''Les premières victimes sont les étrangers''
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Réaffirmant que les immigrés en situation irrégulière devront être reconduits à la frontière, le ministre adresse une mise en garde sérieuse aux employeurs: "depuis le 1er juillet, ils sont dans l'obligation de saisir les préfectures afin que celles-ci vérifient la validité des titres de séjours de tout étranger candidat à un travail", il précise que ce dispositif constitue "une garantie et une protection" pour ceux d'entre eux qui sont "de bonne foi". L'immigration de travail, dite "illégale" et non maîtrisée, semble visée au premier chef.
L'immigration de travail, légale et maîtrisée ne représente actuellement que 7 % des flux.
Quant aux immigrants sans travail, aucune mention des mesures à prendre n'a été retenue par les medias qui ont enchaîné sur la voie pavée béninoise.
Les inspecteurs du travail sont en colère
Et le font savoir. Comment pourraient-ils avoir dans leurs attributions une mission qui ne correspond à aucune catégorie ou infraction définie ni par le code pénal ni par le code du travail ? Dans ce sens, ils ont déposé au Conseil d'Etat un recours demandant l'annulation du décret d'attribution du ministère de Brice Hortefeux. Si la lutte contre le "travail illégal" est l'une des formes classiques de leur métier, elle n'occupe pas pour autant le principal de leur temps, et dans la grande majorité des cas, ne font pas intervenir d'étranger, en situation irrégulière ou pas. D'après les chiffres officiels, 80% des cas constatés de « travail illégal » mettent en cause des nationaux. Quant aux étrangers concernés, tous ne sont pas en situation irrégulière. En conséquence, Karim Abed, de la CFDT, met en garde contre l'"instrumentalisation" des inspecteurs du travail par un gouvernement centrant son action sur la répression des étrangers.