Afrique et Moyen-Orient
29/01/2008 18:54

Irak: nouvel attentat antiaméricain à Mossoul, Al-Qaïda accroît sa pression

- L'armée américaine a été visée mardi par un nouvel attentat suicide, qui n'a pas fait de victime dans ses rangs, dans la ville irakienne de Mossoul (nord), où se concentre Al-Qaïda et qui est devenue l'épicentre des violences dans le pays.



A Bagdad, une vague d'attentats à la bombe et des tirs de mortier ont fait au moins deux tués et une vingtaine de blessés, tandis que 19 cadavres mutilés ont été retrouvés dans la province de Diyala (centre-nord).

Ces attaques interviennent au lendemain d'un important discours du président américain George W. Bush devant le Congrès, qui a affirmé que ses troupes, même si elles avaient "porté de rudes coups à l'ennemi", devaient "encore s'attendre à de durs combats".

Un kamikaze a précipité la voiture piégée qu'il conduisait contre une patrouille de véhicules américains dans le quartier d'Al-Baath, en plein centre de Mossoul (370 km au nord de Bagdad).

Un civil irakien a été tué et une quinzaine de passants blessés, selon un premier bilan de la coalition, qui n'a fait état d'aucun soldat américain tué ou blessé.

Cette nouvelle attaque confirme que Mossoul (capitale de la province de Ninive) est devenu un nouveau champ de bataille pour Al-Qaïda, après deux attentats en une semaine attribués à l'organisation extrémiste.

Le 23 janvier, l'explosion dans l'ouest de la ville d'un immeuble piégé servant de stocks de munitions, avait fait au moins 60 tués et 280 blessés. Le lendemain, le chef de la police de la province de Ninive avait été tué par un kamikaze alors qu'il visitait le lieu de l'explosion.

Le Premier ministre Nouri al-Maliki a, depuis, annoncé le lancement d'une "bataille finale" contre Al-Qaïda dans la province, sur laquelle aucune information n'a cependant filtré.

Début janvier, le commandement américain s'était inquiété de la situation dans la région, frontalière de la Syrie et devenue en quelques mois un "dangereux centre de gravité" d'Al-Qaïda.

Lundi soir, cinq militaires américains ont trouvé la mort dans une embuscade tendue dans les rues de Mossoul. Un engin piégé a explosé au passage d'une patrouille de véhicules américains, suivi de tirs d'armes légères. Cachés dans une mosquée, les assaillants ont pu prendre la fuite, selon l'armée américaine.

L'attaque a été revendiquée par Ansar Al-Islam, un groupe allié à la branche irakienne d'Al-Qaïda, selon un communiqué transmis à l'AFP et qui donnait plusieurs détails sur le déroulement de l'incident.

Trente-six militaires américains ont trouvé la mort en Irak depuis début janvier, contre 23 en décembre, selon un bilan établi par l'AFP à partir de données du site internet indépendant www.icasualties.org.

Cette hausse des pertes américaines coïncide avec le lancement dans tout le pays d'une vaste offensive américaine contre Al-Qaïda, baptisée opération Phantom Phoenix.

"Avec le lancement de Phantom Phoenix, nous savions qu'il y aurait une hausse du nombre d'affrontements avec Al-Qaïda alors que nous avons porté le combat dans des endroits où nous n'étions pas présents jusqu'alors, des zones où Al-Qaïda était parfois retranchée depuis des années", a commenté à l'AFP un porte-parole de la coalition, le commandant Scott Rye.

Au total, 3.940 soldats des Etats-Unis ont été tués depuis le début de l'invasion américaine, en mars 2003, selon le site www.icasualties.org.

A Bagdad, trois attentats à la bombe et des tirs de mortier ont fait mardi au moins deux tués et une vingtaine de blessés.

Dans la très troublée province de Diyala (centre-nord), 19 cadavres mutilés ont été retrouvés près de la localité de Moqdadiyah, selon la police locale. Plusieurs des victimes ont été tuées récemment.

Trois écolières ont par ailleurs été tuées et deux autres blessées par une bombe qui a explosé au milieu d'un groupe d'enfants qui se rendaient à l'école primaire à Al-Dholoiyah (70 kilomètres au nord de Bagdad).



S. D. / Source Web



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