France
02/05/2015 10:43

Histoires de 1er mai

La célébration de la fête internationale du travail plonge ses racines dans les luttes ouvrières, à la fin du XIXème et au début du XXème siècle en vue d'obtenir des journées de travail de huit heures. En Amérique, les revendications ont suscité des grèves, au cours desquelles sont morts des manifestants et des policiers, ce qui a donné lieu à la condamnation à morts de 5 leaders ouvriers.



En France, c'est en 1919 que le Sénat ratifie la journée de huit heures et fait du 1er mai suivant une journée chômée. Pendant le seconde guerre mondiale, Pétain, qui rejetait le capitalisme comme le socialisme pour leur préférer le corporatisme, débaptise la fête des travailleurs et, à l'initiative du ministre Darlan, en fait une journée, fériée, chômée et payée. C'est à cette période que le muguet devient officiellement son expression.
Ce n'est d'ailleurs pas la seule fête célébrée sous Pétain à demeurer dans les habitudes françaises. A l'occasion de la fête des mères 1942, Pétain déclarait : « Vous seules, savez donner à tous ce goût du travail, ce sens de la discipline, de la modestie, du respect qui font les hommes sains et les peuples forts. Vous êtes les inspiratrices de notre civilisation chrétienne ».
Quant à la fête de Jeanne d'Arc, c'est dans les années 20, alors que le clergé orléanais cherchait à obtenir sa béatification, qu'elle a été associée aux mouvements politiques de l'ultra-droite raciste et antisémite. Le FN la fêtait aujourd'hui également.
Si la fête du travail rend hommage aux ouvriers dans les partis républicains, elle ne résonne donc pas de la même façon pour tout le monde. Et on ne s'étonnera pas que ce soit justement le discours de Marine Le Pen, héritière du courant de pensée pétainiste, que les Fremen ont choisi de perturber aujourd'hui.
Selon Reuters, après une charge contre les choix économiques présents et passés ("Notre pays a été aspiré dans le trou noir de l'austérité sans fin"), Marine Le Pen s'en est prise à Nicolas Sarkozy et François Hollande, "Rantanplans de la géopolitique" et "apprentis sorciers" de l'"immigration massive". Les trois militantes Femen qui se sont présentées au balcon d'un hôtel de la place de l'Opéra ont été délogées sans ménagement par le service d'ordre du FN. En fin de journée, Marine Le Pen annonçait qu'elle portait plainte contre les Fremen.
Les syndicats ouvriers quant à eux, ont choisi, comme l'année dernière, de défiler séparément. On peut s'attendre à ce que cette journée internationale du travail perde de sa force en Europe avec la diminution du nombre de travailleurs.
 

Sylvie Delhaye S. D.



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