Amériques
30/06/2009 18:58

Heurts à Tegucigalpa

Des incidents ont éclaté lundi devant le palais présidentiel à Tegucigalpa où des policiers et des soldats faisaient usage de gaz lacrymogènes pour disperser des milliers de personnes protestant contre le coup d'Etat qui a renversé le président du Honduras Manuel Zelaya.


Des contestataires lançaient des pierres et des bouteilles en direction des forces anti-émeutes qui avançaient, munies de masques à gaz et de boucliers.

Au moins 38 manifestants ont été interpellés, selon la procureur en charge des droits de l'Homme Sandra Ponce.

Christian Vallejo, de la Croix-Rouge, a déclaré qu'il avait transporté 10 protestataires vers des hôpitaux, la plupart pour des blessures liées à des tirs de balles en caoutchouc. Un photographe de l'Associated Press, qui se trouvait dans un autre secteuur, a confié avoir vu des manifestants emmenant cinq autres personnes blessées. On ignore de quelle façon elles ont été touchées.

Nombre de dirigeants de la communauté internationale exigent le rétablissement de l'ordre constitutionnel au Honduras et la réintégration dans ses fonctions de Manuel Zelaya, arrêté dimanche matin par des soldats.

Le président du Nicaragua Daniel Ortega a déclaré que son pays, le Salvador et le Guatemala rompraient toute relation commerciale avec le Honduras pendant au moins 48 heures. Son homologue du Venezuela Hugo Chavez a pour sa part appelé la population du Honduras à se révolter contre ceux qui ont renversé son allié, Manuel Zelaya. "Nous sommes prêts à soutenir la rébellion des Honduriens", a-t-il déclaré sans préciser le type de soutien qu'il offrait.

Dans la journée, Manuel Zelaya a assisté au Nicaragua à la réunion d'un bloc de neuf pays, l'Alliance bolivarienne pour les Amériques (ALBA), qui sont convenus de rappeler leurs ambassadeurs en poste au Honduras tant qu'il ne serait pas rétabli dans ses fonctions, et de rejeter les diplomates du gouvernement de remplacement, après la nomination de Roberto Micheletti à la tête du pays par les membres du Congrès.

L'Organisation des Etats américains a de son côté convoqué une réunion d'urgence pour mardi afin de réfléchir à une suspension du Honduras en vertu d'un accord destiné à prévenir les coups d'Etat.

A New York, le président de l'Assemblée générale de l'ONU Miguel D'Escoto Brockmann a déclaré qu'il avait envoyé une lettre à Manuel Zelaya pour l'inviter à venir au siège des Nations unies et informer directement les membres de l'Assemblée de la situation dans son pays.

Exhortant l'Assemblée à dénoncer le coup d'Etat de dimanche, il a souligné qu'il avait convoqué une session spéciale pour examiner les moyens d'"assurer le rétablissement pacifique du gouvernement légitime du président Zelaya dans les heures et les jours à venir".


Source: Associated Presse via Yahoo News


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