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07/04/2008 13:01

JO-2008: Appel de Roge en faveur de la paix au Tibet


Alors que la flamme effectue à Paris sa dernière étape européenne sous la menace de nouvelles manifestations Le président du Comité international olympique (CIO) Jacques Rogge a appelé lundi à Pékin à une résolution pacifique de la crise au Tibet et condamné l'usage de la violence. Evènement



"Le CIO a exprimé sa vive inquiétude et appelé à une résolution rapide et pacifique au Tibet", a déclaré Jacques Rogge dans un discours au début d'une réunion avec les responsables des comités olympiques nationaux à Pékin.

"Le passage de la flamme olympique a été visé", a-t-il dit, ajoutant: "Nous sommes tous préoccupés par la situation internationale actuelle".

"Les événements au Tibet ont déclenché une vague de protestations parmi les gouvernements, les médias et les ONG", a souligné M. Rogge, critiquant toute forme d'expression violente.

"Quelle que soit la raison, la violence n'est pas compatible avec les valeurs de la flamme olympique ou des jeux Olympiques", a affirmé M. Rogge, qui doit présider dans la capitale chinoise à partir de mercredi la commission exécutive du CIO.

La flamme olympique, qui est arrivée dimanche soir par avion en France, doit terminer son parcours européen lundi à Paris sous très haute protection en raison de manifestations pro-tibétaines annoncées.

Le feu olympique sera porté par 80 relayeurs sur 28 km. La flamme partira du premier étage de la Tour Eiffel à 12h35 et arrivera au Stade Charléty vers 17h00, après être passée devant quelques grands sites et avoir emprunté quelques prestigieuses artères de la Ville Lumière (Arc de Triomphe, Champs-Elysées, Ile de la Cité, Boulevard St-Germain).

En fin de journée, elle devrait recevoir un bel accueil de la communauté chinoise du XIIIe arrondissement, mais des manifestations "symboliques et spectaculaires" sont annoncées le long du parcours.

Les Tibétains de France ont prévu une "journée citoyenne de solidarité" sur le Parvis des droits de l'Homme au Trocadéro.

L'organisation de défense de la presse Reporters sans Frontières (RSF) annonce des actions "symboliques, spectaculaires (...) mais respectueuses des Jeux", selon son secrétaire général Robert Ménard.

Un impressionnant dispositif de sécurité, digne de la protection d'un chef d'Etat, est prévu, avec pas moins de 3.000 policiers, sur terre, dans les airs et même sur la Seine.

Une "bulle étanche" d'environ 200 mètres de long sera constituée autour du porteur de l'emblème des JO, composée de 65 motards, 100 policiers en rollers et autant de pompiers de Paris joggeurs.

Le porteur de la flamme sera suivi de 32 véhicules de CRS, soit 160 hommes, un groupe de motards fermant la marche. 1.600 policiers devraient être répartis sur le trajet pour parer à toute éventualité.

Les athlètes français devraient porter un badge arborant les anneaux olympiques, le mot "France" et le slogan "pour un monde meilleur", un geste en faveur des droits de l'Homme, en Chine et ailleurs.

Sur la façade de l'Hôtel de ville sera déployée une banderole proclamant: "Paris défend les droits de l'Homme partout dans le monde". En revanche, il n'y aura pas de drapeau tibétain sur le fronton de l'Assemblée nationale mais le Comité France Tibet a prévu de se montrer.

Après son périple européen, la flamme olympique partira lundi soir pour les Amériques, où deux étapes l'attendent, à San Francisco mercredi et à Buenos Aires vendredi.

Dimanche à Londres, plusieurs milliers de manifestants anti-chinois ont tenté de s'emparer du flambeau, voire de l'éteindre au moyen d'extincteurs. Plusieurs manifestations plus ou moins pacifiques, notamment à l'appel des associations Free Tibet (Tibet libre), Free Burma (Birmanie) ou Reporters sans frontières (RSF), étaient organisées tout au long de la journée.

Lundi à Pékin, le président du CIO a aussi réaffirmé son opposition aux appels au boycott.

"Certains hommes politiques ont joué avec l'idée du boycott. Actuellement, il n'existe pas d'élan pour un boycott généralisé", a dit M. Rogge.

"Heureusement, le public s'est rendu compte que les boycotts ne servent à rien et pénalisent les athlètes", a ajouté M. Rogge.

La France a illustré une nouvelle fois cette fin de semaine sa difficulté à concilier droits de l'Homme et réalisme diplomatique dans la crise du Tibet en maintenant la menace de boycotter la cérémonie d'ouverture des jeux Olympiques de Pékin tout en démentant vouloir imposer des "conditions" à la Chine.

Le ministre belge des Affaires étrangères, Karel De Gucht, a estimé dimanche qu'un boycott "ne contribuerait pas du tout à la protection des droits de l'Homme" et pourrait avoir l'effet inverse.

Selon un bilan officiel, les récents événements au Tibet et dans les régions voisines ont fait 20 morts. Les Tibétains en exil parlent de 150 morts.

Lors de la réunion de lundi à Pékin, la question de la liberté d'expression des athlètes a été l'un des points les plus débattus par les chefs des comités nationaux olympiques et Jacques Rogge devrait s'exprimer sur cette question jeudi.

"J'ai parlé pendant une demi-heure avec le président du CIO à ce sujet et il fera une déclaration complète jeudi matin là-dessus", a déclaré le responsable de l'Association des comités olympiques nationaux européens, Patrick Hickey.

La charte du CIO interdit toute manifestation politique ou religieuse sur un site olympique.

Le port du badge français lors des Jeux à Pékin est encore l'objet de pourparlers avec le CIO.

Source: yahoo news

Arame Diène



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