Afrique et Moyen-Orient
20/05/2008 18:53

Irak: reprise du procès de Tarek Aziz


Le procès de Tarek Aziz, qui fut pendant vingt ans le porte-parole et l'émissaire de l'ancien président irakien Saddam Hussein à l'étranger, a repris mardi à Bagdad en l'absence de ses avocats.



Unique chrétien du cercle étroit des puissants de la dictature de Saddam Hussein, il est jugé pour l'exécution en 1992 de 42 commerçants accusés d'avoir spéculé sur les prix des produits alimentaires, alors que l'Irak était soumis à des sanctions de l'ONU. On ignore les chefs d'accusation précis pesant sur M. Aziz, 72 ans, qui risque la pendaison.

Dans une première déclaration au tribunal, l'ancien ministre des Affaires étrangères et vice-Premier ministre a dénoncé un "complot" contre lui.

"Je sais qu'il y a un complot, (une affaire) de revanche personnelle, parce que les gens qui gouvernent l'Irak aujourd'hui ont tenté de me tuer le 1er avril 1980 devant des centaines de personnes, sans y parvenir", a-t-il dit. Il faisait allusion à un attentat à la bombe commis par des activistes chiites lors d'une réunion à Bagdad, dans lequel il avait été blessé.

"Aujourd'hui, elles se disent +faisons ce que nous n'avons pas réussi à faire en 1980", a-t-il ajouté, affirmant qu'il était fier d'avoir été membre du parti Baas de Saddam Hussein.

M. Aziz, qui s'était livré aux forces américaines en avril 2003, a toutefois insisté sur le fait qu'il ne pouvait être tenu personnellement responsable des accusations portées à son encontre.

Vêtu d'une chemise grise et s'appuyant sur une canne, il a fait son entrée dans la salle du Haut tribunal pénal irakien vers 11H30 (08H30 GMT), qui siège dans la "zone verte" de Bagdad, secteur ultra-protégé du centre de la capitale.

De son côté, le procureur Adnane Ali a demandé une "peine adaptée qui puisse consoler les veuves et les personnes opprimées", en affirmant que certains commerçants avaient eu les mains amputées ou les oreilles coupées pour avoir fait du marché noir ou du commerce avec des devises étrangères dans les années 1990.

Sans surprise, le procès a repris en l'absence des avocats de M. Aziz, dont le principal défenseur, Me Badie Izzat Aref (qui réside en Jordanie), avait justifié ces derniers jours son absence par des craintes sur sa sécurité.

D'autres avocats, notamment le Français Jacques Vergès, n'ont pas pu obtenir de visa irakien pour venir assister à l'audience, selon Ziad Aziz, le fils de Tarek Aziz.

Il a affirmé par ailleurs que son père, qui est né le 1er février 1936 à Sinjar, près de Mossoul (nord), était "en très mauvaise santé et ne cessait de tousser" lorsqu'il lui a parlé pour la dernière fois, mercredi dernier.

Tarek Aziz souffrirait d'hypertension, de diabète, de difficultés respiratoires et de problèmes cardiaques depuis un malaise dans une prison militaire américaine en décembre 2007, selon Ziad Aziz.

"Il doit se faire opérer dès que possible", a-t-il dit.

Le procès de M. Aziz avait débuté le 29 avril, mais l'audience avait été ajournée au 20 mai après moins d'une heure de débat, là aussi en l'absence des avocats de l'accusé.

M. Aziz comparaît aux côtés de sept coaccusés, dont Ali Hassan al-Majid, dit "Ali le Chimique", déjà condamné à mort pour le "génocide" contre les Kurdes dans les années 1980 et en instance d'exécution.

Invoquant des "raisons de santé", Ali Hassan al-Majid n'avait pas comparu au premier jour du procès de M. Aziz. Il était présent mardi, aux côtés de l'ancien diplomate de Saddam Hussein.

M. Aziz et M. Majid sont avec le demi-frère de Saddam Hussein, Watban Ibrahim al-Hassan, les trois personnalités les plus connues du procès, dont les débats sont menés par le même juge qui avait condamné à mort l'ancien président irakien pour le meurtre de 148 civils chiites en 1982 à Doudjaïl.

Saddam Hussein a été pendu le 30 décembre 2006.

Source: yahoo news

Arame Diène



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