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31/12/2009 13:17

Generali pourrait changer de président et de stratégie

L'influence de Mediobanca sur la stratégie de Generali, le premier assureur italien, risque d'être remise en cause à l'occasion du choix du nouveau président de Generali en avril prochain.


La fin du mandat d'Antoine Bernheim va en effet cristalliser les critiques de certains actionnaires minoritaires au sujet du contrôle qu'exerce Mediobanca sur Generali, via sa participation de 15%, comme de la stratégie menée par l'assureur pendant la crise.

Davide Serra, du fonds d'investissement activiste Algebris, a récemment critiqué l'incapacité de Generali à profiter de la crise pour réaliser des acquisitions à l'instar de ses rivaux, le français Axa et l'allemand Allianz.

"Les concurrents ont profité de cette période. Axa, par exemple, est en train de racheter toutes les activités en Asie dont il est actionnaire minoritaire", a-t-il dit dans un entretien au quotidien La Repubblica.

"Allianz, lui, a augmenté sa taille avec l'acquisition d'Hartford (Financial Services Group). Generali n'a racheté que les minoritaires (de son ancienne filiale) Alleanza en Italie", a-t-il ajouté.

Un analyste à Milan a exprimé des critiques similaires, en soulignant l'incapacité de Generali à racheter les actifs mis en vente ces derniers mois par Royal Bank of Scotland, ING, Fortis ou American International Group (AIG), due selon lui au refus de Mediobanca d'une augmentation de capital permettant de financer de telles opérations.

"Generali aurait dû le faire (... mais) Mediobanca veut que Generali se développe seul et ne veut pas que sa participation soit diluée par une augmentation de capital", a dit cet analyste.

Generali s'est refusé à tout commentaire sur ces éléments. Mais une source du secteur a déclaré que le groupe était satisfait de ses performances, supérieures à celles de ses deux grands rivaux européens, entre 2001 et 2008 en termes de croissance des primes, de rémunération des actionnaires et de développement en Europe de l'Est.

Le départ d'Antoine Bernheim, âgé de 85 ans, devrait déboucher sur une réorganisation plus vaste de l'équipe dirigeante de Generali, ce qui pourrait réduire l'influence de Mediobanca et d'autres grands actionnaires, parmi lesquels figurent la première banque d'Italie, UniCredit et le Premier ministre Silvio Berlusconi.

Le nouveau président ne devrait notamment pas disposer des mêmes pouvoirs qu'Antoine Bernheim.

"On peut imaginer que le prochain président ressemblera davantage à un président normal. Son influence opérationnelle sera (moins forte) qu'aujourd'hui. Bernheim connaît tellement bien l'entreprise. Son successeur jouera un rôle différent", explique Thomas Noacke, analyste de WestLB.

Les deux administrateurs délégués du groupe, Giovanni Perissinotto et Sergio Balbinot, pourraient à l'inverse voir leurs pouvoirs accrus, notamment pour développer les activités du groupe, disent des analystes.

Fin octobre, l'administrateur délégué de Mediobanca, Alberto Nagel, s'était déclaré favorable à "une distance correcte entre Mediobanca et ses investissements" et avait exclu toute augmentation de la participation de la banque dans Generali.

La recherche du successeur d'Antoine Bernheim n'est pas encore activement engagée même si les spéculations battent son plein. Ces incertitudes pourraient d'ailleurs peser sur le cours de Bourse de Generali, notent des analystes.

Le choix du nouveau président devra prendre en compte les intérêts des différents actionnaires, Mediobanca compris, ceux des différentes activités de Generali et Mediobanca, ainsi que des considérations politiques, explique l'un d'eux.

"Il y aura des compromis. Il y a des actionnaires français et italiens. Le président de Generali doit être accepté par tout le monde et par le gouvernement. Il y a beaucoup de points de vue à prendre en compte", a dit l'analyste milanais.

"La seule certitude, c'est qu'il s'agira d'un Italien si ce n'est pas Bernheim", a-t-il ajouté.

Les actionnaires de Mediobanca auront eux aussi leur mot à dire et parmi eux figurent, côté français, l'homme d'affaires Vincent Bolloré et l'assureur mutualiste Groupama, qui détiennent chacun 4,9% du capital de la banque d'affaires.

Silvio Berlusconi, lui, possède directement 2,06% de Mediobanca tandis que la banque Mediolanum, dont il est actionnaire, en détient 3,4%.


Source: Reuters via Yahoo News


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