France
21/11/2007 14:32

Journée décisive pour la grève des transports

La Tribune

Les syndicats de la SNCF et de la RATP retrouvent leurs directions respectives, pour entamer en présence de l'État les négociations sur leurs régimes spéciaux de retraite, alors que les mots d'ordre de grève n'ont pas été levés. Le mouvement de grève des fonctionnaires a été très suivi hier, notamment chez les enseignants, avec comme principale revendication la question salariale.



Finalement, dans le désordre actuel, Nicolas Sarkozy a peut-être un peu de chance. Car dans la bagarre qui oppose le thème du pouvoir d'achat à celui des régimes spéciaux, c'est le second qui l'emporte nettement. La grogne très politique de ceux qui manifestent pour leurs retraites a largement pris le pas sur celle des fonctionnaires dont le malaise est, pourtant, autrement plus profond, puisqu'il s'agit du porte-monnaie. Or, il se trouve qu'il est beaucoup plus facile de trouver une issue sur le premier sujet - après tout, il suffit de régler le cas de 500.000 salariés et de 1 million de retraités - que sur le second qui concerne, cette fois, 60 millions de Français. Ceux-ci étant aujourd'hui, et on les comprend, d'abord préoccupés par l'état de leurs semelles et de leurs jambes, la fin de la grève sur les régimes spéciaux, que l'on espère imminente en haut lieu, aura la grande vertu d'être vécue comme un soulagement après de longues journées de galère. Il n'est pas sûr, dans ces conditions, que le mouvement des fonctionnaires trouve un quelconque écho dans l'opinion. C'est pourtant sur ce sujet que la situation est la plus explosive. L'envolée des prix à la pompe ou la valse des étiquettes dans les supermarchés, en un mot le retour de l'inflation, sont des thèmes qui, c'est certain, portent un coup au moral de nos concitoyens. Le problème, c'est qu'en la matière, Nicolas Sarkozy et François Fillon sont presque démunis. Les prix, les matières premières, les cours de l'or noir, les parités de change, les salaires dans les entreprises privées ? Autant de sujets sur lesquels l'exécutif n'a guère de prise, malgré ses rodomontades quand il convoque à Bercy pétroliers, distributeurs, banquiers ou assureurs. Il ne faut pas non plus espérer de miracles de la réforme de la loi Galland. Enfin, le choc de croissance promis par la défiscalisation des heures supplémentaires se fait toujours attendre. Sur le pouvoir d'achat, l'Élysée et Matignon sont donc dans une quasi-impasse, mais elle n'a pas encore sauté aux yeux de l'opinion.

Nicolas Maury



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