a-t-il dit. "Est-ce qu'un jour je me suis levé pour aller voir un responsable et lui dire que j'avais trente milliards ? La réponse est non", a-t-il reconnu. Mais, a-t-il aussitôt ajouté, les systèmes de suivi informatique ne pouvaient laisser aucun doute sur ses pratiques. Dans ce cas, pourquoi les dissimuler ?, a demandé le président du tribunal. "Pour sauver les apparences. Ce que je faisais, c'était au vu et au su de tout le monde, mais j'ai voulu donner l'image de l'apparence d'une couverture".(reuters)
Kerviel veut "réécrire l'histoire", accuse un ancien responsable hiérarchique
Un ancien haut responsable hiérarchique de Jérôme Kerviel a estimé lundi que ce dernier, accusé par la Société générale de lui avoir fait perdre un peu plus de 4,9 milliards d'euros en 2008, voulait "réécrire l'histoire", avant de l'accuser d'avoir eu un comportement "criminel". "Je suppose que Jérôme Kerviel veut réécrire l'histoire. Il se persuade que sa hiérarchie était au courant et l'encourageait", a déclaré Christophe Mianné, à l'époque des faits responsable de la salle des marchés, au tribunal qui examine depuis mardi les fraudes imputés au trader. Mais, a-t-il souligné, "la hiérarchie ne le savait pas". Au sujet des positions à risques prises par le trader, évaluées à 50 milliards d'euros, M. Mianné a dit qu'en agissant comme cela, Jérôme Kerviel fonçait "dans le mur", ce qu'il qualifie de "criminel". "Personne à la Société générale n'a le pouvoir de miser 50 milliards d'euros", a-t-il souligné en rappelant qu'un trader s'engage à "être loyal, transparent" et respecte les limites fixées par la banque. Ce que n'a pas fait Jérôme Kerviel, selon l'accusation qui lui reproche notamment d'avoir amplement dépassé les limites imposées par la banque. Le desk sur lequel il travaillait ne pouvait engager plus de 125 millions d'euros par jour. Sur ces dépassements, le témoin s'est demandé à haute voix si le "but n'était pas d'envoyer la banque dans le mur". Reprenant le déroulé du vendredi 18 janvier 2008, jour où la banque comprend qu'il y a un problème avec des opérations de Kerviel, M. Mianné a indiqué au tribunal que le trader avait refusé d'aider la banque en expliquant quelles opérations il avait prises. L'ampleur des positions sera connue le dimanche matin alors que les marchés financiers sont fermés. Quarante-huit heures au cours desquelles la banque reprend toutes les opérations passées par Kerviel en 2007 et 2008. Le 18 janvier, note M. Mianné, Kerviel "sait qu'il va être découvert" et "il augmente ses positions". Interrogé par l'avocat des salariés actionnaires, Me Alain Richard, qui souhaitait savoir si une nouvelle affaire Kerviel pouvait éclater, Christophe Mianné a écarté une telle hypothèse, mettant en avant tous les contrôles mis en place par la banque aujourd'hui. A la question de savoir si la banque n'avait pas mis entre les mains de jeunes gens stressés des "armes de destruction massives" (NDLR : les produits financiers), le témoin n'a pas donné de réponse. Christophe Mianné a été sanctionné par la banque à la suite de l'affaire Kerviel. Jérôme Kerviel, âgé aujourd'hui de 33 ans, est jugé pour "abus de confiance", "faux et usage de faux" et "introduction frauduleuse dans un système de traitement automatisé de données informatiques". Il encourt jusqu'à cinq ans d'emprisonnement et 375.000 euros d'amende. Il lui est reproché d'avoir spéculé sur les marchés européens en dépassant les limites financières assignées par la banque et en masquant ses positions par des fausses opérations.(AP)