France
24/02/2010 16:36

Gaspillage dans les régions françaises

L'organisation de l'administration en mille-feuille et un esprit demeuré jacobin seraient à l'origine de déperditions considérables dans les régions françaises selon Robert Colonna d'Istria et Yvan Stefanovitch, auteurs du livre "Régions, le grand gaspi".


Pour les auteurs, mégalomanie et caprices des élus font qu'environ 10% de leur budget, soit presque 3 milliards d'euros, sont gaspillés chaque année dans les 26 régions françaises. Ce constat serait partagé par le gouvernement, qui a lancé une réforme des collectivités territoriales dont un premier volet a été récemment adopté par le Sénat et dont l'un des objectifs est la réduction des dépenses.
Pour étayer leur propos, les auteurs ont sillonné la France des régions et se sont plongés dans de multiples documents. "Nous avons vite constaté que les 26 présidents de Région n'ont qu'un pouvoir, celui de dépenser. Ils raffolent de la pierre et du béton", souligne Yvan Stefanovitch. A quoi cela sert-il d'être roi si l'on n'a pas un palais digne de ce nom ?
Selon les auteurs, les hôtels de Région sont des gouffres financiers dont les factures finales dépassent amplement les devis. Et quand les présidents n'osent pas édifier, "ils réaménagent leurs bureaux à coups de centaines de milliers d'euros, en succombant aux charmes de l'art contemporain." Yvan Stefanovitch cite le cas de la Région Rhône-Alpes, dont le nouveau siège devrait coûter autour de 200 millions d'euros, contre les 96 millions initialement prévus. L'ouvrage épingle le goût de présidents de région pour les meubles design, les créateurs coûteux et les voitures de luxe.
Quelques pages sont consacrées à l'ouverture, par les régions, de représentations diplomatiques dans des capitales étrangères, mais aussi dans des lieux beaucoup plus exotiques. Une spécialité, semble-t-il, de Georges Frêche, le président sortant de la région Languedoc-Roussillon. "Un de ses derniers faits d'armes: le 13 avril 2009, l'inauguration à New York d'une nouvelle Maison du Languedoc-Roussillon. Il y en avait déjà à Chengdu (ville de la République populaire de Chine jumelée avec Montpellier), Shanghai, Londres, Milan, Bruxelles", raconte Yvan Stefanovitch. Le conseil régional de Basse-Normandie, lui, s'est doté en 2004 d'un "nouvel axe d'intervention" : la défense des droits de l'homme. C'est ainsi que l'une de ses premières actions a consisté le 14 juillet 2004 à envoyer deux conseillers à la réception donnée par l'ambassadeur de France à Riga.

Source Reuters via Yahoo news, édité par Yves Clarisse


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