Sénégal d'Aujourd'hui
05/09/2008 18:38

Inondations/Dakar : Excédés, les sinistrés se révoltent

Dakar-Avec les fortes pluies qui s’abattent sur le pays, les eaux ne cessent de monter dans les quartiers inondés et les opérations de pompage mises en œuvre dans le cadre du plan Orsec n’infléchissent pas la situation.



Déçues par la faiblesse de l’aide des autorités, certaines populations s’en prennent aux municipalités de leurs zones. Et malgré le « Plan Jaxaay » qui avait mobilisé quelque 52 milliards pour régler la question des inondations dans la banlieue, le problème reste entier, sinon est devenu plus crucial.

La situation n’évolue pas favorablement dans les quartiers de la banlieue Dakaroise. De Diamaguène, Médina-Gounass à Guédiawaye et autres, le niveau des eaux de pluies stagne à l’intérieur des maisons, et est loin de baisser. Malgré les opérations de pompage que mènent les sapeurs-pompiers dans le cadre du plan Orsec lancé par le gouvernement.

Dans les quartiers inondés, les populations abandonnent les unes après les autres leurs demeures pour chercher dans le désarroi total un abri plus approprié. Très remontées contre leurs édiles, accusés de n’avoir rien fait pour les sortir des eaux, les sinistrés assiègent un peu partout les mairies qui cristallisent leur mécontentement. A Diamaguène, les forces de l’ordre sont intervenues pour disperser la foule.

En réaction, le ministre de l’Intérieur Cheikh Tidiane Sy a menacé de sévir contre les insurgés. En annonçant mardi soir le déclenchement, dès le lundi le plan Orsec (Organisation des secours) sur toute l’étendue du pays, M. Sy avait requis la « compréhension » des populations concernées.

Le problème majeur dans la gestion du plan Orsec est bien sûr le relogement des populations déplacées dans des zones aménagées. En effet, les camps de Yeumbeul et Thiaroye qui avaient servi en 2005 à recevoir les familles déplacés alors ne sont pratiquement plus disponibles. A Yeumbeul, le local a été construit par la Coopérative militaire de construction (Comico) qui y édifie ses cités, alors qu’à Thiaroye, c’est un bout d’espace qui reste disponible. L’ultime solution demeure les établissements scolaires, lorsqu’ils ne sont pas eux-mêmes sous les eaux.

En tout cas, le Plan Jaxaay, qui avait été estimé à 52 milliards en 2005 et servi de prétexte au report des élections présidentielles et législatives, ne semble pas avoir réglé le problème des inondations. Il devait permettre la construction de quelque 3850 logements, mais seulement 1500 ont été édifiés, avec de forts soupçons de népotisme dans la distribution.

Dans une récente sortie, le professeur Abdoulaye Bathily, secrétaire général de la Ld/Mpt a qualifié le plan Jaxaay d’« escroquerie politico-financière ».

Selon Mansour Ndoye, Coordonnateur adjoint du Plan Jaxaay, « des bassins de rétention ont été construits sur tous les sites inondés et d’autres sont en cours de construction. Nous avons pu juguler le mal, mais les gens sont difficiles à gérer et pour leur faire quitter leurs maisons inondées, c’est tout un problème. Ils n’ont jamais voulu des logements Jaxaay, mais, aujourd’hui, tout le monde veut du Plan Jaxaay ».


Source: Rewmi

Awa Diakhate



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